[CRITIQUE] : Kung-Fu Zohra
Réalisateur : Mabrouk el Mechri
Avec : Sabrina Ouazani, Ramzy Bedia, Eye Haïdara, Shue Tien,...
Distributeur : Gaumont Distribution
Budget : -
Genre : Comédie, Action, Arts Martiaux.
Nationalité : Français.
Durée : 1h38min.
Synopsis :
Persuadée qu’une rupture briserait le cœur de sa petite fille, Zohra n’arrive pas à quitter son mari Omar malgré les violences qu’elle subit. C’est alors qu’elle rencontre un maître de Kung-Fu qui va lui apprendre à se défendre et à rendre désormais coup pour coup !
Critique :
Voilà dix piges maintenant que l'on avait un brin perdu de vue un Mabrouk El Mechri gentiment échaudé par une escapade américaine qui n'avait rien d'idyllique et encore moins de mémorable (le pantouflard Sans Issue avec un Henry Cavill pré-Man of Steel), nous laissant avec l'idée sincèrement amené que son JCVD n'était peut être finalement qu'un petit miracle (pas exempt de défauts certes, mais porté par un Van Damme merveilleux et totalement voué à sa cause), qui n'en appellerait jamais d'autre.
L'espoir était là pourtant, fragile certes, avec l'annonce de son nouvel effort, Kung-Fu Zohra, dont le pitch résolument casse-gueule, avait pour ambition de mêler la comédie absurde, l'hommage aux kickeries vintage tout droit sortie d'Hong-Kong (l'affiche est d'ailleurs un hommage direct à Bruce Lee et à La Fureur de Vaincre, là où le générique se la joue Jackie Chan style avec son bêtisier) et le drame conjugal on ne peut plus sérieux sur la violence domestique.
Un cocktail décomplexé et culotté, mais qui s'avère in fine passablement indigeste tant il ne trouve jamais vraiment l'équilibre adéquat pour ne pas se vautrer dans tous les sens, et tourner un brin à vide même quand il aborde les rouages toxiques de l'emprise masculine.
La volonté première est louable, clairement, et on ne pourra jamais imputer le désir d'El Mechri de vouloir user du divertissement populaire et du burlesque le plus absolu (et non des contours d'un drame plus conventionnel ou réaliste), pour mettre en lumière un sujet de société aussi grave que toujours cruellement d'actualité, au travers du calvaire de Zohra, enfermé dans un mariage violent et abusif, jusqu'au jour où elle décide de rendre les coups.
Le problème réside dans son exécution, narrativement très bancale (là où la direction elle, est enlevée er dynamique), alternant maladroitement des séquences douloureusement sérieuses, à d'autres d'une légèreté presque insignifiante (ces séquences d'entraînement tout droit sortie des 80s, avec un Mr. Miyagi du pauvre), et culminant à un inévitable et cartoonesque affrontement final certes joliment chorégraphié, mais symptomatique d'un film ne sachant pas sur quel pied burlesque ou grave, danser.
Reste une Sabrina Ouazani solaire, aussi physiquement impliquée et à l'aise dans l'humour, que touchante et empathique dans des élans plus dramatiques.
Kung-Fu Zohra où un film schizophrène donc, pas dénué de vraies qualités (et posant une nouvelle fois la question du " peut-on vraiment rire de tout ? "), mais qui ne fait qu'effleurer le statut de fable féministe musclée et référencée qu'il espère tant, même si le message d'encouragement qu'il véhicule (la nécessité d'aider les femmes victimes d'une emprise violente et toxique, à s'en libérer), n'est pas du tout vain, et que tous les moyens sont bons pour le partager - surtout sur grand écran.
Jonathan Chevrier
Avec : Sabrina Ouazani, Ramzy Bedia, Eye Haïdara, Shue Tien,...
Distributeur : Gaumont Distribution
Budget : -
Genre : Comédie, Action, Arts Martiaux.
Nationalité : Français.
Durée : 1h38min.
