[CRITIQUE] : En Eaux Troubles
Réalisateur : Jon Turtletaub
Acteurs : Jason Statham, Li Bingbing, Rainn Wilson,...
Distributeur : Warner Bros. France
Budget : -
Genre : Thriller, Action.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h54min.
Synopsis :
Au cœur de l’océan Pacifique, le sous-marin d’une équipe de chercheurs a été attaqué par une créature gigantesque qu’on croyait disparue : le Megalodon, un requin préhistorique de 23 mètres de long.
Le sauveteur-plongeur Jonas Taylor doit risquer sa vie pour sauver les hommes et les femmes prisonniers de l'embarcation… et affronter le prédateur le plus terrible de tous les temps.
Critique :
Blockbuster estival dans toute sa splendeur (limité/régressif/irréaliste/jouissif), #EnEauxTroubles, entre #LaVieAquatique (yep) et #Jaws, remplit joliment sa fonction de divertissement popcorn avec un Statham tout en charisme qui " sharkpunch " (ou presque) du megalodon. Awesome pic.twitter.com/7Y2hADpd3n— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) 16 août 2018
Alors que l'été des blockbusters 2018, alléchant sur le papier, se révèle in fine bien moins jouissif qu'on aurait pu le penser (Mission : Impossible - Fallout sauve clairement les meubles, avec Les Indestructibles 2), l'arrivée tout en puissance du prometteur En Eaux Troubles de Jon Turtletaub, a tout du messie que l'on attendait plus : un Vrai potentiel divertissement régressif à souhait, porté par un Jason Statham tatanant (ou plutôt " Sharkpuncher "... on tient un concept), du mégalodon légendaire, échappé des profondeurs de l'océan pour faire d'une horde de vacanciers, son petit quatre heures après deux millions d'années de sieste.
Même privé d'un classement R rated - le rêve absolu -, The Meg en v.o, envoyait méchamment du pâté et ne semblait pas un seul instant, péter autant dans la soie de l'originalité (le film pille joyeusement, dès sa bande annonce, le cultissime Les Dents de la Mer) que celle du bon goût; bref, du caviar pour nos boites à pop corn.
Adaptation lointaine du roman à succès de Steve Alten et accouché dans la douleur (le projet enchaine les réalisateurs et les studios pendant vingt ans), logiquement bien plus proche d'un Peur Bleue en eaux libres (voire même d'un La Vie Aquatique de Wes Anderson, sous LSD) que d'un Jaws en puissance (❤ Spielby Forever), The Meg, parfaitement conscient de ce qu'il incarne (un thriller maritime friqué mi-ringard, mi-génial, au script torché avec les pieds) même s'il se prend un brin trop au sérieux, déroule sans sourciller sa pellicule au sein de (presque) deux heures de divertissement jubilatoire, certes férocement limité et prévisible, mais fournissant gentiment son lot de carnage - pas gore - et de scènes d'action WTF-esque, pour que son auditoire en prenne suffisamment dans les mirettes pour ne pas se sentir floué par la marchandise (ce que n'avait pas forcément réussi, par exemple, Skyscraper ou encore Ant-Man et la Guêpe).
Gros délire en puissance volontairement débile (le script aligne les clichés et les absurdités comme ce n'est pas permis), clairement calibré pour le marché chinois mais humain, riche en sensations fortes (même s'il aurait pu l'être bien encore plus), même si un poil trop long - deux heures bien tassées - et dominé par un Jason Statham en forme - et parfait pour le rôle -, dont les muscles sont aussi aiguisés que son ironie (Li Bingbing est sans doute la seule qui assure à ses côtés, et leur alchimie est vraiment convaincante); En Eaux Troubles est un divertissement estival intense, généreux et fandard, qui aurait certainement mérité d'être plus fou.
Mais vu l'état notre été des blockbusters 2018, on se contentera franchement bien de ça...
Jonathan Chevrier
Dans la catégorie « films de requins », on en a vu
des sérieux, des déjantés, des gores, des très bons et des très mauvais. Et
pourtant, je ne saurais pas où placer En Eaux Troubles dans tout ça. Le film
remplit toutes les cases indispensables pour un classique des gros poissons. Le
personnage principal au corps de rêve, mystérieux et courageux à la fois (Blake
Lively en serait son équivalent féminin dans Instinct de survie), le requin
assoiffé de sang humain qui ne lâche jamais l’affaire, un méchant qui veut
nuire à la survie des gentils et surtout le groupe desdits gentils qui se
battent pour sauver leur peau.
Mais cette fois, le film de Jon Turteltaub a un élément que
les autres n’ont pas : le mégalodon. En introduisant cette créature
préhistorique inconnue de notre monde actuel, le film acquiert une dimension de
nouveauté, voire même de fantastique (la façon dont le mégalodon remonte à la
surface n’est peut-être pas la plus réaliste, quoique je ne suis pas experte).
Cette dimension s’accompagne alors immédiatement d’un « T’imagines ?? », parce qu’on peut y croire grâce à l’authenticité historique. Le mégalodon a existé, comment être sûr qu’il n’y en a plus ? Se pose alors la question éthique des gentils scientifiques : doit-on vraiment l’éliminer alors que c’est une découverte merveilleuse ? Question vite évincée par le bon sens pour survivre à la bête monstrueuse, et heureusement.
Cette dimension s’accompagne alors immédiatement d’un « T’imagines ?? », parce qu’on peut y croire grâce à l’authenticité historique. Le mégalodon a existé, comment être sûr qu’il n’y en a plus ? Se pose alors la question éthique des gentils scientifiques : doit-on vraiment l’éliminer alors que c’est une découverte merveilleuse ? Question vite évincée par le bon sens pour survivre à la bête monstrueuse, et heureusement.
En parallèle, En Eaux Troubles est tout de même un film d’action,
et c’est un peu pour ça qu’on est là ! On oublie d’ailleurs le scénario
vite expédié au profit de twists, de jump scares (prévus évidemment…) et de
scènes d’action maritimes réussies. Jason remplit son rôle à merveille et reste
bien sûr de toute beauté malgré les épreuves qu’il traverse. La pseudo love story entre lui et la scientifique
n’a par ailleurs aucun intérêt et leur manque d’alchimie étant flagrant, on
aurait pu s’en passer. Mais bon, c’est Jason, on pardonne !
L’action est donc bien rythmée et nous donne ce qu’on
attendait, le film s’assume complètement en film d’action maritime plus que
film de requin gore et ajoute même quelques touches comiques qui nous font
volontiers rigoler. Mais la morale de cette histoire est tout de même :
Jason Statham, tout comme Bruce Willis, peut traverser l’enfer sans jamais
recevoir une égratinure !Eloïse Rocca