[CRITIQUE] : Budapest

Réalisateur : Xavier Gens
Acteurs : Manu Payet, Jonathan Cohen, Monsieur Poulpe, Alice Belaïdi, Alix Poisson,...
Distributeur : Warner Bros. France
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h42min.

Synopsis :
Vincent et Arnaud, deux amis qui s’ennuient dans leur travail, décident de tout plaquer pour créer « Crazy Trips » : une agence qui organise des enterrements de vie de garçon à Budapest. Sur place, ils sont guidés par Georgio, un expatrié français qui leur dévoile tous les secrets de la ville…
Les activités insolites proposées par Crazy Trips (balade en tank, soirée déjantée, stripteaseuses, stand de tir…) attirent rapidement la clientèle. Mais la situation dégénère et les deux amis perdent vite le contrôle…



Critique :

#BudapestLeFilm ou une comédie délirante & barrée, un pur tsunami de gags volontairement gras et poilants qui partent dans tous les sens.
Un vrai film de potes audacieux et bien emballé, mené tambour battant et porté par un trio d'acteurs impliqués dans la déconne. Belle surprise pic.twitter.com/0LUksq0DnX

— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) 27 juin 2018

Entre les trips " Tuchesque " et " Boonesque " dont la qualité est au moins aussi discutable que son potentiel racolage populaire dans les salles obscures est indécent, gageons que la comédie française ne va pas si mal que cela, du moins quand ces intervenants prennent le temps de faire les choses bien (Tout le Monde Debout et Ami-Ami en tête).
Et alors que la distribution estivale est déjà bien entamée avec quelques blockbusters US bien rutilants, voilà que débarque (enfin) un nouveau long-métrage du pas verni Xavier Gens, dont on attend toujours les précédents essais sur grand écran (dont le brillant Cold Skin, vu à l'Étrange Festival en septembre dernier) : Budapest, ou sa première incursion - réussite - dans le giron de la comédie sensiblement potache.
Bien aidé par un casting déluré totalement acquis à sa cause (un trio Manu Payet/Jonathan Cohen/Monsieur Poulpe plus qu'inspiré), et une facture férocement américaine, la péloche est un petit sommet de déconne totalement décomplexé en terre (pas si) inconnu, qui n'est pas sans rappeler le récent Pattaya - la mise en scène enlevée en plus.

Basé sur un pitch prétexte - inspiré d'une histoire vraie - mais bien moins simplet qu'il en a l'air (deux travailleurs insatisfaits par leur quotidien, décide de tout plaquer pour tenter l'aventure à Budapest, et y créer une agence de voyages bien singulière profitant de tous les petits trésors cachés de la désinvolte cité Hongroise), faisant constamment fi de son manque d'originalité et poussant le curseur de l'humour borderline - sous toutes ses formes et variantes - jusqu'à son paroxysme au sein d'une odyssée fantasque menée tambour battant ou la vanne est le meilleur ami du mauvais gout; Budapest respecte au pied de la lettre les codes du genre (un solide film de potes, dans tout ce qu'il a de plus fou) tout en s'amusant des clichés faciles, pour mieux incarner un vrai moment de poilades rafraichissant et séduisant, pour les initiés de ce type de comédie XXL.
Alors certes, tout n'est peut-être pas à garder dans ce tsunami de gags scatos, mais pour un gros délire estival sans prise de tête, gentiment audacieux et (vraiment) drôle avec des personnages hauts en couleurs (et généreux en seconds couteaux de luxe), le film de Xavier Gens fait admirablement le job, et c'est juste ce qu'on lui demande.


Jonathan Chevrier