[CRITIQUE] : Silver Star

Réalisatrice•teur : Lola Bessis et Ruben Amar
Acteurs : Grace Van Dien, Troy Leigh-Anne Johnson, Tamara Fruits, Johnathan Davis,...
Distributeur : Wayne Pitch
Budget : -
Genre : Drame, Thriller, Policier.
Nationalité : Français, Américain.
Durée : 1h42min.
Synopsis :
Hantée par les réminiscences d’un trauma d’enfance, Rose, une jeune actrice enceinte, se retrouve coincée dans
Force est d'admettre que le principal attrait, pour les bouffeurs - assumés - de DTV régressif que nous sommes, entourant la vision d'un film tel que Silver Star, résidait moins dans la volonté de suivre le parcours d'un tandem de cinéastes bien de chez nous, Ruben Amar et Lola Bessis, qui avaient sensiblement pris le temps pour passer la seconde (leur premier effort, le très chouette Swim Little Fish Swim, comédie Baumbachienne et joliment ludique flanqué dans les rues de la Grosse Pomme, date de 2013), que dans la curiosité - plus ou moins malsaine, restons honnête - de voir si Grace Van Dien, fille du grand Casper (et petite-fille de Robert Mitchum, mais dégageons un peu de gloire à l'éternel Johnny Rico, s'il vous plaît), allait commencer à suivre les glorieux pas de son illustre père au cœur de la Jungle Hollywoodienne (qui ont été excessivement courts certes, mais quand-même), ou ceux définitivement plus sombre de la pluie de nepo babies aux talents fuyants, comme l'industrie contemporaine les compte par dizaine (quand bien même on les retrouve plus devant que derrière la caméra).
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| Copyright Wayna Pitch |
Après tout, les pommes ne tombent jamais vraiment loin du pommier, non ?
Si une piste de réponse pas vraiment dingue semblait se dessiner au gré de ses précédents choix de carrière (du bis très bis à forte tendance Z, au-delà de quelques passages marqués sur le petit écran), la comédienne corrige donc sensiblement le tir avec ce petit bout de road movie énergique et déglingué façon déclaration d'amour au cinéma indé US des 90s (jusque dans son affiche), que beaucoup associeront grossièrement à Thelma et Louise, la solidité de la mise en scène (ici moins assurée et caméra à l'épaule, une certaine dynamique anarchique qui, étonnamment, lui sied plutôt bien), la densité thématique et la caractérisation des personnages en moins.
On reste en terrain balisé et conquis donc, odyssée de deux figures drastiquement opposées mais toutes deux bouffées par le revers brisé d'un American Dream dont elles sont consciemment exclues (une jeune femme excentrique fraîchement licenciée et enceinte jusqu'au coup, et une ancienne militaire aveugle d'un œil - à la suite à une altercation avec un policier - et impulsive, qui se bat pour sauver la maison familiale), qui décident de prendre le taureau de la destinée par l'entrejambe pour lui renvoyer son injustice en travers de la poire tout en lui soutirant quelques billets verts, alors qu'elles traversent le pays en cavale et qu'elles n'ont que leur élan de sororité comme unique alliée.
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Décousu mais gentiment captivant et émouvant, le film, qui aurait sensiblement gagné à totalement assumer un pendant queer avec lequel il flirte tendrement, n'en reste pas moins un joli et rebelle road movie à l'humour complice, qui a le bon ton de se laisser porter par l'alchimie comme l'enthousiasme non feint de son tandem titre Grace Van Dien/Troy Leigh-Anne Johnson, à l'alchimie détonnante.
Un petit bonbon loin de péter dans la soie de l'originalité donc, mais doux et follement humain.
Jonathan Chevrier


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