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[CRITIQUE] : Le Labyrinthe


Réalisateur : Wes Ball
Acteurs : Dylan O'Brien, Aml Ameen, Will Poulter, Kaya Scodelario,...
Distributeur : Twentieth Century Fox France
Budget : -
Genre : Action, Science-Fiction, Aventure.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h54min.

Synopsis :
Quand Thomas reprend connaissance, il est pris au piège avec un groupe d’autres garçons dans un labyrinthe géant dont le plan est modifié chaque nuit. Il n’a plus aucun souvenir du monde extérieur, à part d’étranges rêves à propos d’une mystérieuse organisation appelée W.C.K.D. En reliant certains fragments de son passé, avec des indices qu’il découvre au sein du labyrinthe, Thomas espère trouver un moyen de s’en échapper.


Critique :

On le sait, les franchises Twilight et Harry Potter ne sont plus présentes dans le paysage du septième art actuel, quoique pour le second, sa résurrection est plus ou moins, actuellement en route.

Du coup, depuis quelques années maintenant, le jeu à la mode à Hollywood et auquel toutes les grosses majors - ou presque -, s'adonnent en se tirant salement la bourre, c'est le jeu du " qui qui c'est qui leur trouvera un successeur littéraire solide et franchisable ", capable de faire plier le box-office et d'autant faire pleuvoir les billets vert.

Mis à part Lionsgate et son pari fructueux Hunger Games - qui il est vrai, boxe dans une catégorie bien plus qualitative que celle des aventures guimauves de Bella et de son vampire brillant -, ainsi que Summit (associé à Lionsgate...) avec Divergente, le constat est sans appel : toutes les majors se sont méchamment vautrées la gueule.

Aucune n'a réussit à trouver sa nouvelle poule aux œufs d'or et pire même, le cinéma fantastique pour ados boutonneux commence sérieusement à entamer son déclin, mort qu'il s'est auto-infligé en répétant inlassablement son recyclage abusif du peu d'idée originale qu'il a pu avoir sous la main.


Des clones de la franchise littéraire et cinématographique des aventures de Katniss et Peeta, Le Labyrinthe aka The Maze Runner, en est certainement le plus populaire après Divergente.
Adapté du roman SF homonyme signé James Dashner - qui tout comme Suzanne Collins pour Hunger Games, s'est bien inspiré du culte Battle Royale de Koshun Takami -, par le jeune metteur en scène de court métrage Wes Ball, sur un script de Dashner et Noah Oppenheim, force est d'admettre qu'à la différence de nombreux de ses petits concurrents,  le film se paye un pitch des plus accrocheurs.

Après s'être réveillé dans un ascenseur sans aucun souvenir de qui il est ni de ce qui s'est passé pour qu'il ait bien pu en arriver là, le jeune Stiles se retrouve propulsé dans un monde peuplé de jeunes comme lui, fait d'une plaine et d'une fôret encerclé par un immense labyrinthe, lui-même peuplé par des entités monstrueuses, surnommées les Griffeurs (de l'araignée géantes robotisée façon série Z d'Asylium en moins fauché).
Chaque jour, les portes du fameux labyrinthe s'ouvrent, et des volontaires, les Coureurs, y courent pour ne revenir qu'à la fermeture des portes, afin de tenter de trouver une sortie à cet enfer dans les prés.

Mais un jour, les Coureurs ne reviennent pas...


Aussi curieux que cela puisse paraitre, même si sa campagne promotionnelle laissait présager une grosse catastrophe pour ados dont le concept peine à convaincre en à peine une minute trente de bande annonce, ce Labyrinthe produit par la Fox, même si il ne renouvelle pas le genre, s'avère nettement plus divertissant que la moyenne.

Complétement immersif (pas de longue intro, tout comme le héros amnésique, on est directement catapulté dans le cœur de l'action), mystérieux, oppressant grâce à son joli milieu hostile dominé par un impressionnant labyrinthe - un personnage à part entière - peuplé par des monstres plus ou moins originaux, mais surtout bien rythmé surprenant puisqu'il n'hésite pas à oser quelques détours effrayant voir même un poil gore, The Maze Runner brille par son originalité, sa marginalité et sa maitrise du suspens plutôt rare dans ce genre de production.

Mieux, au sein de cette micro-société singeant la notre et bien plus organisé qu'elle n'en à l'air - Koh-Lanta bis, comprenant son lot d'alliances et de conflits -, Ball, qui dévoile intelligemment au compte-goutte les informations essentielles de son histoire (offrant un double intérêt au spectateur : en savoir plus sur les personnages tout autant que de savoir si ils vont s'en sortir), se laisse aller à une mise en scène méchamment dynamique et élégante, cadrant l'action sans qu'elle ne paraisse jamais illisible, et pimentant son montage de SFX assez efficace.

Honnête, plaisant, violent juste ce qu'il faut (soit pas grand chose, mais c'est cent fois plus que la moyenne) et même parfois tendu comme la ficelle d'un string, Le Labyrinthe n'en est pas moins pas dénués de quelques défauts.


Outre une certaine prévisibilité notamment dans les passages obligés des codes du genre, on remarquera évidemment une grosse faiblesse dans la caractérisation de personnages certes mal croqués mais dont on ressent tout de même une certaine empathie à leur égard, grâce à un jeu dans l'ensemble convaincant, mené par l'excellent Dylan " Teen Wolf " O'Brien et la jolie Kaya " Skins " Scodelario, seule héroïne dans cet opus.

Dommage également que le frustrant final, faussement subversif et ouvert, semblant tout droit sorti du récent Divergente, ne s'aligne pas à la hauteur qualitative de ce bon - et il est important de le préciser -, bien pensé et haletant divertissement pour adolescents, au traitement à la fois mature, commun et non-conventionnel (ce qui le rapproche, en certains points, de l'excellent et sous-estimé La Stratégie Ender).

Pour une fois que l'on ne refourgue pas de la merde en salles à nos prépubères, ce serait quand même con de ne pas le noter...


Jonathan Chevrier