[CRITIQUE] : Par Amour
Réalisatrice : Elise Otzenberger
Acteurs : Cécile de France, Arthur Igual, Darius Zarrabian, Navid Zarrabian, Antoine Chappey,...
Distributeur : Tandem Films
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h30min.
Synopsis :
Sarah et Antoine sont au bord de la rupture, fragilisés par un quotidien surchargé, entre le travail et leurs deux enfants. Un jour, Simon, l’aîné, confie à sa mère entendre des voix. Si Antoine peine à prendre la mesure du problème, Sarah décide de soutenir son fils. Jusqu’où sera-t-elle prête à aller par amour ?
Critique :
Tranquillement mais sûrement, par la force de performances aussi remarquées et remarquables que de partitions appliquées dans de nomb
Au point qu'il n'y a rien de détonnant à l'idée d'attendre chacun de ses nouveaux projets avec un certain intérêt voire même une certaine impatience parfois, et encore plus lorsqu'elle en a le rôle-titre.
Tel est le cas avec Par Amour, estampillé second long-métrage écrit et mise en boîte par la cinéaste Elise Otzenberger dont le premier effort, la comédie douce-amère Lune de miel avec la magnifique Judith Chemla, voguait gentiment vers le cinema de Woody Allen.
Point d'humour et d'élan autobiographique cette fois mais bien un drame familial prenant qui, lentement mais sûrement, se laisse glisser vers un fantastique des plus audacieux et séduisant, littéralement vissé qu'il est aux chevilles d'une femme au bord de la crise de nerfs - où pas loin -, qui doit jongler entre un mariage qui fonce droit dans le mur malgré ses efforts pour le tenir à flot (pas aidé qu'elle est par un mari dont la qualité première est son absence), et un job de mère à plein temps de deux mômes dont l'aîné, à la suite d'une banale balade à la plage, commence à avoir des comportements étranges voire même franchement dangereux, tous obsessionnellement liés à l'eau.
Dits comportements qui gangrènent non seulement un climat familial déjà troublé par les conflits parentaux (qu'ils ne font, évidemment, qu'intensifier), mais aussi et surtout la psyché d'une mère qui, engoncée dans la frontière entre le déni et la croyance aveugle, ne sait absolument pas comment aborder son virage brutale, si ce n'est en lui montrant une confiance/compréhension totale et tout l'amour qu'elle lui porte, coûte que coûte, quitte à encore plus sombrer dans des limbes qui lui tendaient déjà les bras...
Démarrant comme un énième itinéraire d'une mère isolée et en galère, Par Amour vient gentiment barboter sur la rivière sinueuse du drame savamment tortueux et étrange, sorte de cousin frenchy de Take Shelter où le patriarche obsédé par les tempêtes et une apocalypse imminente (des hallucinations qui incarnaient in fine, une bouleversante prémonition), laisse place à la fois à un môme dont les affirmations (il prétend, au contact de l'eau, entendre des voix) sont savamment placé sur l'autel des interrogations et du doute par la cinéaste, mais également à une matriarche qui décide d'y croire, peut-être même encore plus que lui-même.
C'est de là que naît moins une fable onirique aux doux élans surnaturels, qu'un audacieux portrait de femme courage étouffée par sa propre existence, qui traite aussi bien de l'influence douloureuse des maux parentaux sur leur progéniture, que de la puissance démesurée de l'amour maternel, qui peut mener tout autant aux confins de l'irrationnel - voire de la folie -, qu'à une libération chimérique.
Si l'on pourra lui reprocher une écriture à la finesse parfois (souvent) vacillante, plutôt bien contrebalancée il est vrai par une mise en scène assurée, c'est avant tout et surtout par la prestation habitée d'une Cécile de France des grands jours (à qui répond un étonnant Darius Zarrabian), que Par Amour touche et fait mouche.
La (belle) petite surprise de ce début d'année que l'on avait pas vu venir.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Cécile de France, Arthur Igual, Darius Zarrabian, Navid Zarrabian, Antoine Chappey,...
Distributeur : Tandem Films
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h30min.
