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[CRITIQUE] : J’ai perdu mon corps


Réalisateur : Jérémy Clapin
Avec les voix de : Hakim Faris, Victoire du Bois, Patrick d'Assumçao,…
Distributeur : Rezo Films
Budget :-
Genre : Animation
Nationalité : Français
Durée : 1h21min

Synopsis :
Le film est présenté à la Semaine Internationale de la Critique au Festival de Cannes 2019


À Paris, la main tranchée d'un jeune homme s'échappe d'une salle de dissection, bien décidée à retrouver le reste de son corps. Au cours de sa cavale semée d'embûches à travers la ville, elle se remémore toute sa vie commune avec celui-ci, jusqu'à leur rencontre avec Gabrielle.




Critique :


Il y a de ces films que l'on va voir par hasard. Nous avons vu aucune image, on ne sait pas de quoi cela parle mais mû par une étrange fascination nous y allons. Et on n'en sort pas indemne. J'ai perdu mon corps fait partie de ceux là. Il s'agit du premier long-métrage du réalisateur Jérémy Clapin, réalisateur de court-métrage d'animation. Adapté librement du roman Happy Hand par le romancier lui-même Guillaume Laurent. Il est présenté à la Semaine de la critique à Cannes cette année, il sera également au festival du film d'animation de Annecy.
Du sang, une mouche, une vis. Le début du film est intriguant. Le pitch également car on va suivre une main coupée à la recherche de son propriétaire dans un Paris froid et lugubre. Mais rassurez vous, le film ne suit pas que la main, mais raconte l'histoire de son propriétaire, Naoufel, de son enfance à son début de vie d'adulte. Que lui est-il arrivé ? Comment a-t-il perdu sa main ? Le spectateur va le découvrir tout au long du film, au fil de son parcours. Jérémy Clapin monte un petit puzzle visuel, avec un talent réel pour nous conter une histoire tragique, avec quand même une lueur d'espoir et de résilience. 




Le réalisateur utilise une pluralité de ton qui transcende son œuvre au-delà d'un premier film. Le film noir tout d'abord avec cette séance d'ouverture sanglante comme un meurtre, qui raconte la fin. Du fantastique ensuite, avec cette main coupée vivante et déterminée à retrouver son corps. Du récit initiatique, où un jeune homme qui a perdu ses parents, ainsi que ses rêves retrouve un sens à sa vie. Puis de la romance, car c'est grâce à la voix douce et grave de Gabrielle que Naoufel décidera de contrer le destin.
Naoufel est un enfant heureux. Sa mère et son père l'aiment et le laissent choisir non pas une mais deux carrières différentes : astronaute et pianiste. Scientifique et artiste. Deux carrières qui demandent énormément de travail et de sacrifice. Mais voilà, le destin s'en mêle et il se retrouve jeune adulte, (mauvais) livreur de pizza, toute passion disparue de sa vie. Mais Gabrielle, avec sa gentillesse va lui changer sa vie. En la retrouvant, il retrouve de l'espoir et une passion : le bois. Clapin arrive à jouer avec le temps, passant du présent au passé, grâce à des flash-back bien placés. Le son a une place prépondérante, avec les enregistrements du petit Naoufel. La main, personnage principale, est le fil conducteur. Petite, quand elle passait ses doigts dans le sable, plus plus grande, car elle sert des pizza en retard, elle symbolise la vie de Naoufel, ses joies, ses peines. 




Imprégné du caractère imprévisible de la vie, J'ai perdu mon corps est une œuvre singulière, empli de tristesse, de passion, de deuil et de résilience. Un film qui mériterait le prix Caméra d'or sans rougir. Il sort le 6 novembre dans nos salles, et on vous conseille vivement d'y courir.



Laura Enjolvy

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