[CRITIQUE] : Gran Turismo
Réalisateur : Neill Blomkamp
Acteurs : Archie Madekwe, David Harbour, Orlando Bloom, Djimon Hounsou,...
Distributeur : Sony Pictures Releasing France
Budget : -
Genre : Action, Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h14min.
Synopsis :
Gran Turismo retrace l'incroyable histoire vraie d'une équipe d'outsiders : un gamer issu de la classe ouvrière, un ex-pilote de course raté et un cadre idéaliste de l’industrie du sport automobile. Ensemble, ils risquent tout et s'attaquent au sport le plus élitiste au monde.
Inspirant, palpitant et bourré d’action, le film Gran Turismo prouve que rien n'est impossible quand on est déterminé à prendre tous les risques.
Critique :
Que ce soit volontaire ou non (on penchera sensiblement vers la première proposition), tout récit Hollywoodien d'underdog se voyant offrir une chance de réaliser son rêve, à son pouls émotionnel férocement inscrit dans la droite lignée de la saga Rocky, et le plutôt mal barré sur le papier Gran Turismo d'un Neill Blomkamp enfin sur le retour, ne déroge absolument pas à la règle.
Tant mieux, puisque cet ancrage solide permet tout du long de rendre crédible son cocktail pas toujours digeste mais sincère, entre l'adaptation de jeu vidéo casse-gueule façon placement de produit grandeur nature, le film de course entraînant et le drame sportif s'inspirant plus ou moins (et la nuance est importante, tant il prend pas mal de libertés créatives avec la réalité) de l'histoire vraie de Jann Mardenborough, jeune gamer qui s'est vu offrir une carrière de pilote professionnel, et qui a donc troqué les courses virtuelles pour la réalité rugueuse du bitume.
Comme un bon moteur diesel, la narration, passé une introduction manichéenne et poussive, bardée de scènes d'exposition à la subtilité relative, ronronne vite à une vitesse de croisière agréable, jonglant entre les clins d'œil facile aux fans et le rip-off plutôt malin de Top Gun : Maverick (la GT Academy, censée former le grand pilote - visiblement britannique et/où au minimum anglophone - de demain, avec un David Harbour qui endosse avec malice le costume du mentor mi-désabusé, mi-optimiste et protecteur), jusque dans sa volonté de pointer du bout de la caméra l'intensité de la course et des simulations (la frustration, l'impact sur des corps mis à rude épreuve,...), et la nécessité d'apprendre dans la répétition extrême (comme le gamer devant son écran, qui " mérite " ses victoires et ses chronos, à la sueur de sa manette), dans une habile discussion entre simulation et réalité, qui trouvera son apogée dans son climax au Mans.
Discussion qui se retrouve même dans la relation poignante entre Jann et son paternel (un Djimon Hounsou définitivement trop rare), un ancien footballeur semi-professionnel, qui ne voit pas la simulation sportive, et encore moins le monde du jeu vidéo - donc du virtuel -, comme une issue pour se façonner un avenir - sans pour autant totalement écraser les aspirations de son rejeton.
Et c'est dans ce souci du détail (jusque dans sa mise en images fleurant bon l'asphalte de plusieurs circuits de course prestigieux), cette volonté de ne pas trop céder à l'ivresse facile de la vitesse (ce qu'elle fait tout de même, heureusement) pour mieux soigner son récit initiatique et la profondeur (relative, mais tout de même) de ses personnages principaux, que Gran Turismo ancre joliment son immersion et ne fait pas tant d'embardées hors piste que cela (même si elle avale de la gomme à chaque gros virage), comme bon nombre de péloches alourdis par une écriture trop manichéenne (avec la présence d'un sempiternel antagoniste - ici absent -, qui ne servirait in fine qu'à exacerber la mise en images des talents du héros).
D'une manière totalement improbable, il retrouve même un petit esprit de pur produit Hollywoodien à l'ancienne (Top Gun : Maverick qu'on vous dit), de celles uniquement conçues pour donner au public une surdose extrême du frisson de la victoire, avec un vrai artisan derrière la caméra, sachant comment emballer l'action et rendre les scènes de courses furieusement palpitantes et dépouillées, pour mieux donner un aspect cinégénique à un sport qui ne l'est pas forcément - lui qui s'avère même redondant sur un simple écran de télévision.
Et si Blomkamp n'est ni James Mangold, et encore moins Tony Scott, il en a néanmoins suffisamment dans la caméra (qui en doutait ?) pour nous balader avec force.
Souvent excitant et prenant, sans pour autant renier totalement son statut de divertissement hybride constamment à la lisière du gros spot publicitaire, Gran Turismo est de manière presque miraculeuse, de ses bandes sportives au moteur furieusement 90s, génériques mais divertissantes, alignant inlassablement les tours de pistes pour nous convaincre qu'elle a plus d'âme en elle que ses nombreuses concurrentes.
Et au sein d'un été des blockbusters où seul Tom Cruise aura su taquiner habilement notre palpitant (Cole Trickle, pas un hasard), elle peut gentiment prétendre à une place sur le podium, en bout de course...
Jonathan Chevrier
Acteurs : Archie Madekwe, David Harbour, Orlando Bloom, Djimon Hounsou,...
