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[CRITIQUE] : Tout le Monde Debout



Réalisateur : Franck Dubosc
Acteurs : Franck Dubosc, Alexandra Lamy, Gérard Darmon, Elsa Zilberstein,..
Distributeur : Gaumont Distribution
Budget : -
Genre : Comédie Romantique.
Nationalité : Français.
Durée : 1h30min.

Synopsis :
Jocelyn, homme d'affaire en pleine réussite, est un dragueur et un menteur invétéré. Lassé d'être lui-même, il se retrouve malgré lui à séduire une jeune et jolie femme en se faisant passer pour un handicapé. Jusqu'au jour où elle lui présente sa sœur elle-même handicapée...




Critique :



Force est d'avouer qu'au milieu des premiers films made in France balancés dans les salles obscures ses dernières semaines (Revenge, Jusqu'à la Garde, La Nuit a Dévoré le Monde,...), la présence du premier passage derrière la caméra de Franck Dubosc pourrait presque faire " tache " sur le papier tant le bonhomme, brillant quand il est bien dirigé, a souvent associé son nom à une pléthore de péloches hexagonales difficilement défendable.
Mais les apparences semblent décidément - et heureusement pour nous - trompeuses en ce début d'année 2018, tant Tout le Monde Debout est non seulement un baptême du feu colossal (il porte la triple casquette de réalisateur, scénariste et comédien vedette) et réussi, mais surtout un petit bijou de comédie romantique fine et émouvante, comme on en voit que trop rarement dans les salles obscures.



Jamais cynique et se moquant gentiment de son image de playboy romantico-ringard forgé sur scène tout en offrant un regard pétri de tendresse sur le handicap et la différence, Dubosc démonte les fausses impressions que pouvait laisser son pitch (un dragueur invétéré se fait passer pour un paraplégique pour séduire une voisine dont la soeur l'est réellement, avant de tomber sous le charme de celle-ci) pour mieux coiffer au poteau les comédies récentes en signant une sympathique fable sur l'amour comme antidote à tous les maux et toutes les supposées barrières (même physiques), un véritable bonbon acidulé à l'humour enchanteur et à la sensibilité rare.
Misant habilement sur la carte du film populaire (et sur celle plus risquée non la chronique sociale un poil dénonciatrice), Dubosc donne beaucoup de lui-même (qui suit l'artiste reconnaîtra instinctivement toutes les touches personnelles qui parsèment l'histoire), et donne du corps à son héros imbuvable qui se découvrira une humanité et une âme au contact d'un petit bout de femme dynamique et attachante (Audrey Lamy, très charmante). 



Modeste, volontairement simpliste et un tantinet naïf (ce qui n'est pas un défaut ici) mais porté par un capital sympathie énorme et des personnages gentiment empathiques (tous croqués avec passion et incarnés avec malice par un casting de talents impressionnant), Tout le Monde Debout parle de la vie dans tout ce qu'elle a de plus banale et universelle, s'adresse avec bienveillance à son auditoire et cherche à l'émouvoir avec sincérité sans le moindre effet de manche putassier.
Avec un premier film aussi humble qu'il a un coeur gros comme ça, Franck Dubosc s'offre des débuts à son image (drôle et touchant) et infiniment réussi.
Vivement (mais vivement) la suite donc.


Jonathan Chevrier