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[MÉLI-MÉLO-MARION] : #6. Fight Club


#6. Fight Club de David Fincher (1999).


Le genre cinématographique du « Twist ending » est un procédé d'une extrême complexité, subtilement utilisé par bien des réalisateurs qui apprécient d'utiliser cet incroyable effet de surprise que provoque un bon twist final. Ainsi, le cinéaste balade le spectateur où il veut, jusqu'à l’amener face à un dénouement final totalement inattendu. Toute l'histoire, depuis son commencement est donc complètement chamboulée et prend enfin tout son sens. Le twist éclaire alors certains détails trop flous, nous obligeant parfois à revisionner le film sous un tout autre regard.
En 1999, David Fincher nous présente, ce qui deviendra l'un de ses plus beaux chefs-d’œuvre. Tout et son contraire a été dit sur Fight Club, une chose est certaine ; c'est un film coup de poing. Cette œuvre est bien souvent citée comme étant une véritable référence en matière de Twist ending, menée d'une main de maître par Fincher (qui visiblement, jubile de se jouer du spectateur dans la quasi-totalité de ses productions).


Fight Club, c'est l'histoire d'un homme seul, enfermé dans cette routine solitaire pour laquelle il n'éprouve plus vraiment de satisfaction. En pleine misère morale, il n'est pas heureux dans sa vie personnelle, professionnelle ni même dans la société de consommation qui l'entoure. Au début du film, il fait la rencontre de Marla, au sein de réunions de groupes de soutien dans lesquelles, tous deux ne se sentent pas concernés. Ils s'y rendent dans l'unique but de se rassurer eux-mêmes dans cette fameuse idée du « Il y a pire que moi ». Marla est le personnage mystérieux du film, elle est névrosée, suicidaire et dérangeante. Même si, au premier abord, rien ne paraît réellement attirant chez elle, le narrateur est pourtant intrigué par Marla qui semble avoir une sorte de pouvoir totalement attractif sur lui. Il fait ensuite la rencontre décisive de Tyler Durden, un personnage charismatique et totalement anticonformiste qui se fiche de tout et qui ose l'interdit. À ses côtés, il fonde le Fight Club, une sorte de secte secrète dans laquelle ils organisent des combats clandestins. Les bagarres sont d'une violence rare, ainsi les adhérents peuvent évacuer leur mal-être et la haine qu'ils ressentent dans leur propre vie. Tout le monde peut rejoindre ce club, à condition de respecter quelques fameuses règles (qui deviendront totalement cultes). 




Le Fight Club a ses propres lois et ses propres codes, réunissant donc tous ces hommes déséspérés prêts à se battre à mains nues, dans le but de gagner en liberté. Le personnage de Tyler prend ainsi toute son importance au sein de l'histoire. Il est comme une sorte de gourou pour tous les membres, qui pensent ainsi donner un sens à leur misérable vie. Ils s'engouffrent alors au fur et à mesure, dans une sorte de spirale anarchique. Les membres sont comme endoctrinés et n'ont qu'une seule idée en tête ; renverser la société.
L'histoire est originale et surprenante, subtilement menée du début à la fin. Fight Club nécessite forcément plusieurs lectures qui offriront aux spectateurs différents yeux pour visionner ce film qui se lit sous bien des formes et des angles. Le twist final explosif laisse le spectateur figé face à son écran, stupéfait d'avoir été berné de la sorte par le réalisateur qui s'est joué de lui. Fight Club nous offre une multitude de grands moments cultes surlignés par des dialogues jubilatoires et des personnages effarants. Une oeuvre masculine tournée vers l'interminable recherche de l'instinct animal de tous les protagonistes, cependant entourée par la présence féminine du personnage déséquilibrée qu'est Marla.  



Fight Club fait réfléchir le spectateur sur la tournure de l'histoire certes, mais aussi et surtout sur sa place dans la société dirigée par l'argent. Il nous montre à quel point l'homme est frustré et qu'il vagabonde de jour en jour dans des projets matérialistes qui guident sa vie. Les jeux d'acteur sont parfaits, les personnages sont à la fois réalistes et satiriques. La réalisation est magistrale et le générique de fin nous laisse la mâchoire grande ouverte sur un fond de Pixies. Un film incontournable, grâce notamment à la remarquable évocation de sujets difficiles et à ce fameux dénouement final absolument incroyable, d'une subtile justesse. Fight Club est un chef-d'oeuvre d'une noirceur corrosive qui marque les mémoires d'une empreinte inaltérable. 


Marion


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