Distributeur : Sony Pictures Releasing France
Budget : -
Genre : Action, Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h14min.
Synopsis :
Gran Turismo retrace l'incroyable histoire vraie d'une équipe d'outsiders : un gamer issu de la classe ouvrière, un ex-pilote de course raté et un cadre idéaliste de l’industrie du sport automobile. Ensemble, ils risquent tout et s'attaquent au sport le plus élitiste au monde.
Inspirant, palpitant et bourré d’action, le film Gran Turismo prouve que rien n'est impossible quand on est déterminé à prendre tous les risques.
Critique :
Divertissement hybride à la fois malin et entraînant, notamment dans sa jolie discussion entre simulation et réalité, #GranTurismo est de ses bandes sportives au moteur furieusement 90s, alignant fièrement les tours de pistes pour convaincre qu'elle a une vraie âme sous le capot. pic.twitter.com/ssd9cMgMQn
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) August 8, 2023
Que ce soit volontaire ou non (on penchera sensiblement vers la première proposition), tout récit Hollywoodien d'underdog se voyant offrir une chance de réaliser son rêve, à son pouls émotionnel férocement inscrit dans la droite lignée de la saga Rocky, et le plutôt mal barré sur le papier Gran Turismo d'un Neill Blomkamp enfin sur le retour, ne déroge absolument pas à la règle.
Tant mieux, puisque cet ancrage solide permet tout du long de rendre crédible son cocktail pas toujours digeste mais sincère, entre l'adaptation de jeu vidéo casse-gueule façon placement de produit grandeur nature, le film de course entraînant et le drame sportif s'inspirant plus ou moins (et la nuance est importante, tant il prend pas mal de libertés créatives avec la réalité) de l'histoire vraie de Jann Mardenborough, jeune gamer qui s'est vu offrir une carrière de pilote professionnel, et qui a donc troqué les courses virtuelles pour la réalité rugueuse du bitume.
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Comme un bon moteur diesel, la narration, passé une introduction manichéenne et poussive, bardée de scènes d'exposition à la subtilité relative, ronronne vite à une vitesse de croisière agréable, jonglant entre les clins d'œil facile aux fans et le rip-off plutôt malin de Top Gun : Maverick (la GT Academy, censée former le grand pilote - visiblement britannique et/où au minimum anglophone - de demain, avec un David Harbour qui endosse avec malice le costume du mentor mi-désabusé, mi-optimiste et protecteur), jusque dans sa volonté de pointer du bout de la caméra l'intensité de la course et des simulations (la frustration, l'impact sur des corps mis à rude épreuve,...), et la nécessité d'apprendre dans la répétition extrême (comme le gamer devant son écran, qui " mérite " ses victoires et ses chronos, à la sueur de sa manette), dans une habile discussion entre simulation et réalité, qui trouvera son apogée dans son climax au Mans.
Discussion qui se retrouve même dans la relation poignante entre Jann et son paternel (un Djimon Hounsou définitivement trop rare), un ancien footballeur semi-professionnel, qui ne voit pas la simulation sportive, et encore moins le monde du jeu vidéo - donc du virtuel -, comme une issue pour se façonner un avenir - sans pour autant totalement écraser les aspirations de son rejeton.
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Et c'est dans ce souci du détail (jusque dans sa mise en images fleurant bon l'asphalte de plusieurs circuits de course prestigieux), cette volonté de ne pas trop céder à l'ivresse facile de la vitesse (ce qu'elle fait tout de même, heureusement) pour mieux soigner son récit initiatique et la profondeur (relative, mais tout de même) de ses personnages principaux, que Gran Turismo ancre joliment son immersion et ne fait pas tant d'embardées hors piste que cela (même si elle avale de la gomme à chaque gros virage), comme bon nombre de péloches alourdis par une écriture trop manichéenne (avec la présence d'un sempiternel antagoniste - ici absent -, qui ne servirait in fine qu'à exacerber la mise en images des talents du héros).
D'une manière totalement improbable, il retrouve même un petit esprit de pur produit Hollywoodien à l'ancienne (Top Gun : Maverick qu'on vous dit), de celles uniquement conçues pour donner au public une surdose extrême du frisson de la victoire, avec un vrai artisan derrière la caméra, sachant comment emballer l'action et rendre les scènes de courses furieusement palpitantes et dépouillées, pour mieux donner un aspect cinégénique à un sport qui ne l'est pas forcément - lui qui s'avère même redondant sur un simple écran de télévision.
Et si Blomkamp n'est ni James Mangold, et encore moins Tony Scott, il en a néanmoins suffisamment dans la caméra (qui en doutait ?) pour nous balader avec force.
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Souvent excitant et prenant, sans pour autant renier totalement son statut de divertissement hybride constamment à la lisière du gros spot publicitaire, Gran Turismo est de manière presque miraculeuse, de ses bandes sportives au moteur furieusement 90s, génériques mais divertissantes, alignant inlassablement les tours de pistes pour nous convaincre qu'elle a plus d'âme en elle que ses nombreuses concurrentes.
Et au sein d'un été des blockbusters où seul Tom Cruise aura su taquiner habilement notre palpitant (Cole Trickle, pas un hasard), elle peut gentiment prétendre à une place sur le podium, en bout de course...
Jonathan Chevrier