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[CRITIQUE] : La Prière



Réalisateur : Cédric Kahn
Acteurs : Anthony Bajon, Damien Chapelle, Alex Brendenmühl,..
Distributeur : Le Pacte
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h47min.

Synopsis :
Thomas a 22 ans. Pour sortir de la dépendance, il rejoint une communauté isolée dans la montagne tenue par d’anciens drogués qui se soignent par la prière. Il va y découvrir l’amitié, la règle, le travail, l’amour et la foi…




Critique :




Profondément passionné et politique dans son opposition parfaite entre rats des villes et rats des champs, Kahn faisait de son précédent essai, le brillant Une Vie Sauvage - inspiré de la retentissante affaire Xavier Fortin -, un véhicule pertinent à la question de la " normalité " et de la " marginalité " qui nourrit la société depuis toujours, tout autant qu'une interrogation subtile sur l'impossibilité d'une utopie hors du système (une vie de nomade en communion ̂ avec la nature) dans le monde contemporain.
Quatre ans plus tard, il s'intéresse à nouveau à une nouvelle sorte d'utopie, plus spirituelle et religieuse cette fois avec La Prière, où il compte à coups d'ellipses la rédemption et la guérison presque miraculeuse via la croyance en Dieu, d'un jeune écorché par la vie, Thomas, toxicomane mutique qui débarque dans un foyer de " redressement " en pleine montagne tenu par des religieux.
Un foyer qui lui permettra par la force d'un dur labeur, de l'amitié, de chants et de nombreuses prières, de " retrouver " un droit chemin qu'il pensait impossible à atteindre.



Vrai film sur la foi (autant en Dieu qu'en soi) qui ne tombe jamais dans les griffes de la chronique mi-ronflante, mi-effrayante sur l'intégrisme religieux (comme 90% des documentaires religieux du petit écran), montrant la religion comme une solution possible aux maux les plus terribles (sans forcément faire du christianisme le propos majeur de son oeuvre), d'un naturalisme poignant proche du documentaire; La Prière se veut comme un regard intime au sein d'un cadre sublime, de la transformation intérieure d'un gamin rebelle (Anthony Bajon, parfait) au sein d'une communauté religieuse où la liberté et la solitude sont limitées, et où chacun doit se battre pour autant trouver sa voie auprès des autres que dans la grandeur du monde.
Un gosse qui, en s'abandonnant totalement en la foi et au respect de l'autre (le bien), switchera ses addictions et trouvera la volonté de changer et de ne plus dépendre de l'héroïne (le mal).




Jamais austère et ne jugeant pas ses personnages (grâce à un scénario elliptique et une volonté d'imposer une distance entre les personnages et son auditoire), prenant même si un poil plombé par un troisième acte amené avec la finesse d'un marteau-piqueur; La Prière, plus qu'un film sur la foi religieuse, est un beau et vibrant drame sur la guérison coûte que coûte d'un jeune homme versatile s'offrant un futur plein d'espoir, concocté par un brillant cinéaste qui tourne (trop) peu mais (très) bien.



Jonathan Chevrier



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