Breaking News

[CRITIQUE] : Blue Beetle


Réalisateur : Angel Manuel Soto
Acteurs : Xolo Maridueña, Bruna Marquezine, Susan Sarandon,...
Distributeur : Warner Bros. France
Budget : -
Genre : Action, Fantastique, Aventure.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h08min.

Synopsis :
Fraîchement diplômé de l’université, Jaime Reyes rentre chez lui, plein d’ambitions, mais il découvre que la situation a bien changé depuis son départ. Tandis qu’il cherche sa place dans le monde, le destin s’en mêle : Jaime se retrouve par hasard en possession du Scarabée, une ancienne relique d’une biotechnologie extraterrestre. Dès lors que le Scarabée choisit de faire de Jaime son hôte, le jeune homme se voit revêtu d’une armure hors du commun qui lui octroie des pouvoirs extraordinaires – et imprévisibles. Tout bascule alors pour Jaime qui devient le super-héros Blue Beetle...



Critique :


À une heure où le tandem Warner Bros. Discovery/DC a totalement acté l'idée de bazarder sans envie les restes de son DCEU avant de faire table rase, en espérant récolter suffisamment de billets verts pour rentrer dans ses frais et ne pas accentuer plus que de raison son déficit colossal, comment avoir un tant soit peu de volonter à l'idée de se fader l'un de ses quatre cavaliers de l'apocalypse (Shazam ! La Rage des Dieux et The Flash ont incarnés deux des pires films du genre de récente mémoire, et Aquaman and The Lost Kingdom ne rassure pas quand à un hypothétique revirement qualitatif), dans une salle obscure qui elle-même n'est pas motivée à le projeter ?

Copyright 2023 Warner Bros. Ent. All Rights Reserved. TM & © DC

C'est tout le paradoxe qui habite et/où habitera votre potentielle séance de Blue Beetle signé Angel Manuel Soto, estampillé premier long-métrage super-héroïque porté par un super-héros latino-américain, mais surtout avant-dernier film du DCEU qui, comme James Gunn s'est échiné à le marteler, avec une énergie du désespoir au moins aussi animée que la campagne promotionnelle du film fut dynamique, sera étrangement canon avec le nouvel univers intronisé par Superman : Legacy.
Enfin, sous réserve d'un succès qui est déjà loin d'être acquis, car il est évident que le personnage pourra gentiment être caché sous le tapis en cas d'échec, même si la presse US semble s'être déjà accordée sur l'idée de le survendre plus que de raison.

Fleurant bon, malgré lui, le poisson pas frais avant même d'atteindre les salles obscures (l'aversion provoqué par ses bandes annonces, qui en dévoilaient beaucoup sur son intrigue, ne lui avait décemment pas facilité la tâche pour provoquer l'adhésion du spectateur), notamment dans sa manière de vouloir rejouer l'insouciance du Spider-Man sauce MCU et l'aspect comédie ironico-familiale à la Ant-Man, le tout shooté à des bons sentiments sentant autant le rance que ses punchlines sont risibles ("Batman , c'est un facho "); le film ne déjoue jamais réellement les maigres attentes à son égard, lui qui rejoue la carte de l'origin story sortie tout droit du formole/guacamole, structure narrative superficielle et thématiques familières (gentrification, capitalisme, importance de la famille,...) à la clé.

Copyright 2023 Warner Bros. Ent. All Rights Reserved. TM & © DC

Pourtant, le projet incarnait, sur le papier tout du moins, autant un miracle et qu'une profession de foi (oui) au sein d'une jungle Hollywoodienne vampirisée par le genre super-héroïque : un blockbuster accouché dans la douleur (il était destiné a être diffusé sur HBO Max, avant son improbable exploitation en salles) qui s'appuie non pas sur un super-héros dont on use de la popularité auprès du public cible (quand bien même il a près de huit décennies d'existence), mais bien un personnage méconnu lui-même porté par une distribution qui n'a strictement rien de bankable, et jouissant d'une identité culturelle/communautaire pouvant servir de terreau intéressant pour sortir avec plus ou moins d'entrain, des sentiers battus - comme Black Panther et Shang-Chi.

À l'écran en revanche, la limonade bienveillante ne prend jamais vraiment et le nouvel effort de Soto ne profite absolument pas où presque, de ce statut à part, qui devient même une faiblesse face à un aussi cruel manque d'originalite (Jaime Reyes est Spider-Man/Tom Holland accurate), cas d'école d'une narration confuse et rythmé à la truelle (découverte des super-pouvoirs, rebondissements dramatiques faisandés, affrontement avec un vilain majeur à la cohérence relative - pauvre Susan Sarandon, cantonnée à cabotiner en proto-Jeff Bridges/Guy Pearce de la trilogie Iron Man), d'une direction artistique sans âme et d'un montage frénétique, qui aspire la moindre once de fun d'une action sensiblement rachitique (mais aux VFX propres, c'est déjà ça), qui ne vient jamais relever le manque farouche de dynamisme et d'ambition de l'entreprise.

Copyright 2023 Warner Bros. Ent. All Rights Reserved. TM & © DC

Pièce rajoutée attachante sous certains aspects, d'un puzzle en ruine (c'était prévu pour HBO Max, ça sent tout du long le téléfilm HBO Max), irrité par la moindre tentative de prise de risque (jusque dans son humour infantilisant so Marvel), et porté par une représentativité de façade, Blue Beetle se fait un divertissement prémâché et sans saveur, qui divertira les moins exigeants, qui se délecteront sûrement des deux, trois miettes de clins d'œil au DC-verse, tout en exaspérant un autre public, lessivé par cette accumulation alarmante de productions insipides par une firme qui a définitivement lâché la rampe.
T'as vraiment pas intérêt à te rater, James...


Jonathan Chevrier


Aucun commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.