[CRITIQUE] : Divergente 3 : Au-Delà du Mur
Acteurs : Shailene Woodley, Theo James, Miles Teller, Zoë Kravitz, Ansel Egort, Naomi Watts, Jeff Daniels,...
Distributeur : SND
Budget : -
Genre : Action, Aventure, Science-Fiction.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h01min.
Synopsis :
Sous le choc, Tris et Quatre doivent fuir et franchir le mur encerclant Chicago. Pour la première fois, ils quittent la seule ville et famille qu’ils aient connues. Mais au delà du mur se trouve un monde hostile qu’ils vont devoir affronter. Tris et Quatre doivent rapidement déterminer en qui ils peuvent avoir confiance alors qu’une bataille menaçant l’humanité toute entière est sur le point d’éclater...
Critique :
Avouons-le, #Divergente3 s’avère bien mieux troussé que les deux précédents opus, mais encore trop fébrile pour convaincre qui que ce soit.— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) 9 Mars 2016
Dans la catégorie des franchises légères pour adolescents boutonneux façon dystopie futuriste et post-apocalyptique, force est d'avouer que malgré ses nombreux défauts, Divergente incarne le haut du panier avec Hunger Games - avec qui elle partage plus d'un point commun (pour être poli).
A la mythologie plus fouillée que la moyenne mais surtout porté par un casting franchement impressionnant (au pif, Kate Winslet, Shailene Woodley, Naomi Watts ou encore Jeff Daniels et Miles Teller), la saga parvient tout de même à réaliser la prouesse de s’améliorer à mesure qu'elle accumule ses opus - ce qui n'était pas forcément le cas avec l'odyssée révolutionnaire de Katniss Everdeen.
Après un second épisode référencé, musclé et rythmé à défaut de pleinement convaincre les cinéphiles endurcis que nous sommes (épousant pleinement les codes du grand spectacle, le film perdait indiscutablement en richesse scénaristique), la faute à une intrigue tronquée par les pirouettes faciles sacrifiant les dilemmes moraux et sociaux du roman sur l'autel de la SF friquée à sensations fortes - et au final méchamment abrupt -; on retrouve donc Tris et Four (cette fois séparés) de l'autre côté du mur suite à la mort de la tyrannique Jeanine Matthews, dans une troisième aventure pleine de promesse.
Sous le choc, Tris, Quatre et leur bande doivent fuir et franchir le mur encerclant Chicago.
Pour la première fois, ils quittent la seule ville et famille qu’ils aient connues.
Mais au delà du mur se trouve un monde hostile qu’ils vont devoir affronter.
Tris et Quatre doivent rapidement déterminer en qui ils peuvent avoir confiance alors qu’une bataille menaçant l’humanité toute entière est sur le point d’éclater...
Victime de la mode " Potter-ienne " de scinder le dernier tome littéraire en deux films bien distinct à la légitimité plus que douteuse (money, money, money), Au-Delà du Mur, vrai opus de transition à part entière, développe pourtant habilement les nombreuses pistes esquissés précédemment et s'avère même bien plus prenant et dynamique que ses ainés avec une intrigue en terre inconnue allant réellement de l'avant (et annonçant un affrontement finale à l'issue certes couru d'avance mais pas pour le moins attendu) même si l'évolution de la pluie de personnages faisant vivre l'histoire, laisse encore méchamment à désirer - surtout qu'un bon nombre de nouvelles têtes viennent se greffer à la franchise.
Blockbuster calibré dans tous les sens du terme, sobre dans sa réalisation (Robert Schwentke commence à maitrisé son sujet), alignant avec une frénésie assez jouissive les scènes d'émotions et d'action à grand renfort d'effets spéciaux - pas toujours efficaces il est vrai -, au point d'étonnement divertir les cinéphiles que nous sommes; Allegiant Part 1 ne casse pas trois pattes à un canard, mais démontre un certain savoir-faire dans le divertissement pour ados tout aussi très (trop ?) prude et prévisible qu'il est contemporain et paranoïaque
Référencé (la gémellité avec la franchise Hunger Games crève les yeux, on pense même également au mésestimé Oblivion ), d'un mécanisme et d'un féminisme assumée - le film fait la part belle aux persos féminins - tout autant qu'il est complétement limité à son public cible et qu'il ne développe pas assez son action politique (là ou le dernier HG offrait une critique virulente contre le fascisme et le totalitarisme, une mise en abyme habile sur le mécanisme d'une révolution doublée d'une vision teintée un brin d'humour de l'outil de propagande révolutionnaire); le métrage s'appuie tout du long sur un casting vedette indécent de talents mais aux performances plus ou moins bien inspirées.
Shailene " Tris " Woodley en tête, moins présente à l'écran (pour mieux assumer son rôle de messie féminine dans le dernier opus ?) laisse place à un Théo James bien moins en retrait et assumant pleinement son statut de co-vedette (tout en faisant un sacré appel du pied à Hollywood quand à un potentiel titre d'action movie star).
A leurs côtés en revanche, le reste du casting de seconds couteaux (peu mis en avant comparé au couple titre) semble avoir clairement baissé les bras devant la faiblesse de leurs rôles, que ce soit un Miles Teller coincé dans le rôle du salopard instable Peter, une Zoë Kravitz fantomatique ou encore l'immense Jeff Daniels, qui ne semble pas réellement savoir dans quelle saga il à mis les pieds (et pas aidé par un personnage d'un ridicule accablant).
Mieux troussé et maîtrisé que les deux premiers films mais encore trop léger et fébrile pour concurrencer la franchise reine Hunger Games, Divergente 3 : Au-Delà du Mur suit sans déplaisir en bon produit formaté qu'il est, tout en laissant un sacré gout d'inachevé dans la bouche de spectateurs s'attendant - certainement - à pire.
Un assez honorable opus de transition avant le vrai final qui devrait une fois pour toutes, statuer du statut d'oubliable ou non, d'une saga peut-être pas si mauvaise qu'elle n'en a l'air...
Jonathan Chevrier