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[FUCKING SERIES] : Santa Clarita Diet saison 3 : La mort leur va si bien


(Critique - sans spoilers - de la troisième saison)


Comme à une époque pas si lointaine (et finalement loin d'être révolue), où les vampires faisaient leur loi autant sur le petit que sur le grand écran, les zombies sont désormais le phénomène de mode (un peu déclinant, il est vrai) à décliner à toutes les sauces possibles, même les plus indigestes (coucou Z Nation).

Pas avare en propositions aussi singulières qu'alléchantes sur le papier, la vénérée plateforme Netflix se devait elle aussi de se lancer dans l'arène avec son propre show zombiesque franchement barré : Santa Clarita Diet, dominé par le mésestimé Timothy Olyphant et la craquante Drew Barrymore.
Mélange savoureusement hybride entre la sitcom volontairement loufoque et le soap romantico-gore singeant jouissivement Desperate Housewives (jusque dans la présence au casting, de Ricardo " Carlos Solis " Chavira), le show incarnait une jolie comédie burlesque aussi surprenante que sensiblement prenante, qui vise d'autant plus juste quand celle-ci assume pleinement sa singularité - notamment dans ses " quêtes de chair fraîches " (les voisins loufoques en gros) façon Dexter, en mille fois plus absurde.


Attachante satire de l'American Way of Life qui en garde encore un chouia trop sous le pied pour incarner une référence du genre - Weeds forever -, plus Death Valley et Fido que The Walking Dead (logique), joliment fun mais pas dénué de quelques défauts assez dommageable sur la durée (le ton et le rythme irrégulier en tête, la maladie des shows Netflix au nombre d'épisodes beaucoup trop conséquents), les premières saisons - surtout la seconde - arrivaient in fine à trouver leur joli rythme de croisière, suffisant pour nous faire attendre avec une impatience non feinte cette troisième salve d'épisodes, laissant de côté les nazis pour leur préférer les plus dangereux Knights of Serbia, mené par le trop rare Goran Visjnic.
Bonne nouvelle, gommant toutes - ou presque - ses lacunes passées au fil des épisodes, cette troisième saison, bien plus féroce et corrosive, catapulte la pauvre famille Hammond (aux liens encore plus solides et touchants) au rang de famille Adams 2.0, perdue au beau milieu d'un océan de défis à la fois sanglant et sensiblement hilarant.
Vraie série comico-horrifique comme on n'en voit que trop rarement, Santa Clarita Diet cultive habilement le malaise de nombreuses de ses situations rocambolesques tout en élargissant le champ de vision de ces dix nouveaux épisodes autant scénaristiquement parlant (de nouveaux personnages, une évolution conséquente des personnages, notamment sur la question de l'avenir du couple Hammond, où l'immortalité commune est en jeu,...) que d'un point de vue thématique, les showrunners usant habilement de l'horreur et du surnaturel pour traiter de problèmes de la vie réelle tout en réussissant à constamment se renouveller en usant des mêmes gimmicks mères.


Encore plus à l'aise ensemble au fil du temps, le couple Barrymore/Olyphant, mis à l'épreuve comme jamais (l'amour est donc plus fort que le cannibalisme, et le personnage de Joel est toujours aussi admirable dans sa manière de vouloir garder son couple et sa famille unit coûte que coûte malgré son immense dilemme moral, surtout que le couple se trouve enfin des alliés avec l'autre couple de morts vivants Ron et Jean), est toujours autant l'atout phare du show, le couple sublimant le spectacle humoristique de ces nouveaux épisodes, assumant pleinement autant son penchant pour le mauvais goût que le gore extrême.
Plus légère autant qu'elle est volontairement plus excentrique, au coeur gros comme ça et définitivement plus addictive, la saison trois de Santa Clarita Diet est un pur délice, un sommet de séance de binge watching burlesque qui se consomme sans accroc.
Vivement la quatrième saison, vraiment... 



Jonathan Chevrier