Synopsis :
Sarah et Antoine sont au bord de la rupture, fragilisés par un quotidien surchargé, entre le travail et leurs deux enfants. Un jour, Simon, l’aîné, confie à sa mère entendre des voix. Si Antoine peine à prendre la mesure du problème, Sarah décide de soutenir son fils. Jusqu’où sera-t-elle prête à aller par amour ?
Critique :
Tranquillement mais sûrement, par la force de performances aussi remarquées et remarquables que de partitions appliquées dans de nomb
reux succès populaires (pas toujours défendables certes, mais c'est le jeu ma pauvre Lucette), Cécile de France s'est imposée comme la comédienne la plus emblématique du cinéma belge de ses vingt dernières années - et peut-être même sa figure la plus célèbre aux côtés des frangins Dardenne.Joli drame que #ParAmour, moins fable onirique aux doux élans surnaturels, qu'un audacieux portrait de femme courage étouffée par sa propre existence, dont la puissance démesurée de son amour maternel mène autant aux confins de l'irrationnel qu'à un élan de liberté essentielle. pic.twitter.com/ynu4nWlcWL
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) January 16, 2025
Au point qu'il n'y a rien de détonnant à l'idée d'attendre chacun de ses nouveaux projets avec un certain intérêt voire même une certaine impatience parfois, et encore plus lorsqu'elle en a le rôle-titre.
Tel est le cas avec Par Amour, estampillé second long-métrage écrit et mise en boîte par la cinéaste Elise Otzenberger dont le premier effort, la comédie douce-amère Lune de miel avec la magnifique Judith Chemla, voguait gentiment vers le cinema de Woody Allen.
Copyright Tandem |
Point d'humour et d'élan autobiographique cette fois mais bien un drame familial prenant qui, lentement mais sûrement, se laisse glisser vers un fantastique des plus audacieux et séduisant, littéralement vissé qu'il est aux chevilles d'une femme au bord de la crise de nerfs - où pas loin -, qui doit jongler entre un mariage qui fonce droit dans le mur malgré ses efforts pour le tenir à flot (pas aidé qu'elle est par un mari dont la qualité première est son absence), et un job de mère à plein temps de deux mômes dont l'aîné, à la suite d'une banale balade à la plage, commence à avoir des comportements étranges voire même franchement dangereux, tous obsessionnellement liés à l'eau.
Dits comportements qui gangrènent non seulement un climat familial déjà troublé par les conflits parentaux (qu'ils ne font, évidemment, qu'intensifier), mais aussi et surtout la psyché d'une mère qui, engoncée dans la frontière entre le déni et la croyance aveugle, ne sait absolument pas comment aborder son virage brutale, si ce n'est en lui montrant une confiance/compréhension totale et tout l'amour qu'elle lui porte, coûte que coûte, quitte à encore plus sombrer dans des limbes qui lui tendaient déjà les bras...
Démarrant comme un énième itinéraire d'une mère isolée et en galère, Par Amour vient gentiment barboter sur la rivière sinueuse du drame savamment tortueux et étrange, sorte de cousin frenchy de Take Shelter où le patriarche obsédé par les tempêtes et une apocalypse imminente (des hallucinations qui incarnaient in fine, une bouleversante prémonition), laisse place à la fois à un môme dont les affirmations (il prétend, au contact de l'eau, entendre des voix) sont savamment placé sur l'autel des interrogations et du doute par la cinéaste, mais également à une matriarche qui décide d'y croire, peut-être même encore plus que lui-même.
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C'est de là que naît moins une fable onirique aux doux élans surnaturels, qu'un audacieux portrait de femme courage étouffée par sa propre existence, qui traite aussi bien de l'influence douloureuse des maux parentaux sur leur progéniture, que de la puissance démesurée de l'amour maternel, qui peut mener tout autant aux confins de l'irrationnel - voire de la folie -, qu'à une libération chimérique.
Si l'on pourra lui reprocher une écriture à la finesse parfois (souvent) vacillante, plutôt bien contrebalancée il est vrai par une mise en scène assurée, c'est avant tout et surtout par la prestation habitée d'une Cécile de France des grands jours (à qui répond un étonnant Darius Zarrabian), que Par Amour touche et fait mouche.
La (belle) petite surprise de ce début d'année que l'on avait pas vu venir.
Jonathan Chevrier