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[CRITIQUE] : Star Trek Sans Limites


Réalisateur : Justin Lin
Acteurs : Chris Pine, Zachary Quinto, Idris Elba, Sofia Boutella, Simon Pegg, Zoe Saldana, Karl Urban, Anton Yelchin, John Cho,...
Distributeur : Paramount Pictures France
Budget : -
Genre : Science-Fiction, Aventure.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h03min.

Synopsis :
Une aventure toujours plus épique de l’USS Enterprise et de son audacieux équipage. L’équipe explore les confins inexplorés de l'espace, faisant face chacun, comme la Fédération toute entière, à une nouvelle menace.



Critique :


Après avoir fait renaitre de manière plus que louable, une saga que l'on pensait plus ou moins enterré par une pluie de péloches/séries l'ayant usé jusqu'à la moelle, J.J. Abrams s'en est finalement allé tâter de la pellicule - et du lens flare - chez l'ennemi de toujours Star Wars, laissant la Paramount un brin dans l'embarras pour lui trouver un successeur digne de ce nom.

Finalement échoué à Justin Lin, un metteur en scène certes plaisant mais ayant complétement bâti sa carrière sur des " récupérations " de franchises, que ce soit avec celle de Fast and Furious (dès Tokyo Drift, même si sa marque prendra réellement dès Fast Five) ou celle de Bourne (le peu recommandable L'Héritage).
Un choix intriguant - moins que le précédent, le wannabe cinéaste Roberto Orci -, heureusement appuyé par la présence au scénario de l'inestimable Simon Pegg, qui à l'instar de sa présence dans la saga Mission : Impossible, n'aura cessé de prendre du galon au fil des opus.


Dominé par un casting original logiquement de retour (malheureusement la dernière fois pour feu le regretté Anton Yelchin), et deux petits nouveaux plus qu'intéressants (la frenchy Sofia Boutella mais surtout le cruellement mésestimé Idris Elba en vilain majeur), Star Trek Sans Limites se devait non seulement fêter dignement le 50eme anniversaire de la saga, mais également de se démarquer pleinement de bases très " terriennes " et sombres intronisés par Abrams dans Star Trek mais surtout Into Darkness (des épisodes pleinement ancré dans la saga mais qui porte indéniablement sa patte); le tout en essayant de sauver de l'ennui une pluie de cinéphiles quasiment à la limite de la dépression nerveuse face à la saison estivale foutrement décevante qu'incarne cet été ciné 2016.

Résultat, s'il n'est pas forcément une déception - même si on en attendait décemment plus -, Star Trek Beyond incarne un troisième volet plaisant et jouissivement old school, certes bancal et maladroit mais doublé d'une volonté férocement défendable d'aller plus loin que le diptyque d'Abrams, en installant son intrigue une bonne fois pour toute vers l’inconnu et l'espace; dans une sorte d'hommage tout autant maladroit que joliment kitsch et spectaculaire à la saga originale, dont le film semble une extension modernisé.


Pure super-production démesurée en puissance, comptant comment l'équipage de l'USS Enterprise, piégé sur une planète hostile et sauvage au-delà des frontières de la confédération, va tout faire pour lutter contre une nouvelle menace incarné par le " terrible " dictateur Kroll; le métrage séduit dans sa première moitié réellement prenante et spectaculaire, avant de sombrer dans une seconde partie très (trop) centré sur ses personnages (Spock et son énième questionnement sur son humanité, Kirk et son dilemme paternel) et dévoilant douloureusement les limites d'un script linéaire.

Dit script un brin bavard, incohérent (l'Enterprise reconstruit idéalement à l'identique après son explosion, au cuir de sièges près...) et complétement retourné vers ses fans purs et durs (majoritairement ricains), malgré des décors inspirés et très colorés - à la différence de la mise en scène sans fulgurance de Lin -, ainsi que quelques moments de bravoures bien sentis.


Très référencé - voir même auto-référentiel à mort - (on pense vouent à Into Darkness), épique et au bestiaire impressionnant, divertissant malgré un antagoniste charismatique mais mal brossé, ainsi qu'une densité dramatique au raz des pâquerettes (le film manque cruellement d'enjeux); drôle et attachant (le personnage de Boutella surtout, la guerrière Jaylah); Star Trek Sans Limites respecte son lourd héritage tout en allant foncièrement de l'avant, d'un pas plus ou moins assuré.

Pas le hit de l'été certes, mais un blockbuster suffisamment enthousiasmant (3D appliquée en prime) pour divertir un auditoire cinéphile qui aura vu bien pire ses dernières semaines dans les salles obscures...


Jonathan Chevrier