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[CRITIQUE] : La Grande Aventure Lego 2


Réalisateur : Mike Mitchell
Acteurs : avec (et les voix de) : Chris Pratt, Will Ferrell, Elizabeth Banks, Maya Rudoplh, Brooklynn Prince,...
Distributeur : Warner Bros France
Budget : -
Genre : Aventure, Animation.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h48min.

Synopsis :
Alors que les habitants de Bricksburg coulent des jours heureux depuis cinq ans, une nouvelle et terrible menace se profile à l'horizon : des envahisseurs Lego Duplo® venus des confins de l'espace qui détruisent tout sur leur passage ! Pour vaincre ces redoutables ennemis et rétablir la paix dans l'univers Lego, Emmet, Lucy, Batman et leurs amis devront explorer des mondes lointains et inconnus. Ils découvriront même à cette occasion une étrange galaxie où chaque situation est une comédie musicale ! Cette nouvelle aventure mettra à l'épreuve leur courage, leur créativité et leurs facultés de Maîtres Constructeurs…



Critique :


Intelligent aussi bien dans son propos - habile critique du capitalisme de la société d'aujourd'hui, tout autant qu'une ode à la créativité et à l'individualisme -, que dans sa symbolique (avec l'imaginaire tout est possible, et encore plus avec une firme ou chaque objet/personnage peut se reconstruire et se recréer à volonté), et dans son mélange malin entre humour et émotion, visuellement riche et foisonnant (tout est sublime et fabriqué de briques, même l'océan !), mais aussi salement ludique jusqu'à un final aussi bouleversant qu'inattendu; comme les jouets, La Grande Aventure Lego était une petite pépite d'animation intergénérationnelle qui parlait aussi bien aux plus petits qu'aux plus grands, et même aux cinéphiles via des références impensables.
Un film d'animation en tout point parfait, d'un second degré et d'un sens de la dérision constant et percutant, référentiel à la folie, un shoot d'émerveillement purement jouissif et unique, qui tutoyait du bout de la brique la grandeur imposante de la trilogie Toy Story made in Pixar, qui justement là encore, prenait des jouets pour en faire de grands héros sur grand écran.
Une réussite pure et simple, totalement à mettre au crédit des deux faiseurs géniaux à sa tête, Phil Lord et Chris Miller.


Cinq ans plus tard, délesté de tout effet de surprise et de cinéastes talentueux à sa barre, la suite, La Grande Aventure Lego 2, en est le douloureux et parfait opposé, un divertissement qui ne casse pas des briques (et qui provoque des rires jaunes... double blagues pas drôle, pardon), totalement engluée dans une paresse scénaristique à la limite du pardonnable, et un humour d'une lourdeur ahurissante tombant continuellement à plat.
Loin du petitp plaisir coupable animé, s'embourbant très vite, trop vite dans un mélange de références pas toujours digérés, au sein d'une sorte de trip hystérico-bruyant à la limite de crise d'épilepsie tout en paillettes et en couleurs pop criantes, le film de Mike Mitchell (Shrek 4, Les Trolls) saccage copieusement tous les bons points de son illustre ainé pour n'incarner qu'une séquelle facile, foutraque - dans le mauvais sens du terme , ennuyeuse et jamais réellement maîtrisée.
Toujours férocement méta (le mantra de la franchise), visuellement superbe, pas toujours drôle (l'humour méta ne fait pas toujours mouche, idem pour son appel de phare marqué aux geeks) et sans grands enjeux dramatiques (déjà le gros soucis de Lego Batman et Lego Ninjago, le Film), The Lego Movie 2 est une aventure douloureusement déjantée, partiellement mignonne (et encore) mais surtout incroyablement convenue, beaucoup trop formaté pour son public cible - nos petites têtes blondes - pour convaincre un auditoire adulte qui devrait très vite sombrer autant dans l'indifférence que l'ennui.
Non, tout n'est plus super génial dans la vie d'Emmet et de ses amis, et le mot est faible.


Jonathan Chevrier



Depuis le succès de Star Wars et ses nombreux produits dérivés, c’était le cinéma qui envahissait les jouets, à coup de figurines et peluches. En 2007, la société Hasbro décide d’apporter leur jouet Transformers sur grand écran (adapté de la série d’animation). Une autre grande firme a donc voulu faire de même. La Grande Aventure Lego réalisé par Phil Lord et Chris Miller en 2014 était un petit bijou d’animation (faisant honneur au jouet, car tout était fabriqué avec les célèbres briques) et avait un vrai regard d’auteur sur l’imagination des enfants (à encourager) ainsi qu’une habile critique du capitalisme (ironique pour un film de Lego). C’était créatif, drôle, pop, avec une énergie folle. Vous l’avez compris, si vous l’avez raté à l’époque il est temps de rectifier le tir. C’est par le joli succès critique et au box office, que Lego a décidé de réaliser des spin-off (le moins réussi mais drôle Lego Batman, le film et Lego Ninjago : le film où il fallait aimer la série initiale pour l’apprécier entièrement). Il a d’ailleurs lancé la mode car nous allons bientôt avoir droit aux films Playmobils et Funko Pop. Cinq ans après, voici la suite où nous retrouvons Emmet, Lucy et leurs amis avec Lord et Miller au scénario mais laissant cette fois la place du réalisateur à Mike Mitchell ( Les Trolls, Shrek 4). 


Lego 2 reprend exactement là où on l’avait laissé la dernière fois. Les jouets Duplo (appartenant à la petite sœur) envahissaient la ville. Une guerre a fait rage, les mignons petits jouets détruisant tout ce qui était nouveau et brillant. Cinq ans après, tout a changé. Plus rien n’est “awesome”, le chaos règne en maître (avec un visuel très inspiré de Mad Max Fury Road). Tout à changé ? Pas vraiment en vérité. Emmet fait comme si de rien n’était. Mais quand quelqu'un de mystérieux kidnappe ses amis, il va devoir faire face à la réalité pour pouvoir les sauver. Emmet rencontre donc la personne qu’il voudrait devenir, Rex Danger, classe, beau-parleur et éleveur de raptor (clin d’oeil au méme internet créé à partir du personnage de Chris Pratt dans la franchise Jurassic World). Ce nouveau personnage va aider à sauver les amis de Emmet et va lui apprendre à s’endurcir.


Le côté méta est bien entendu de retour ici. Dans le premier, il était le prétexte à la belle morale du film, une ode à la créativité et à l’imagination des enfants, qu’il ne faut surtout pas brider. Ici, la morale est un peu plus timide et veut prôner la bienveillance entre frère et sœur, entre l’adolescent qui veut jouer la guerre et la petite fille, tout en joie et paillette. Ce qui donne un côté genré assez grinçant. La petite fille qui est bien sûr montrée avec des couleurs pastels tandis que le côté adolescent masculin avec un côté bleu et kaki (et un générique qui met bien en exergue cette séparation). Entouré d’un scénario très faible, essayant de placer des blagues sur la pop culture, sur la Justice League qui ne ne nous laisse même pas souffler un peu. Reste une animation magnifique et inspirée, au texture bluffante.


La Grande Aventure Lego 2 subi une baisse de régime. La faute à un manque d’énergie flagrant, à un scénario décevant et formaté. Tout n’est plus super génial chez Lego. 

Laura Enjolvy