[CRITIQUE] : La Voie Royale
Réalisateur : Frédéric Mermoud
Acteurs : Suzanne Jouannet, Marie Colomb, Maud Wyler,...
Distributeur : Pyramide Distribution
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français, Suisse.
Durée : 1h47min.
Synopsis :
Sophie est une lycéenne brillante. Encouragée par son professeur de mathématiques, elle quitte la ferme familiale pour suivre une classe préparatoire scientifique. Au fil de rencontres, de succès et d’échecs, face à une compétition acharnée, Sophie réalise que son rêve, intégrer Polytechnique, représente plus qu’un concours... un vrai défi d’ascension sociale.
Critique :
Il n'aura fallu que d'une seule apparition, que d'un seul rôle pour que Suzanne Jouannet, qui a fait ses gammes au Cours Florent puis sur les planches parisiennes, passe de wannabe révélation à premier rôle d'un long-métrage gentiment ambitieux.
Et qu'elle apparition, tant la comédienne iradie l'écran de sa prestance, sidère de sa justesse dans le pourtant intense et rugueux Les Choses Humaines d'Yvan Attal, où elle campe un rôle loin d'être évident : la victime au coeur d'un procès pour viol, face au rejeton même du cinéaste, Ben Attal, dans une narration nouée autour de la notion de la présomption d'innocence.
On appelle tout simplement ça une " breakout star " de l'autre côté de l'Atlantique, du génie à l'état pur, au bas mot.
Une étiquette d'autant plus pertinente et évidente à la vision de La Voie Royale (au titre improbablement méta... où pas), nouveau long-métrage du cinéaste suisse Frédéric Mermoud (l'excellent thriller psychologique Moka), drame sous fond de récit initiatique et de réflexion sociale complexe et foisonnante - peut-être parfois trop pour son bien.
On y suit tout du long les atermoiements d'une fille d’éleveurs, Sophie, lycéenne résolument sérieuse et brillante, voire même surdouée en mathématiques, qui se voit poussée par l'un de ses professeurs à rejoindre le cercle infernal des classes préparatoires (l'ironique " voie royale " du titre), où la compétition est acharnée pour grappiller quelques maigres places et intégrer les grandes écoles, véritable ascenseur social pour quiconque venant d'un milieu modeste.
À travers le prisme de son parcours scolaire, ou il cerne avec une vérité passionnante la difficulté tout autant que l'aspect parfois totalement illogique, du parcours du combattant de tout étudiant ambitieux, nous plaçant à l'instar de Thomas Lilti avec son excellent Première Année, littéralement au coeur de cette existence pleine de stress, de désillusions, d'humiliation diverses et de détermination; Mermoud croque une étonnante comédie dramatico-sociale et existentielle, dessinant la construction individuelle et identitaire d'une jeune femme humble et tenace, confrontée de plein fouet au mépris de classe, à la condescendance perverse d'une élite déconnectée et à la misogynie décomplexée.
Prenant et engagé, La Voie Royale, peut-être un poil convenu et trop ambitieux pour le bien de sa plume (ça traite plus où moins en profondeur le quotidien des classes préparatoires aux grandes écoles, la fracture sociale et les Gilles Jaunes, la crise agricole, la place des femmes dans les sciences et la société, de l'inégalité des chances,...), n'en est pas moins infiniment juste dans sa retranscription des incertitudes d'une jeune femme - fantastique Suzanne Jouannet -, consciente que le moindre de ses choix construit son avenir, bâti sa " voie royale " pour incarner le changement d'un monde qu'elle veut bousculer, refaçonner - où plutôt rééquilibrer - de l'intérieur.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Suzanne Jouannet, Marie Colomb, Maud Wyler,...
Distributeur : Pyramide Distribution
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français, Suisse.
Durée : 1h47min.
Synopsis :
Sophie est une lycéenne brillante. Encouragée par son professeur de mathématiques, elle quitte la ferme familiale pour suivre une classe préparatoire scientifique. Au fil de rencontres, de succès et d’échecs, face à une compétition acharnée, Sophie réalise que son rêve, intégrer Polytechnique, représente plus qu’un concours... un vrai défi d’ascension sociale.
Critique :
#LaVoieRoyale où une étonnante comédie dramatique sociale et existentielle, dessinant habilement la construction individuelle et identitaire d'une jeune femme humble et tenace, confrontée de plein fouet au mépris de classe et à la condescendance perverse d'une élite déconnectée. pic.twitter.com/FCvywNWxVE
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) August 9, 2023
Il n'aura fallu que d'une seule apparition, que d'un seul rôle pour que Suzanne Jouannet, qui a fait ses gammes au Cours Florent puis sur les planches parisiennes, passe de wannabe révélation à premier rôle d'un long-métrage gentiment ambitieux.
Et qu'elle apparition, tant la comédienne iradie l'écran de sa prestance, sidère de sa justesse dans le pourtant intense et rugueux Les Choses Humaines d'Yvan Attal, où elle campe un rôle loin d'être évident : la victime au coeur d'un procès pour viol, face au rejeton même du cinéaste, Ben Attal, dans une narration nouée autour de la notion de la présomption d'innocence.
On appelle tout simplement ça une " breakout star " de l'autre côté de l'Atlantique, du génie à l'état pur, au bas mot.
Copyright Emmanuelle Firman |
Une étiquette d'autant plus pertinente et évidente à la vision de La Voie Royale (au titre improbablement méta... où pas), nouveau long-métrage du cinéaste suisse Frédéric Mermoud (l'excellent thriller psychologique Moka), drame sous fond de récit initiatique et de réflexion sociale complexe et foisonnante - peut-être parfois trop pour son bien.
On y suit tout du long les atermoiements d'une fille d’éleveurs, Sophie, lycéenne résolument sérieuse et brillante, voire même surdouée en mathématiques, qui se voit poussée par l'un de ses professeurs à rejoindre le cercle infernal des classes préparatoires (l'ironique " voie royale " du titre), où la compétition est acharnée pour grappiller quelques maigres places et intégrer les grandes écoles, véritable ascenseur social pour quiconque venant d'un milieu modeste.
À travers le prisme de son parcours scolaire, ou il cerne avec une vérité passionnante la difficulté tout autant que l'aspect parfois totalement illogique, du parcours du combattant de tout étudiant ambitieux, nous plaçant à l'instar de Thomas Lilti avec son excellent Première Année, littéralement au coeur de cette existence pleine de stress, de désillusions, d'humiliation diverses et de détermination; Mermoud croque une étonnante comédie dramatico-sociale et existentielle, dessinant la construction individuelle et identitaire d'une jeune femme humble et tenace, confrontée de plein fouet au mépris de classe, à la condescendance perverse d'une élite déconnectée et à la misogynie décomplexée.
Copyright Emmanuelle Firman |
Prenant et engagé, La Voie Royale, peut-être un poil convenu et trop ambitieux pour le bien de sa plume (ça traite plus où moins en profondeur le quotidien des classes préparatoires aux grandes écoles, la fracture sociale et les Gilles Jaunes, la crise agricole, la place des femmes dans les sciences et la société, de l'inégalité des chances,...), n'en est pas moins infiniment juste dans sa retranscription des incertitudes d'une jeune femme - fantastique Suzanne Jouannet -, consciente que le moindre de ses choix construit son avenir, bâti sa " voie royale " pour incarner le changement d'un monde qu'elle veut bousculer, refaçonner - où plutôt rééquilibrer - de l'intérieur.
Jonathan Chevrier