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[CRITIQUE] : Ninja Turtles : Teenage Years


Réalisateurs : Jeff Rowe et Kyler Spears
Avec les voix françaises de : Audrey Lamy, Gérard Darmon, Alison Wheeler, Sofiane Zermani,…
Distributeur : Paramount Pictures France
Budget : 70 M$
Genre : Animation, Action, Aventure.
Nationalité : Américain
Durée : 1h39min

Synopsis :
Après des années passées loin du monde des humains, les frères Tortues entreprennent de gagner le cœur des New-Yorkais et d'être acceptés comme des adolescents normaux grâce à des actes héroïques. Leur nouvelle amie April O'Neil les aide à s'attaquer à un mystérieux syndicat du crime mais ils se retrouvent dépassés par les événements lorsqu'une armée de mutants se déploie contre eux.


Critique :


C’est dans les vieux pots que l’on fait les meilleures confitures dit l’adage. Hollywood a l’air de le prendre très au sérieux, et ne cesse d’explorer les œuvres du passé afin de les ramener au présent. Avec un petit coup de polish pour qu’elles nous paraissent comme neuves. Tout le monde (ou presque) connaît les Tortues Ninja, ces êtres mutants, drôles et énergiques, adorateurs de pizza. Depuis les années 80, elles font partie intégrantes de la pop culture et en tant que tel, ont droit à quantité d'œuvres sur quantité de supports. Comic books (leur lieu de création), séries, films, jeux vidéos, etc … Chaque génération a eu droit à sa version. Après un énième reboot de la série, entre 2018 et 2020, les tortues reviennent au cinéma. Un film d’animation produit par Seth Rogen et son équipe, réalisé par Jeff Rowe (Les Mitchell contre les machines) et co-réalisé par Kyler Spears.

Copyright 2023 Paramount Pictures.


De son petit nom, Ninja Turtles : Teenage Years, ce nouveau long métrage replonge dans les égouts à la recherche de leurs origines héroïques. Un fluide vert fluo, un rat, quatre bébés tortues (adorables) et une transformation plus tard, nous re-découvrons les personnages : Donatello l’intello, Raphaël le cogneur, Michelangelo le blagueur, Leonardo le leader et enfin Splinter, leur père adoptif. Élevés dans la peur des Hommes et dans les arts-martiaux, les quatre tortues, maintenant ados, rêvent d’une vie comme on en voit dans les teenage movies. Un lycée, des filles à qui parler, une bande de potes, de l’action. Une vie inaccessible que leur tend leur écran de téléphone, de vidéos Youtube aux trend Tik Tok, en passant par les classiques du cinéma (La folle journée de Ferris Bueller) qu’ils regardent de loin.

Le regard est la pierre angulaire du long métrage. Le regard que l’on porte sur soi ou sur les autres. C’est une rencontre fortuite avec une apprentie journaliste, April O’Neil, que nos quatre tortues développent une idée pour se fondre dans le monde des humains : devenir des super-héros à leurs yeux. De son côté, April combat une vision d’elle-même moquée à la suite d’un malheureux incident sur un plateau télévisé et y voit également un moyen de rattraper son image et de la façonner d’une manière moins humiliante. Une façon moderne de se transformer aux yeux des autres en se mettant en scène dans un écran. C’est décidé, les tortues seront des stars et April sera celle qui les découvrira. Mais est-ce une si bonne idée de mettre autant d’importance sur le regard que l’on nous porte ? Il faut regarder Ninja Turtles : Teenage Years pour le savoir ! Dans cette idée, les actions de l'antagoniste fonctionne en miroir des tortues. Superfly ne veut pas plaire aux humains mais les détruire, au contraire. Si plus d'humains, plus de discriminations. 

Copyright 2023 Paramount Pictures.


Aucune ambition cachée ici. Le film veut plaire à tou⋅tes et devenir LE divertissement de l’été. On le croit capable d’un tel succès tant chaque détail a été pensé dans ce but. Il faudra beaucoup de mauvaise foi pour ne pas admettre passer un bon moment devant ces nouvelles Tortues Ninja. L’animation, graphique, suit la mode du moment, inspirée de graffiti, très dynamique, à l’image des récents films d’animation Spider-Man et de la série Netflix Arcane. Coup de marketing de génie pour tous ceux et toutes celles critiquant la similitude de style entre l’homme araignée et les tortues mutantes : les animateurs du dernier ont pu bénéficier d’un environnement de travail décent contrairement aux animateurs de Across the Spider-Verse (sorti en salles fin mai) et nous avons envie de dire “encore heureux !” Les références tombent à tout va : L’Attaque des Titans, Marvel, même la chanteuse Angèle pour la traduction française… Un film à voir avec nos enfants dans quinze ans pour leur montrer ce qui était à la mode dans les années 2020. On peut lui reprocher cette avalanche de références, mais pour un film sur des adolescents qui vivent leur adolescence à la marge, aux travers des écrans et des réseaux sociaux, cela finit par faire sens.

Le plus gros défaut du film reste son manque flagrant de singularité. Quand ce ne sont pas les blagues qui nous sortent de la narration, ce sont toutes les inspirations du film qui reviennent à nos bons souvenirs. Il ne sera pas rare de sortir de la séance en se rappelant toutes les œuvres de pop culture auxquelles Ninja Turtles : Teenage Years nous a fait penser. Reste que nos héros d’enfance se sont offert un lifting des plus corrects. Un film sympathique et énergique à souhait, que les enfants (et les grands enfants) vont adorer découvrir.


Laura Enjolvy


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