[CRITIQUE] : Un Coup de maître
Réalisateur : Rémi Bezançon
Acteurs : Vincent Macaigne, Bouli Lanners, Basten Ughetto, Anaïde Rozam,...
Distributeur : Zinc Film
Budget : -
Genre : Comédie Dramatique.
Nationalité : Français, Belge.
Durée : 1h35min.
Synopsis :
Propriétaire d’une galerie d’art, Arthur Forestier représente Renzo Nervi, un peintre en pleine crise existentielle. Les deux hommes sont amis depuis toujours et, même si tout les oppose, l’amour de l’art les réunit. En panne d’inspiration depuis plusieurs années, Renzo sombre peu à peu dans une radicalité qui le rend ingérable. Pour le sauver, Arthur élabore un plan audacieux qui finira par les dépasser... Jusqu’où peut-on aller par amitié ?
Critique :
Au rayon des comédiens capable à lui seul de nous faire déplacer dans une salle obscure, Vincent Macaigne se pose-là, figure à la fois discrète et pourtant omniprésente depuis plus d'une bonne décennie maintenant, capable de se fondre à la fois dans la distribution d'une bonne grosse comédie populaire bien de chez nous, dans celle d'une romance intimiste, d'un drame familial voire même d'un polar noir et musclé qui sent bon le sang et le bitume.
Un véritable ami de la famille en somme, dont on exagérerait à peine de dire qu'il est capable si ce n'est de tout jouer (rien ne vient affirmer le contraire cela dit), au moins de se fondre dans tout ce que le cinéma peut offrir comme diversité - ce qui n'est décemment pas le cas de tout le monde.
Et c'est à nouveau dans le giron qui lui est si familier - la comédie -, qu'on le retrouve en cet été résolument dense en sorties, avec Un Coup de maître de Rémi Besançon (Le Premier jour du reste de ta vie), remake du film argentin éponyme de Gastón Duprat, et pour lequel il forme un duo férocement atypique et tout en contradictions, avec un autre talent d'exception qui s'engage corps et âme dans ses interprétations, Bouli Lanners (accessoirement doué en peinture, pour ne rien gâcher au projet), avec qui il avait tourné le génial Chien de Samuel Benchétrit.
Joliment inscrit dans la veine buddy moviesque et légère de ses films Nos Futurs et Le Mystère Henri Pick, le cinéaste tricote une plongée comico-acérée au coeur du monde de l'art contemporain moderne et de son marché, au travers de l'amitié de deux âmes que tout oppose (et donc furieusement complémentaires) : Arthur Forestier, galeriste, et Renzo Nervi, peintre talentueux frappé d'une crise existentielle (mélange de deuil, de panne créative et d'un caractère savoureusement provocateur) qui marque radicalement ses créations.
Si le premier use d'un art maîtrisé de la langue pour se vendre lui-même mais surtout son client difficile - le mot est faible -, qu'il soutient bec et ongles, le second, misanthrope et bourru, ne cherche absolument pas à lui faciliter la tâche, même lorsqu'une opportunité improbable tombe sur la table, et pourrait renflouer des caisses qui ne demande que cela...
Par le biais d'un humour complice et acide juste ce qu'il faut, qui ne renie jamais pour autant la gravité qui envahi les bords de sa narration, Bezançon questionne, au-delà de sa posture ironique - mais figée en surface - sur l'état du marché de l'art actuel et de son conformisme consenti, la notion même de création autant par les yeux même d'un créateur (qui sait son déclin amorcé) que par ceux, externe, qui en font le commerce, dans une sorte de tragi-comédie à l'Italienne, une comédie humaine jubilatoire et positive aux dialogues mordants, vissé sur un tandem à l'alchimie folle dont l'amitié est véritablement le cœur des débats - quitte à laisser sur le carreau tout le reste de la distribution.
Si l'on pourra trouver son élan satirique un brin léger - voire contradictoire -, son accumulation de poncifs un brin indigeste et sa propension à la bienveillance un peu trop sucrée envers ses deux personnages titres (malgré leur immortalité affirmée), difficile tout de même de ne pas être charmé par ce petit bout de cinéma estival qui, modestement, fait joliment son office.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Vincent Macaigne, Bouli Lanners, Basten Ughetto, Anaïde Rozam,...
Distributeur : Zinc Film
Budget : -
Genre : Comédie Dramatique.
