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[CRITIQUE] : The World is Full of Secrets


Réalisateur : Graham Swon
Acteurs :Alexa Shae Niziak, Dennise Gregory, Ayla Guttman,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Epouvante-horreur, Drame
Nationalité : Américain
Durée : 1h38min

Synopsis :
Une femme se rappelle un événement tragique survenu une nuit d'été, dans une banlieue américaine en 1996. Cinq adolescentes passent la nuit à se raconter des histoires morbides, en se délectant des détails les plus sinistres. Alors que la nuit s'obscurcit, leur jeu prend une dimension de plus en plus dramatique dans le monde réel.


Critique :


Se raconter, entre amis, des histoires terrifiantes pour s'empêcher mutuellement de dormir et faire travailler plus que de raison notre imaginaire, c'est une sorte de rituel, un passage obligé de l'adolescence savoureusement nostalgique mais surtout furieusement passionnant tant il en dit parfois long sur la personnalité et les goûts de chacun.
La série culte Fais moi Peur, dont la transposition sur grand écran est actuellement en préparation, en avait fait son gagne pain et cette fois, c'est la cinéaste Graham Swon qui s'empare du concept avec le grisant The World is Full of Secrets, teen movie au féminin où cinq cinq adolescentes se retrouvent, en l’absence de leurs parents, dans la maison de l'une d'entre elles pour se raconter des histoires morbides, essayant chacune de se surpasser les autres dans l’horreur.


Une soirée pyjama entre filles, cinq histoires follement passionnantes et racontées en temps réel, sans le moindre effet gore ni même le moindre monstre sanguinaire à l'écran : voilà les seuls artifices fantastiques de ce qui est l'un des films d'horreurs les plus immersifs et vénéneux que le septième art ricain nous aura offert depuis bien longtemps.
Complètement fixé aux lèvres de ses héroïnes, faites pour se lancer dans des tirades hypnotiques et jamais répétitives, The World is Full of Secrets et son goût certain pour le romanesque noir, revient aux sources même de l'horreur, celles des légendes urbaines contées au coin du feu, où la violence n'est perceptible que dans les mots et les visages de ceux qui les racontent, faisant fructifier notre imaginaire avec un effroi unique.
Minimaliste et épuré, ne captivant que par la parole de ses interprètes (toutes incroyables), le film Graham Swon captive par la simplicité et la justesse de ses effets - une pléthore d'histoires glauques et terrifiantes regroupées au sein d'une seule -, de sa mise en scène inventive malgré les contraintes évidentes, à une écriture dense et délicate, et incarne un beau moment de frisson adolescent.


Mieux, il s'offre une réinvention complète du teen movie en célébrant l'importance et la force de l'imaginaire féminin comme jamais auparavant, dans une sorte de verdion nostalgique de Stand By Me, avec uniquement des jeunes adolescentes à l'écran.
Une belle claque onirique, féministe et rafraîchissante, que l'on a absolument pas vu venir...


Jonathan Chevrier 

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