[CRITIQUE] : The Keeping Room
Réalisateur : Daniel Barber
Avec : Brit Marling, Hailee Steinfeld, Muna Otaru, Sam Whorthington, Kyle Soller,...
Distributeur : OCS
Budget : -
Genre : Drame, Western
Nationalité : Américain
Durée : 1h30min
Synopsis :
Laissées seules sans hommes et alors que la guerre de Sécession touche à sa fin, trois femmes - deux sœurs et une esclave afro-américaine - vont devoir se défendre contre l'attaque d'un groupe de soldats déserteurs de l’armée de l’Union qui se rapprochent à grands pas des états du Sud.
Critique :
#TheKeepingRoom est loin de porter un message d’espoir. Explorant la violence masculine d’une façon peu nuancée, le film a le mérite de mettre en avant des personnages féminins solides dans un genre généralement très masculin. (@CookieTime_LE) pic.twitter.com/L2fiBGC87Q
— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) March 9, 2021
En 2015, Daniel Barber sortait son deuxième long métrage, The Keeping Room, un neo-western porté par Brit Marling et Hailee Steinfeld. Resté inédit en France, nous pouvons enfin le visionner sur OCS depuis le 8 mars, date pas si anodine vu le sujet du film. Genre américain et surtout très masculin, le western se modernise ces dernières années et développe des personnages féminins plus importants au sein du récit. Daniel Barber fait encore mieux en proposant un casting constitué majoritairement par des femmes. Cette originalité fait passer la pilule d’un énième film sur la guerre de Sécession. Sujet éculé, il offre ici le point de vue de femmes éloignées de cette guerre, victimes collatérales. Mais le danger rôde pour ces femmes seules, sans figure masculine pour les protéger des violences de genre.
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Bien que centré sur des personnages féminins, le cinéaste commence son film par la menace, c’est-à-dire les hommes. Deux hommes en l'occurrence, filmés comme des archétypes de la violence masculine. Ils tuent sans sommation, agressent, violent. Ils n’ont plus de limites. Moïse (Sam Worthington) dévoilera même à une de ses victimes qu’il ne sait plus comment s’arrêter, la guerre ayant détruit tout repère. Augusta (Brit Marling) et Louise (Hailee Steinfeld) vivent dans leur maison familiale avec Mad (Muna Otaru), leur domestique noire. La classe sociale est devenue floue et les trois femmes se serrent les coudes. Toutes mettent la main à la patte pour ne pas dépérir. Il faut tenir jusqu’à la fin de la guerre, même si nous comprenons assez vite que leurs parents, frères et autres domestiques hommes sont partis à la guerre et n’en reviendront plus. Daniel Barber installe une atmosphère posée, presque éthérée, qui forme un contraste frappant avec la violence du début. Louise se lève et rêvasse sur un siège à bascule, pendant que Mad brosse un cheval blanc. Augusta, quant à elle, essaye de chasser dans une forêt dense et magnifique, elle se fond dans la nature, sans succès. Son coup de feu vient perturber ce calme factice, comme une ombre dans ce doux tableau de femmes à la campagne. La réalité est bien plus brute, la forêt dangereuse. C’est par ce biais que viendront les problèmes. Une morsure de raton laveur oblige Augusta à prendre le risque de sortir de leur cocon, et ramène avec elle les deux Yankee, avides de chair fraîche.
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The Keeping Room est loin de porter un message d’espoir. Explorant la violence masculine d’une façon peu nuancée, le film a le mérite de mettre en avant des personnages féminins solides dans un genre généralement très masculin. C’est par leur point de vue que nous sommes témoins d’une Amérique rongée par la violence et le sang.