Nationalité : Français, Belge.
Durée : 1h35min.
Synopsis :
Propriétaire d’une galerie d’art, Arthur Forestier représente Renzo Nervi, un peintre en pleine crise existentielle. Les deux hommes sont amis depuis toujours et, même si tout les oppose, l’amour de l’art les réunit. En panne d’inspiration depuis plusieurs années, Renzo sombre peu à peu dans une radicalité qui le rend ingérable. Pour le sauver, Arthur élabore un plan audacieux qui finira par les dépasser... Jusqu’où peut-on aller par amitié ?
Critique :
Jolie tragi-comédie que #UnCoupDeMaître, à l'humour complice et acide juste ce qu'il faut, qui questionne, au-delà de sa posture ironique (mais figée en surface) sur l'état du marché de l'art actuel et de son conformisme consenti, la notion de création. Super duo Macaigne/Lanners pic.twitter.com/DpHZYrrPGe
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) August 9, 2023
Au rayon des comédiens capable à lui seul de nous faire déplacer dans une salle obscure, Vincent Macaigne se pose-là, figure à la fois discrète et pourtant omniprésente depuis plus d'une bonne décennie maintenant, capable de se fondre à la fois dans la distribution d'une bonne grosse comédie populaire bien de chez nous, dans celle d'une romance intimiste, d'un drame familial voire même d'un polar noir et musclé qui sent bon le sang et le bitume.
Un véritable ami de la famille en somme, dont on exagérerait à peine de dire qu'il est capable si ce n'est de tout jouer (rien ne vient affirmer le contraire cela dit), au moins de se fondre dans tout ce que le cinéma peut offrir comme diversité - ce qui n'est décemment pas le cas de tout le monde.
Copyright Thomas Nolf |
Et c'est à nouveau dans le giron qui lui est si familier - la comédie -, qu'on le retrouve en cet été résolument dense en sorties, avec Un Coup de maître de Rémi Besançon (Le Premier jour du reste de ta vie), remake du film argentin éponyme de Gastón Duprat, et pour lequel il forme un duo férocement atypique et tout en contradictions, avec un autre talent d'exception qui s'engage corps et âme dans ses interprétations, Bouli Lanners (accessoirement doué en peinture, pour ne rien gâcher au projet), avec qui il avait tourné le génial Chien de Samuel Benchétrit.
Joliment inscrit dans la veine buddy moviesque et légère de ses films Nos Futurs et Le Mystère Henri Pick, le cinéaste tricote une plongée comico-acérée au coeur du monde de l'art contemporain moderne et de son marché, au travers de l'amitié de deux âmes que tout oppose (et donc furieusement complémentaires) : Arthur Forestier, galeriste, et Renzo Nervi, peintre talentueux frappé d'une crise existentielle (mélange de deuil, de panne créative et d'un caractère savoureusement provocateur) qui marque radicalement ses créations.
Si le premier use d'un art maîtrisé de la langue pour se vendre lui-même mais surtout son client difficile - le mot est faible -, qu'il soutient bec et ongles, le second, misanthrope et bourru, ne cherche absolument pas à lui faciliter la tâche, même lorsqu'une opportunité improbable tombe sur la table, et pourrait renflouer des caisses qui ne demande que cela...
Copyright Thomas Nolf |
Par le biais d'un humour complice et acide juste ce qu'il faut, qui ne renie jamais pour autant la gravité qui envahi les bords de sa narration, Bezançon questionne, au-delà de sa posture ironique - mais figée en surface - sur l'état du marché de l'art actuel et de son conformisme consenti, la notion même de création autant par les yeux même d'un créateur (qui sait son déclin amorcé) que par ceux, externe, qui en font le commerce, dans une sorte de tragi-comédie à l'Italienne, une comédie humaine jubilatoire et positive aux dialogues mordants, vissé sur un tandem à l'alchimie folle dont l'amitié est véritablement le cœur des débats - quitte à laisser sur le carreau tout le reste de la distribution.
Si l'on pourra trouver son élan satirique un brin léger - voire contradictoire -, son accumulation de poncifs un brin indigeste et sa propension à la bienveillance un peu trop sucrée envers ses deux personnages titres (malgré leur immortalité affirmée), difficile tout de même de ne pas être charmé par ce petit bout de cinéma estival qui, modestement, fait joliment son office.
Jonathan Chevrier