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[CRITIQUE] : Mandy


Réalisateur : Panos Cosmatos
Acteurs : Nicolas Cage, Andrea Riseborough, Ned Dennehy, Olwen Fouhéré,...
Distributeur : Universal Pictures International France
Budget : -
Genre : Action, Thriller.
Nationalité : Américain, Belge.
Durée : 2h01min.


Le film est présenté à la Quinzaine des Réalisateurs au Festival de Cannes 2018


Synopsis :
Pacific Northwest, 1983. Red Miller et Mandy Bloom mènent une existence paisible et empreinte d'amour. Quand leur refuge entouré de pinèdes est sauvagement détruit par les membres d'une secte dirigée par le sadique Jérémie Sand, Red est catapulté dans un voyage fantasmagorique marqué par la vengeance, le sang et le feu...




Critique :


Dans l'univers mi-grisant mi-désespérant des DTV de luxe, entre les tataneries forcés de Steven Seagal, JCVD et autres, coincés à casser du brigand entre deux usines désaffectées bulgares, il y a l'ovni Nicolas Cage, comédien de renom qui, suite à de nombreuses dérives financières, s'est lui-même condamné à coller son nom et son crâne depuis en plus dégarni à des productions (souvent) à la limite du défendable, même s'il est toujours capable d'immenses fulgurances (Joe, son dernier grand rôle) quand il est dirigé par de solides faiseurs de rêves. 


Déjà assuré d'atterrir dans les bacs à DVD/Blu-ray avant même sa projection à Cannes - à la Quinzaine des Réalisateurs -, Mandy de Panos Cosmatos (Beyond The Black Rainbow, mais surtout rejeton de feu le grand George Pan Cosmatos, papa de Rambo II - La Mission, Cobra, Leviathan et Tombstone), peut pourtant décemment se voir, comme ce que le Nic a fait de plus jouissif ces dernières années, si on se laisse gentiment bercer par la folie furieuse qui émane de cette péloche proprement WTF, enrobée d'un amour plus que sincère pour le cinéma de genre.
Very bad trip sensoriel bourrin et réellement gore qui narre la furie vengeresse d'un homme laissé pour mort, Red Miller, pour venger la mort de sa bien-aimée, zigouillée (enfin droguée puis brûlée) par une secte sataniste, Mandy, série B de luxe - à forte tendance Z -, transpire le divertissement régressif sous tous ses pores autant que la vraie proposition de cinéma expérimental et pas toujours facile d'accès.


Revenge movie absurde (dans le bon sens) et contemplatif scindé en deux parties (la mort de Mandy et la quête vengeresse de Red), entre thriller psychédélique et orgie barbare, porté par des partis pris couillus (les très nombreuses expériences visuelles, sa narration fragmentée, son titre qui apparaît à l'heure du métrage,...) et une personnalité franchement singulière, le second long de Panos Cosmatos, hors normes à tout point de vue et référencé à mort (le bonhomme manie avec habileté le processus de citations/réappropriations), permet surtout à l'éternel Castor Troy d'offrir sa composition la plus sombre et délurée de sa carrière.
Déchainé - mais jamais en roule libre -, d'une implication rare en poussant le curseur " Cage-esque " à son paroxysme (mimiques incluses), l'acteur donne du coeur et de l'âme à ce voyage fantasmagorique puissant et barré, dont on ressort avec la douce mélancolie d'avoir pu retrouver, ne serait-ce que pendant deux (trop courtes) heures, la grandeur d'un comédien tout simplement génial.


Jonathan Chevrier


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