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[CRITIQUE] : Le Retour de Mary Poppins


Réalisateur : Rob Marshall
Acteurs : Emily Blunt, Lin-Manuel Miranda, Meryl Streep, Ben Whishaw, Emily Mortimer,...
Distributeur : The Walt Disney Company France
Budget : -
Genre : Comédie musicale, Famille, Fantastique
Nationalité : Américain
Durée : 2h11min

Synopsis :
Michael Banks travaille à la banque où son père était employé, et il vit toujours au 17 allée des Cerisiers avec ses trois enfants, Annabel, Georgie et John, et leur gouvernante Ellen. Comme sa mère avant elle, Jane Banks se bat pour les droits des ouvriers et apporte son aide à la famille de Michael. Lorsque la famille subit une perte tragique, Mary Poppins réapparaît magiquement dans la vie de la famille. Avec l’aide de Jack, l’allumeur de réverbères toujours optimiste, Mary va tout faire pour que la joie et l’émerveillement reviennent dans leur existence… Elle leur fera aussi découvrir de tout nouveaux personnages plein de fantaisie, dont sa cousine, l’excentrique Topsy.



Critique :


Il n'y a strictement rien d'étonnant au fond à voir la firme aux grandes oreilles, qui ne masque même plus sa volonté d'accumuler les productions de masses sur des titres un minimum federateurs et populaires, que ce soit dans son propre giron (les adaptations en prises de vue réelles de ses dessins animés cultes) ou celui de ses glorieuses acquisitions au fil des années (coucou Pixar, Marvel, Lucas Films,...), ressortir de son placard l'un de ses plus grands chefs d'oeuvres, Mary Poppins, pour non pas lui offrir un remake modernisé (il ne faut pas trop indigner les fans non plus), mais une suite en bon et du forme, appelant évidemment à une capitalisation plus en douceur pour les années à venir.
Car oui, ne nous voilons pas la face, si la plus célèbre des nounous avec feu Mrs Doubtfire (Robin <3) est de retour, c'est uniquement parce qu'elle peut permettre à Disney de gentiment glaner un max de billets vert en jouant autant sur la magie du personnage que la nostalgie qu'elle peut susciter sur les spectateurs du monde entier, aussi osé que puisse paraître l'investissement tant le public d'hier n'est plus forcément le même public d'aujourd'hui.



Passé ce constat désespérant mais lucide (that's Hollywood...), il nous restait donc plus qu'à espérer que ce revival plus ou moins désiré, ne trahisse pas l'image que nous avions du film original de Robert Stevenson, mais également qu'il incarne un vrai et beau divertissement de noël, plus que les jolis mais bancales Le Grinch et (surtout) Casse-Noisette et les Quatre Royaumes.
Bonne nouvelle, même s'il n'est pas appelé à être un classique à la hauteur de son illustre aîné, la nouvelle monture signé Rob Marshall (yes man maison, papa des difficilement défendable Pirates des Caraïbes : La Fontaine de Jouvence et Into The Woods) et dominée par la craquante Emily Blunt - qui reprend avec justesse le flambeau de l’inoubliable Julie Andrews -, est un bijou de divertissement familial poétique et émouvant.
Relevant haut la main le pari risqué du comeback, la grande Mary, bien accroché à son parapluie enchanté, est de retour dans le ciel de Londres et ce n'est définitivement pas pour nous jouer un mauvais tour, mais bien pour embellir à nouveau le quotidien de la famille Banks, et par un effet de manche magique/cinématographique, le notre par la même occasion.



Vraie suite de l'œuvre mère - avec les enfants Banks devenant à leur tour parents - auquel il offre une révérence fidèle et respectueuse, réussissant le véritable jeu d'équilibriste d'injecter suffisamment de (petites) touches de modernité dans son ton volontairement nostalgique et old shool pour ne pas déjouer une once de la poésie et de la féerie qui l'anime, Mary Poppins Returns est un sommet de fantaisie pure, un formidable récit initiatique mélangeant danse, chant et bons sentiments avec une justesse admirable, sans pour autant laisser de côté des thèmes douloureux (la crise économique, la gestion du deuil, l'éducation monoparentale,...) mais nécessaire dans sa volonté d'incarner une oeuvre aussi universelle que multi-générationnelle.
Une belle et bonne bulle de légèreté, esthétiquement impeccable - bricolé et fantaisiste comme l'original -, transpirant l'esprit Supercalifragilisticexpialidocious de tous les pores de sa pellicule et " Poppins " dans l'âme comme ce n'est pas permis, auquel un casting sensiblement au diapason, incarne la cerise sur le sommet d'un gâteau déjà bien fourni.



