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[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #47. Semaine du 5 au 11 mai 2019



Chaque semaine je fais — pour vous — le tour des programmes TV en extirpant de tout cela une programmation cinématographique autour de trois œuvres.

 

Semaine du 5 Mai au 11 Mai


Lundi 6 Mai. 

Parle avec elle de Pedro Almodovar sur Arte.
Benigno, un jeune infirmier, et Marco, un écrivain d'une quarantaine d'années, se rendent, chacun de son côté, à un spectacle de Pina Bausch. La pièce est si émouvante que Marco éclate en sanglots. Apercevant les larmes de son voisin, Benigno aimerait lui faire part de son émotion, mais il n'ose pas. Quelques mois plus tard, les deux hommes se retrouvent dans d'autres circonstances, à la clinique El Bosque, où travaille Benigno. Lydia, la petite amie de Marco, torero professionnel, est plongée dans un profond coma suite à un accident survenu lors d'une corrida. Benigno, quant à lui, est au chevet d'Alicia, une jeune danseuse également dans le coma…

En Mai, Arte consacre un cycle au plus baroque des réalisateurs espagnols, Pedro Almodovar. Il serait, par conséquent, criminel de ne pas profiter de cette occasion pour voir -ou revoir, les films du cinéaste. Le premier d’entre-eux est donc Parle avec elle. Une œuvre qui s’inscrit dans une période ou Almodovar délaisse le kitsch de ses débuts et film aprés film -depuis Talons Aiguilles jusqu’a Tout sur ma Mére- affine son style jusqu’a parvenir a cette perfection qu’est Parle avec elle. Tango mélancolique ou le mélodrame se fait magnifier par un cinéaste dont la mue offre une précision chirurgicale, la forme, le fond, équilibre parfait ou l’émotion transcende, habite, détruit.



Mardi 7 Mai. 

Inception de Christopher Nolan sur TFX.
Dom Cobb est un voleur expérimenté, sa spécialité consiste à s’approprier les secrets les plus précieux d’un individu, enfouis au plus profond de son subconscient, pendant qu’il rêve et que son esprit est particulièrement vulnérable. Très recherché pour ses talents, Cobb est aussi devenu un fugitif traqué dans le monde entier qui a perdu tout ce qui lui est cher. Mais une ultime mission pourrait lui permettre de retrouver sa vie d’avant, à condition qu’il puisse accomplir l’impossible, l’inception. Au lieu de subtiliser un rêve, Cobb et son équipe doivent implanter une idée dans l’esprit d’un individu…

Dans une époque ou le blockbuster s’aseptise, Inception -avec quelques uns, apparaît comme une erreur dans la matrice hollywoodienne. Il faut dire, que Nolan n’est pas homme a compromis, c’est ainsi qu’il parvient a imposer son concept et a zigzaguer dans les méandres du film d’action a grand budget pour finir par offrir une œuvre colossale. Un morceau de cinéma ne reniant aucune ambition sans pour autant se montrer élitiste. Bipant au départ, les dés de la compréhension, Nolan s’assure l’attention du spectateur, méticuleuse manipulation dont on ressort sonner mais conquis. Au milieu de cela, émane une poésie Nolanienne, singulière, elle s’immisce par instant, et pourtant sublime le tout.



Jeudi 9 Mai. 

La Mauvaise education de Pedro Almodovar sur Arte.
Deux garçons, Ignacio et Enrique, découvrent l'amour, le cinéma et la peur dans une école religieuse au début des années soixante. Le père Manolo, directeur de l'institution et professeur de littérature, est témoin et acteur de ces premières découvertes. Les trois personnages se reverront deux autres fois, à la fin des années 70 et en 1980. Cette deuxième rencontre marquera la vie et la mort de l'un d'entre eux.

Parle avec elle ouvrait les années 2000 d’Almodovar, La Mauvaise education en 2004 la poursuit. Une décenie ou, jamais, le cinéaste aurait été aussi impérial, gigantesque, puissant, trois qualifications qui s’avére en adéquation avec La Mauvaise education. Renouant avec ses obsessions, le réalisateur signe une œuvre délicatement grave, creusant en profondeur, floutant la notion du genre, l’homme se fait femme, la beauté, elle, reste. Dans une narration labyrinthique, Almodovar se fait pudique, presque sobre, les couleurs ? comme diluées dans une histoire en forme de tragédie. Car, ici, plus que jamais, le cinéaste durci le ton, l’homosexualité si joyeuse se fait douleur.



Thibaut Ciavarella 

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