[CRITIQUE] : Ma Famille Afghane
Réalisatrice : Michaela Pavlátová
Avec : Eliska Balzerova, Hynek Cermák, Berenika Kohoutová,…
Distributeur : Diaphana Distribution
Budget : -
Genre : Animation, Drame.
Nationalité : Français, Slovaque, Tchèque.
Durée : 1h20min
Synopsis :
Kaboul, Afghanistan, 2001. Herra est une jeune femme d’origine tchèque qui, par amour, décide de tout quitter pour suivre celui qui deviendra son mari, Nazir. Elle devient alors la témoin et l’actrice des bouleversements que sa nouvelle famille afghane vit au quotidien. En prêtant son regard de femme européenne, sur fond de différences culturelles et générationnelles, elle voit, dans le même temps son quotidien ébranlé par l’arrivée de Maad, un orphelin peu ordinaire qui deviendra son fils...
Critique :
Même si sa filmographie est encore naissante, la cinéaste Michaela Pavlátová a toujours su montrer une propension assez exceptionnelle avec ses courts-métrages, à croquer des oeuvres expérimentales aux styles et aux techniques usées étonnamment variées, toujours vissé sur l'idée que l'esthétique vaut autant que l'histoire qui est contée.
Cette fois, elle s'aventure pour son premier long-métrage dans le giron résolument complexe du cinéma d'animation, pour sonder la condition de la femme en Afghanistan au travers de Ma Famille Afghane, adaptation du roman de l'écrivaine tchèque Petra Procházková, qui y racontait sa propre - et douloureuse - expérience, elle qui n'avait aucune idée du genre de vie qui l'attendait dans l'Afghanistan post-taliban, ni de la famille qu'elle s'apprêtait à intégrer par amour - un grand-père libéral, un enfant adopté très intelligent et Freshta, qui ferait n'importe quoi pour échapper à l'emprise violente de son mari.
Il y a une certaine magie qui se dégage du cinéma d'animation, qui fait qu'il est sans doute le seul à pouvoir capturer et retranscrire des émotions profondes et complexes, dans un écrin de douceur qui ne masque pourtant jamais la violence où la noirceur de son contexte.
C'est clairement dans cette voie que se dirige le film de Pavlátová, qui ne masque jamais la tension omniprésente de l'enfer oppressant dans lequel gravite son héroïne et sa famille, pour mieux traiter les travers d'une société restrictive et inflexible, où règnent la discrimination, les préjugés et les abus sexuels.
Mais cette violence et cette oppression au quotidien sont joliment contrebalancé par la chaleur et la douceur qui émanent de ses protagonistes qui sont autant de perspectives différentes et nuancées que de points d'ancrage émotionnels vibrant, allant d'un mari attentionné et même si vulnérable à la pression des attentes de la société, à un beau-père protecteur, gentil et compréhensif, en passant par une héroïne essayant de se fondre dans une société liberticide tout en conservant sa personnalité et qui elle est réellement.
Epuré, étonnamment touchant et drôle à la fois et emballé dans une animation élégante (mélangeant dessins et un style old school et 2D plus traditionnel), Ma Famille Afghane, dénué de tout manichéisme ou de jugement facile, frappe par son humilité et la modestie qu'il a de dégainer simplement et authentiquement son message puissant et nécessaire.
Jonathan Chevrier
Avec : Eliska Balzerova, Hynek Cermák, Berenika Kohoutová,…
Distributeur : Diaphana Distribution
Budget : -
Genre : Animation, Drame.
Nationalité : Français, Slovaque, Tchèque.
Durée : 1h20min
Synopsis :
Kaboul, Afghanistan, 2001. Herra est une jeune femme d’origine tchèque qui, par amour, décide de tout quitter pour suivre celui qui deviendra son mari, Nazir. Elle devient alors la témoin et l’actrice des bouleversements que sa nouvelle famille afghane vit au quotidien. En prêtant son regard de femme européenne, sur fond de différences culturelles et générationnelles, elle voit, dans le même temps son quotidien ébranlé par l’arrivée de Maad, un orphelin peu ordinaire qui deviendra son fils...
Critique :
Epuré, étonnamment touchant et drôle à la fois, emballé dans une animation traditionnelle élégante, #MaFamilleAfghane, dénué de tout manichéisme ou de jugement facile, frappe par la modestie qu'il a de dégainer simplement et authentiquement son message puissant et nécessaire. pic.twitter.com/5Tnvv3WFrr
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) April 27, 2022
Même si sa filmographie est encore naissante, la cinéaste Michaela Pavlátová a toujours su montrer une propension assez exceptionnelle avec ses courts-métrages, à croquer des oeuvres expérimentales aux styles et aux techniques usées étonnamment variées, toujours vissé sur l'idée que l'esthétique vaut autant que l'histoire qui est contée.
Cette fois, elle s'aventure pour son premier long-métrage dans le giron résolument complexe du cinéma d'animation, pour sonder la condition de la femme en Afghanistan au travers de Ma Famille Afghane, adaptation du roman de l'écrivaine tchèque Petra Procházková, qui y racontait sa propre - et douloureuse - expérience, elle qui n'avait aucune idée du genre de vie qui l'attendait dans l'Afghanistan post-taliban, ni de la famille qu'elle s'apprêtait à intégrer par amour - un grand-père libéral, un enfant adopté très intelligent et Freshta, qui ferait n'importe quoi pour échapper à l'emprise violente de son mari.
Copyright NEGATIV_S.R.O–SACREBLEU_PRODUCTIONS–BFILM_S.R.O.–ČESKÁ_TELEVIZE–ALKAY_ANIMATION_PRAGUE_S.R.O.–GAOSHAN_PICTURES–INNERVISION_2021 |
Il y a une certaine magie qui se dégage du cinéma d'animation, qui fait qu'il est sans doute le seul à pouvoir capturer et retranscrire des émotions profondes et complexes, dans un écrin de douceur qui ne masque pourtant jamais la violence où la noirceur de son contexte.
C'est clairement dans cette voie que se dirige le film de Pavlátová, qui ne masque jamais la tension omniprésente de l'enfer oppressant dans lequel gravite son héroïne et sa famille, pour mieux traiter les travers d'une société restrictive et inflexible, où règnent la discrimination, les préjugés et les abus sexuels.
Mais cette violence et cette oppression au quotidien sont joliment contrebalancé par la chaleur et la douceur qui émanent de ses protagonistes qui sont autant de perspectives différentes et nuancées que de points d'ancrage émotionnels vibrant, allant d'un mari attentionné et même si vulnérable à la pression des attentes de la société, à un beau-père protecteur, gentil et compréhensif, en passant par une héroïne essayant de se fondre dans une société liberticide tout en conservant sa personnalité et qui elle est réellement.
Epuré, étonnamment touchant et drôle à la fois et emballé dans une animation élégante (mélangeant dessins et un style old school et 2D plus traditionnel), Ma Famille Afghane, dénué de tout manichéisme ou de jugement facile, frappe par son humilité et la modestie qu'il a de dégainer simplement et authentiquement son message puissant et nécessaire.
Jonathan Chevrier