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[CRITIQUE] : Ma Nuit


Réalisatrice : Antoinette Boulat
Avec : Lou Lampros, Tom Mercier, Carmen Kassovitz,...
Distributeur : Épicentre Films
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français, Belge.
Durée : 1h27min.

Synopsis :
Marion, dix-huit ans, vit avec le souvenir d’une sœur trop tôt disparue. Une nuit, elle croise le chemin d’Alex, un jeune homme spontané et libre. Ils unissent leur solitude et traversent Paris jusqu’au petit matin.



Critique :


Paris a beau être " la capitale des amoureux ", elle est surtout une cité complexe et de tous les possibles, dans laquelle il est aussi facile de s'émerveiller que de se perdre, aussi bien physiquement qu'émotionnellement et psychologiquement.
Surtout lorsque l'on est une jeune âme éprouvée telle que Marion, dix-huit ans au compteur et qui n'est pas certaine de quoi sera fait son avenir, surtout à la vue de son présent chaotique.
Cinq ans pile poil après la disparition de sa soeur, dont l'absence pèse toujours autant sur son quotidien, elle a besoin une nuit, après une énième dispute avec sa mère, de sortir de son appartement mais aussi et surtout de sa vie.
Dérivant dans les rues parisiennes à la rencontre de prétendues amies, de fêtes improvisées ou de connaissances fortuites, elle va finalement croiser la route d'Alex, qui va transformer son évasion sans réel but en une balade philosophie et - potentiellement - romantique...

Copyright Epicentre Films

Étonnant et atypique effort que Ma Nuit, premier long-métrage de la directrice de casting Antoinette Boulat (qui a collaboré avec Mia Hansen-Løve, Olivier Assayas ou encore Wes Anderson), qui se veut autant comme une déambulation nocturne sondant les affres d'un deuil impossible (à laquelle elle confronte les images terribles des attentats du 13 novembre) ou Paris devient un véritable paysage d'émotions, qu'un drame dressant le portrait générationnel d'une jeunesse meurtrie et désorientée, à qui l'on a volé l'insouciance.
Des jeunes âmes confrontées à la dureté de la vie et ses multitudes de crises existentielles, qui ne font que renforcer la mélancolie désespérée et la peur - légitime - du lendemain.
Souvent inégal - surtout dans sa première moitié -, le film décolle réellement lorsque ses deux jeunes héros se trouvent et s'apprivoisent, la caméra captant l'artificialité intemporelle de leur parole et de leurs pirouettes philosophiques avec un esprit qui n'est pas sans rappeler le cinéma béni de feu Agnès Varda - toute propension gardée évidemment.
C'est sur ce terrain sinueux et hypersensible (entre ivresse, cauchemar et espoir), ce ballet fragile et délicat dansé par les excellents Lou Lampros et Tom Mercier, que Ma Nuit trouve toute sa poésie et justifie totalement sa vision.


Jonathan Chevrier



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