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[CRITIQUE] : Joueurs


Réalisateur : Marie Monge
Acteurs : Tahar Rahim, Stacy Martin, Karim Leklou,...
Distributeur : BAC Films
Budget : -
Genre : Thriller.
Nationalité : Français.
Durée : 1h45min.

Synopsis :
Lorsqu'Ella rencontre Abel, sa vie bascule.
Dans le sillage de cet amant insaisissable, la jeune fille va découvrir le Paris cosmopolite et souterrain des cercles de jeux, où adrénaline et argent règnent.
D’abord un pari, leur histoire se transforme en une passion dévorante.



Critique :

Alors que beaucoup (pour ne pas dire la majorité) de comédiens et comédiennes ne choisissent leurs rôles qu'en fonction de la notoriété où du nombre conséquent de billets verts qu'ils peuvent en tirer, certains se montrent en revanche, beaucoup moins égocentriques et cherchent avant tout à relever des défis... comme Tahar Rahim, dont la carrière singulière et en dehors des clous, parle définitivement en sa faveur.
Passé un Marie-Madeleine douloureusement maladroit (où il campait rien de moins que Judas) sortie fin mars dernier, le voilà de retour dans les salles obscures en ces douces premières heures d'été aux côtés de la délicate Stacy Martin, avec Joueurs de Marie Monge (qui a fait un petit tour sur la Croisette en mai dernier, du côté de la Quinzaine des Réalisateurs), attendue comme une plongée inédite dans le septième art hexagonal, au coeur du monde du jeu et de l'addiction qu'il suscite chez certains, une addiction qui peut prendre le pas sur tout - même l'amour.



Une vision pimpante et underground du Paris by Night ou jouer ne rime jamais vraiment avec gagner, capté via le prisme enchanteur d'un couple supposément mal assorti (Tahar Rahim, irrésistible, et Stacy Martin, parfaite), mais fou l'un de l'autre; deux coeurs gangrenés par un milieu ou il est impossible de ne pas payer, que ce soit de son compte en banque ou carrément de sa personne.
Filmé comme un polar noir réaliste (plus que dans un reportage télévisé racoleur) et stylisé plus où moins virtuose (mention au montage dynamique couplé à la belle photographie de Paul Guillaume), n'ayant jamais peur de se perdre dans le volontairement outrancier sans trop crouler sous ses nombreuses références (les films de Marty Scorsese en tête), vraie chronique sombre où le romantisme se mêle à la violence et l'excitation du jeu (joli parallèle entre les deux relations loin d'être si différente) de manière palpable; Joueurs, sorte de True Romance - toute propension gardée -, est un thriller aussi prenant qu'énergique, pas dénué de quelques défauts dommageable certes, mais un habile petit moment de cinéma porté par un couple, une belle paire d'as, séduisant en diable.
Encore un premier long à ajouter à la jolie liste des réussites du cinéma hexagonale de cette (très) bonne cuvée 2018.


Jonathan Chevrier