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[CRITIQUE] : Iron Man 3


Réalisateur : Shane Black
Acteurs : Robert Downey Jr, Gwyneth Paltrow, Don Cheadle, Ben Kingsley, Guy Pearce, Rebecca Hall, James Badge Dale, Jon Favreau,...
Distributeur : The Walt Disney Company France
Budget : 200 M$
Genre : Action, Science-Fiction, Drame.
Nationalité : Américain et Chinois
Durée : 2h11min.

Synopsis : Tony Stark, l’industriel flamboyant qui est aussi Iron Man, est confronté cette fois à un ennemi qui va attaquer sur tous les fronts. Lorsque son univers personnel est détruit, Stark se lance dans une quête acharnée pour retrouver les coupables. Plus que jamais, son courage va être mis à l’épreuve, à chaque instant. Dos au mur, il ne peut plus compter que sur ses inventions, son ingéniosité, et son instinct pour protéger ses proches. Alors qu’il se jette dans la bataille, Stark va enfin découvrir la réponse à la question qui le hante secrètement depuis si longtemps : est-ce l’homme qui fait le costume ou bien le costume qui fait l’homme ?


Critique :

Inutile de dire que depuis l'excellent premier opus sortie en 2007, de l'eau à coulée sous les ponts, que ce soit chez Marvel vu le triomphe incroyable d'Avengers premier du nom, ou chez la franchise Iron Man, qui aura vu le départ précipité de Jon Favreau à la direction, des causes d'un second opus sympathique mais franchement faiblard niveau intrigue.

Six ans durant lesquels Robert Downey Jr sera redevenu la star qu'il était jadis, et même bien plus encore, et que Marvel via Disney, soit devenu avec ses super-héros, la branche la plus prospère du box-office mondial.
Ce qui fait donc de cet Iron Man 3, un objet filmique hautement attendu, clôturant à la fois les aventures de l'homme de fer sous les traits du Robert tout autant qu'il démarre la saison des blockbusters, mais surtout premier film de l'annoncée phase 2 du marketing écrasant du studio aux grandes oreilles, pour définitivement faire plier les records de recettes.

Une pression de poids, surtout sur les frêles épaules du nouveau venu derrière la caméra, Shane Black, connu pour avoir réalisé le très bon Kiss, Kiss Bang, Bang, mais surtout pour avoir été l'un des fer de lance du renouveau du cinéma d'action à la fin des années 80/début des années 90, grâce à sa plume talentueuse qui a pondu les scripts des cultes L'Arme Fatale (1 et 2, les meilleurs opus de la franchise), Le Dernier Samaritain et Last Action Hero.
La vraie question était donc de savoir si cet homme d'un autre temps, était capable de reprendre comme il se doit l'héritage de Favreau et Joss Whedon, des artisans majeurs du Hollywood d'aujourd'hui.

Et aux vues de cet ultime opus (sauf grand chamboulement), la réponse est purement et simplement... oui, le bonhomme a eu les couilles de relever le défi, et pas qu'un peu même, vu qu'il aura su nous en mettre plein les yeux pour son premier Vrai blockbuster sur grand écran.


Un peu trop vite vendu à l'aveuglette côté marketing, comme le potentiel Dark Knight Rises de Marvel (soit la chute d'un héros désespéré, mais obligé de se relever face à un ennemi surpuissant et déterminé, phénomène à la mode en ce moment à Hollywood, remember Skyfall), et ce, même si il est vrai qu'il se focalise également plus sur l'homme que sur le héros, et qu'il le dépeint démuni, l'obligeant à " revenir aux sources " pour mieux rebondir (et ce même si il est dans sa meilleure forme); Iron Man 3 est surtout le premier film Marvel qui traite frontalement la réalité de l'époque sombre dans laquelle on vit.

Ici pas de super-héros qui défient le temps, de Dieux venant d'un univers lointain, non, la volonté ici est de coller au plus près de l'actualité, de rendre crédible la menace qui pèse sur Stark et le monde, que ce soit via la politique, le traumatisme post-11 septembre ou les dangers de la bio-technologie.

