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[CRITIQUE] : Unstoppable


Réalisateur : William Goldenberg
Acteurs : Jharrel Jerome, Jennifer Lopez, Bobby Cannavale, Michael Peña, Don Cheadle,...
Distributeur : Amazon Prime Vidéo France
Budget : -
Genre : Biopic, Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h56min.

Synopsis :
Anthony Robles, bien qu'il soit né sans jambe droite, se hisse au rang de champion de lutte de la division 1 de la NCAA et remporte finalement le championnat national contre l'école qui l'a rejeté, la puissance nationale de l'Iowa.



Critique :



Dans un paysage cinématographique populaire majoritairement dominé/gangrenné par des projets simplistes (pour être poli) usant inlassablement de la même formule établie et éprouvée, le biopic estampillé moderne se sent parfois comme la proposition la plus cheap et déclinable du marché et, paradoxalement, la plus usée parce qu'elle est justement l'incarnation parfaite de la facilité, pour peu que la figure choisie ait une existence un minimum remplie (quoique).

Rares sont alors les cinéastes à essayer un tant soit peu de se démarquer de cette popote familière et redondante de l'hagiographie Wikipedia-esque, avec des histoires ambitieuses, pensées autant pour divertir que pour instruire leur auditoire; le biopic sportif s'adjugeant même un petit supplément Nutella/glucose inspirant, pour toucher la corde sensible d'une manière encore plus opportuniste.

Copyright Amazon MGM

D'opportunisme, Inarrêtable de William Goldenberg (monteur expérimenté et oscarisé, dont c'est le premier passage derrière la caméra) semblait en être gavé comme ce n'est pas permis, entre un tandem Ben Affleck/Matt Damon flairant le bon filon avec l'histoire vraie inspirante et fantastique d'Anthony Robles (un lutteur américain né avec une seule jambe, qui à remporté à trois reprises un titre de champion national à Arizona State, et dont le film se base sur sa propre autobiographique Unstoppable : From Underdog to Undefeated : How I Became a Champion d' Anthony Robles) et une Jennifer Lopez cherchant gentiment à faire son trou dans la course aux statuettes dorées.

Et sur le papier comme à l'écran, si le film est exactement le type de biopic formaté qui est voué à ne jamais dépasser le tatami (peut-être, aussi, parce qu'il n'a jamais vraiment l'intention d'être aussi ambitieux que peut l'être son sujet férocement inspirant), il s'avère néanmoins joliment maintenu en respect par son cœur à toute épreuve, et sa manière aussi appliquée que respectueuse de retranscrire toutes les embûches et défis rencontrés par cet homme - et sa famille - pour vivre son rêve fou, lui dont la détermination extraordinaire lui a permis de vaincre l'adversité et de déplacer des montagnes (et de plaquer plus d'un adversaire au sol, surtout).
Rocky n'est jamais loin donc, et les références vont bien plus loin que de la simple révérence.

Copyright Amazon MGM

Tant pis donc, s'il est d'une prévisibilité accablante (l'apanage de tout biopic, après tout, et encore plus de tout drame sportif un brin générique vissé sur un outsider) et que sa mise en scène est conventionnelle as hell (ça manque de punch comme d'émotion), son attraction gravitationnelle, que ce soit son authenticité charmante, son humilité difficilement discutable (comme celle de son héros) où même la prestation totalement investie de Jharrel Jerome, suffit à faire de Inarrêtable une séance hautement recommandable et, qu'on se dise, toutes les nouveautés du catalogue lessivé de Prime Vidéo ne peuvent pas en dire autant...


Jonathan Chevrier