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[CRITIQUE] : Night Shift - Patrouille de Nuit

Réalisateur : Joel Souza
Avec :  Luke Kleintank, Thomas Jane, Scottie Thompson,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Thriller, Action, Drame, Policier.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h56min

Synopsis :
Le vétéran chevronné de la police de Los Angeles (LAPD), Ray Mandel fait équipe avec une nouvelle recrue idéaliste, Nick Holland, qu'il va initier à la brutalité de leur métier, tout au long d'une nuit intense et violente dont ils ne sortiront pas indemnes.




Critique :


Il y a quelque chose d'assez triste à l'idée de voir que Thomas Jane n'a jamais vraiment eu la popularité qu'il méritait, lui le squatteur de série B tutoyant parfois les plateaux de quelques-uns des plus grands faiseurs de notre époque (Woo, PTA, Darabont, Malick, Araki,...), s'offrant même quelques rôles iconiques (Frank Castle, Ray Drecker) même s'il est majoritairement condamné depuis plus d'une décennie maintenant, aux rayons des DTV de luxe.
Catapulté en catimini dans nos plateformes VOD cette semaine, Crown Vic de Joel Souza, aka Night Shift - Patrouille de Nuit dans l'hexagone, a tout de la bande d'un autre temps vu mille fois (au moins), sorte de tranche de vie plus ou moins révélatrice de la réalité du terrain, d'un vétéran grisonnant du LAPD servant de guide à un bleu, lors de son baptême du feu et de sa première patrouille.

Copyright capelight pictures


Transformé par un dégradé serré et une moustache fatiguée, Jane est presque méconnaissable en tant que vieux briscard Ray Mandel, flic à l'humeur irritable avant même de rencontrer le stagiaire Nick Holland, un gamin issu d'une famille de flics et qui semble penser qu'il a beaucoup à prouver, même s'il est brusqué par le cynisme de son ainé (logique vu son nouveau statut d'officier de formation sur le terrain, une sorte de rétrogradation après 25 ans de service), l'angoisse lié à la grossesse de sa femme et à la soirée plus qu'intimidante qu'il a vécu.
Roulant sur du velours, dans une sorte de chronique bavarde mais pas denué de rythme, rappelant les meilleures heures du cinéma de David Ayer (on pense instinctivement à End of Watch), totalement vissé sur la dynamique certes prévisible mais prenante de ses personnages, alignant les interventions plus ou moins rocambolesques (certaines étant plus vivantes que d'autres, comme celle d'un véhicule en flammes avec un passager à bord), et les sous-intrigues allechantes (la traque de Ray pour retrouver la jeune fille dont le père était son propre ex-partenaire décédé); Night Shift s'avère modeste et efficace dans sa manière de jongler entre les séquences mélodramatico-faciles et celles proche du docu-vérité, appuyé par les performances solides de son casting - Thomas Jane surtout -, mais aussi par la mise en scène habilement manipulatrice de Souza - également derrière le script.

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Pas toujours transcendant mais nerveux et bien charpenté, notamment grâce à la somptueuse photographie de Thomas Scott Stanton (qui a les bonnes références, le cinéma de Michael Mann en tête, mais qui surtout trompe bien son monde puisqu'il donne des faux airs de L.A. à... Buffalo), Night Shift fait son office, telle une relique d'un ancien temps coincé entre les 80s et les 90s.


Jonathan Chevrier