Synopsis :
Persuadée qu’une rupture briserait le cœur de sa petite fille, Zohra n’arrive pas à quitter son mari Omar malgré les violences qu’elle subit. C’est alors qu’elle rencontre un maître de Kung-Fu qui va lui apprendre à se défendre et à rendre désormais coup pour coup !
Critique :
#KungFuZohra où un film schizophrène, pas dénué de vraies qualités certes dans sa volonté de lier la comédie burlesque et le drame conjugal, mais qui ne fait qu'effleurer le statut de fable féministe musclée et référencée qu'il espère tant. Reste une Sabrina Ouazani solaire. pic.twitter.com/4KKwvkyQe7
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) March 9, 2022
Voilà dix piges maintenant que l'on avait un brin perdu de vue un Mabrouk El Mechri gentiment échaudé par une escapade américaine qui n'avait rien d'idyllique et encore moins de mémorable (le pantouflard Sans Issue avec un Henry Cavill pré-Man of Steel), nous laissant avec l'idée sincèrement amené que son JCVD n'était peut être finalement qu'un petit miracle (pas exempt de défauts certes, mais porté par un Van Damme merveilleux et totalement voué à sa cause), qui n'en appellerait jamais d'autre.
L'espoir était là pourtant, fragile certes, avec l'annonce de son nouvel effort, Kung-Fu Zohra, dont le pitch résolument casse-gueule, avait pour ambition de mêler la comédie absurde, l'hommage aux kickeries vintage tout droit sortie d'Hong-Kong (l'affiche est d'ailleurs un hommage direct à Bruce Lee et à La Fureur de Vaincre, là où le générique se la joue Jackie Chan style avec son bêtisier) et le drame conjugal on ne peut plus sérieux sur la violence domestique.
Copyright Julien Panié / 2022 LES FILMS DU KIOSQUE – GAUMONT – FRANCE 2 CINÉMA - UMEDIA |
Un cocktail décomplexé et culotté, mais qui s'avère in fine passablement indigeste tant il ne trouve jamais vraiment l'équilibre adéquat pour ne pas se vautrer dans tous les sens, et tourner un brin à vide même quand il aborde les rouages toxiques de l'emprise masculine.
La volonté première est louable, clairement, et on ne pourra jamais imputer le désir d'El Mechri de vouloir user du divertissement populaire et du burlesque le plus absolu (et non des contours d'un drame plus conventionnel ou réaliste), pour mettre en lumière un sujet de société aussi grave que toujours cruellement d'actualité, au travers du calvaire de Zohra, enfermé dans un mariage violent et abusif, jusqu'au jour où elle décide de rendre les coups.
Le problème réside dans son exécution, narrativement très bancale (là où la direction elle, est enlevée er dynamique), alternant maladroitement des séquences douloureusement sérieuses, à d'autres d'une légèreté presque insignifiante (ces séquences d'entraînement tout droit sortie des 80s, avec un Mr. Miyagi du pauvre), et culminant à un inévitable et cartoonesque affrontement final certes joliment chorégraphié, mais symptomatique d'un film ne sachant pas sur quel pied burlesque ou grave, danser.
Reste une Sabrina Ouazani solaire, aussi physiquement impliquée et à l'aise dans l'humour, que touchante et empathique dans des élans plus dramatiques.
Copyright Julien Panié / 2022 LES FILMS DU KIOSQUE – GAUMONT – FRANCE 2 CINÉMA - UMEDIA |
Kung-Fu Zohra où un film schizophrène donc, pas dénué de vraies qualités (et posant une nouvelle fois la question du " peut-on vraiment rire de tout ? "), mais qui ne fait qu'effleurer le statut de fable féministe musclée et référencée qu'il espère tant, même si le message d'encouragement qu'il véhicule (la nécessité d'aider les femmes victimes d'une emprise violente et toxique, à s'en libérer), n'est pas du tout vain, et que tous les moyens sont bons pour le partager - surtout sur grand écran.
Jonathan Chevrier