Au-delà d'une formidable Emily Blunt, définitivement faite pour le rôle, et d'une Meryl Streep on fire en cousine Topsy (avec une partition à l'échelle de celle excentrique qu'elle a signée pour Into The Woods), impossible de ne pas mentionner l'interprétation tout en nuance de Lin-Manuel Miranda, touchant d'optimisme dans la peau de Jack, l’allumeur de réverbères - son premier rôle sue grand écran.
Assumant tout du long sa facture volontairement rétro, pas dénué de quelques longueurs mais s'inscrivant dans la droite et parfaite lignée du film original tout en arrivant à se trouver sa propre personnalité, Le Retour de Mary Poppins nous fait savoureusement retomber en enfance avec un panache incroyable pour mieux incarner un amour de comédie musicale généreuse, enthousiasmante et maîtrisée.
Un vrai et beau conte de noël dans tout ce qu'il a de plus enchanteur, et définitivement LA séance parfaite pour une fin d'année ciné 2018 qui n'aurait décemment pas paru aussi magique sans lui.


Jonathan Chevrier


Comme nous l’avons remarqué, Disney est pleine période de nostalgie et reprend leur classique pour leur redonner une nouvelle jeunesse, en version live. Parfois, d’un point de vue différent, comme Maléfique qui proposait une version différente de La Belle au bois dormant. Parfois, on nous propose l’exacte même film comme Cendrillon, ou plus récemment La Belle et la Bête. Mais Disney a depuis peu une nouvelle formule, les suites. Christophe et Winnie, sorti en octobre cette année. Et le film qui nous intéresse, Le Retour de Mary Poppins. Parce qu’il existe de ces films cultes intouchables, Mary Poppins est bien sûr de cette trempe. Le rebooter aurait été une hérésie. Rob Marshall et ses producteurs ont donc eu l’idée d’une suite originale, inspirée par les nouvelles de P.L Travers, la créatrice du personnage. Cinquante-quatre ans après le premier long-métrage, nous retrouvons donc la célèbre nanny au profil reconnaissable entre tous.



L’histoire se déroule pendant la Grande Dépression. Les Banks, Jane et Michael ont bien grandi. L’une se bat pour les droits des travailleurs (Emily Mortimer, également à l’affiche de The Bookshop), l’autre est en plein deuil (Ben Whishaw), veuf depuis un an, vivant dans leur ancienne maison avec ses trois enfants. Nous retrouvons aussi la cuisinière, jouée ici par Julie Walters, ainsi que l’Amiral Boom. Londres s’éveille, sous l’oeil bienveillant de Jack (Lin-Manuel Miranda), à Cherry Tree Lane, dont on apprend qu’il était l’apprenti du ramoneur Bert. Michael Banks vit des moments difficiles, entre la perte de sa femme et des soucis financiers, menaçant leur bien aimée maison. Il était temps que Mary Poppins revienne, au bras d’un cerf-volant, toujours aussi mystérieuse et parfaite.




Qu’on se le dise, malgré le talent de Emily Blunt, la tâche était loin d’être facile. Reprendre le rôle de Mary Poppins, Julie Andrews l’ayant rendu si iconique. Mais l’actrice anglaise n’a pas à rougir de la comparaison. Elle lui apporte beaucoup de tendresse et d'espièglerie. Depuis, Into the woods (du même réalisateur), nous savions qu’elle était capable de chanter. Elle nous le prouve encore une fois, enchaînant les numéros musicaux avec brio.
Le Retour de Mary Poppins est un régal pour les yeux et les oreilles. Nous suivons avec plaisir les aventures des enfants Banks et de leur nounou dans un saladier en porcelaine, à l’envers chez Topsy, la cousine tout en couleur de Mary (Meryl Streep, qui s’amuse comme une folle), des numéros de danse digne de Broadway ou une vendeuse de ballon mignonne et malicieuse (Angela Lansbury). Et bien sûr, l’apparition de l’acteur Dick Van Dyke, avec un petit numéro de danse, malgré ses quatre-vingt douze ans.




Le Retour de Mary Poppins ne s'éloigne jamais en terre inconnue, malgré les nouveaux personnages. Il ne prend aucun risque, décidant de rester dans la nostalgie . Aucune originalité peut-être, mais quel plaisir de se plonger dans ce monde féerique. Prenez votre parapluie, votre âme d’enfant et plongez dans l'univers comme dans une baignoire remplie de bulle.


Laura Enjolvy