Et c'est dans ce sens que le film puisera sa plus grande force, une base solide et noir (très Nolanienne dans son approche, qui préférait plus ôter le masque du mythe pour y voir l'homme, et ainsi intensifier sa grandeur), bien plus thriller et policière qu'actionner, prenant littéralement à contre-pied les habitudes actuelles des divertissements friqués et dont on sentira sensiblement par tous les pores la patte unique du Black, via des dialogues bien amenés (quoique, quelques punchlines paraitront un peu d'une autre époque dans le feu de l'action) et une fausse allure parfois, de buddy movie (notamment via les excellentes interactions avec Rhodes/Iron Patriot et le pré-ado geek).

Mais si en surface le scénario au ton dramatique est son plus grand atout, en grattant un peu on remarque qu'il en est également sa plus grande faiblesse, le Shane n'étant pas le seul à avoir tâté du crayon dessus.
Résultat est que le film part très souvent en live, jonglant entre plusieurs styles sans forcément tous les maitrisés (n'est pas Nolan qui veut), et qu'il accumule autant les maladresses (le final, aussi jouissif que brouillon) que les bonnes idées (la présence du toujours excellent Guy Pearce, parfait en Aldrich Killian, ainsi qu'une plus forte implication de l'inestimable Don Cheadle) .


D'ailleurs beaucoup ne pourront s'empêcher de mentionner l'utilisation anecdotique du Mandarin, aux fausses allures de Ben Laden (et bouffonnes), dont on ne saura au final aucunes de ses réelles intentions, mis à part celles de combattre " le Monde Libre ", ou encore le manque de précisions et de profondeur sur le virus Extrémis, ou également le fait que Stark use d'une armure en mauvais état alors qu'il en avait une bonne dizaines bien cachées tout du long.

Cependant rassurez-vous, dites-vous simplement que la plupart d'entre-vous, nettement moins exigeant que je ne le suis, se contenteront amplement du package d'humour et des scènes d'actions et de bastons vraiment bien emballées et spectaculaires, qui sont toujours fruit de ce genre de divertissement populaire.

Mais au final alors, si le film accuse d'une copie plutôt informe dans sa forme, mais pleine de bonnes intentions sur le papier, qui doit-on blâmer, le duo Black/Downey Jr ou le duo Marvel/Disney ?
Si Blake accuse encore une certaine nostalgie 80's dans sa plume, les vrais fautifs dans l'histoire reste Marvel, ayant déjà clairement sacrifier Iron Man 2 lors de sa préparation des adaptations de Thor et Captain America (mais surtout post-Avengers), et qui semble en partie, en avoir fait de même ici, alors que ces mêmes suites (ainsi que Les Gardiens de la Galaxie) sont actuellement en préparation.

Une maltraitance assez incompréhensible, aux vues de l'aura populaire et iconique de Stark/Iron Man, et également de l'interprétation puissante de Downey Jr, qui comme Bale pour Batman, n'incarne pas le héros, mais l'est tout simplement.


Sous ses airs de film de transition (premier opus de la phase 2, si besoin était de le rappeler), Iron Man 3 est donc un divertissement plus que simplement recommandable, mieux réussi que l'opus précédent, formidablement joué (même les personnages secondaires n'ont pas été oubliés pour une fois), suffisamment drôle et indéniablement bien rythmé et mis en scène pour convaincre efficacement les aficionados du genre et ouvrir en grande pompe la saison des blockbusters 2013.

Sans bouder son plaisir, et si il est difficile de ne pas oublier son côté inégal, la version rendue par Shane Black est de haute volée, le bonhomme ayant su un minimum jonglé entre ses volontés et celle de son studio pour offrir au spectateur un rendu de qualité et assez à part dans l'univers Marvel, faisant même presque de l'ombre à l'intouchable premier film.

Mais aux vues des possibilités que laissaient envisager une telle affiche et une telle association de talents, personnellement j'ai du mal à ne pas en rester un peu sur ma faim, sachant que si Marvel/Disney avait un petit peu moins bridé l’ingéniosité de Black, comme la Warner (bon, souvent à tort, pas vrai Green Lantern ?) le fait avec ses réalisateurs, on aurait certainement pu avoir droit au meilleur film de l'univers Marvellien jusqu'à aujourd'hui, un bon cran devant la référence Avengers.

En attendant, la phase 2 commence fort et s'offre un joli nouveau souffle, espérons juste que la suite soit sous les mêmes auspices...


Jonathan Chevrier


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