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[CRITIQUE] : La Belle et le Clochard


Réalisateur : Charlie Bean
Acteurs : Thomas Mann, Kiersey Clemons, Adrian Martinez, Yvette Nicole Brown,…
Avec les voix de : Justin Theroux, Tessa Thompson, Benedict Wrong, Janelle Monae, ...
Distributeur : Disney Plus France
Budget : -
Genre : Aventure, Romance, Famille
Nationalité : Américain
Durée : 1h35min

Synopsis :
Dans une petite ville de Nouvelle-Angleterre, la chienne cocker Lady voit sa vie parfaite bouleversée par l'arrivée d'un heureux événement dans la famille de ses maîtres. Elle fait alors la rencontre de Clochard, un chien errant pour qui la rue n'a plus aucun secret.



Critique :




Le temps est venu. Le célèbre studio aux grandes oreilles, qui a créé sa plateforme de streaming depuis peu, est enfin arrivée en France, avec un catalogue alliant nostalgie et contenus originaux, dont le remake en live-action du film d’animation La Belle et le Clochard de 1955. Il s’agit du cinquième remake en prise de vue réelle de la part du studio, après Cendrillon, La Belle et la Bête, Aladdin et Le Roi Lion sorti l'été dernier. Réalisé par Charlie Bean, un des réalisateurs responsables du film Lego Ninjago : le film, ce remake n’aura pas l’honneur de sortir en salle, il est donc un des premiers Disney+ original de la plateforme.


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Si nous ne sommes pas dupes sur la raison de moderniser les classiques d’animation de la firme, il apparaissait que c’était un moyen comme un autre de montrer l’évolution des techniques de l’image, notamment des effets spéciaux, comme nous le dévoilait le Cendrillon de Kenneth Branagh. Mais tout ceci comporte une limite et nous pouvons vraiment nous demander ce besoin de revenir sur les films d’antan, d’autant plus que nous prenons toujours plaisir à nous y replonger. Avec ce besoin d’aller au plus loin des techniques, Le Roi Lion de Jon Favreau y perdait toute son âme, ressemblant plus à un documentaire animalier, qu’une tragédie shakespearienne. Ce nouveau La Belle et le Clochard bénéficie également de ces superbes CGI, pour créer des chiens plus vrais que nature et leur permettre de parler, mais a la bonne idée d’y inclure également de véritables chiens pour les scènes muettes, ce qui apporte beaucoup de réalisme, et un côté film “à la Beethoven”, qui ici, fonctionne parfaitement.


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Car la morale sur l’abandon de nos petites bêtes poilus, les scènes de fourrière prennent une nouvelle ampleur en prise de vue réelle et ce réalisme apporte au récit une dimension beaucoup plus sombre, sur l'égoïsme des humains face à nos fidèles animaux à quatre pattes. Cependant, ce réalisme a encore une fois des limites. La scène culte du repas aux chandelles perd de son charme et les scènes où ils prennent la parole n'ont pas le même charme, le passage des chiens réels aux CGI étant parfois laborieux, pour ceux et celles aux yeux aiguisés. La question se pose, pourquoi avoir donner la parole aux chiens ? Pour coller le plus possible au film original évidemment, mais quand on voit comment des films live comme les Beethoven ou les 101 Dalmatiens fonctionnent toujours sur petits et grands, nous ne comprenons pas tellement le choix de Charlie Bean et de son équipe.


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La Belle et le Clochard version 2.0 se la joue vintage, aux doux tons roses poudrés, un univers pas si éloigné des téléfilms de Noël. Le film choisit de donner des visages à Jim chéri et à Darling, contrairement à celui de 1955, offrant en même temps une diversité à cette bourgeoisie imagée et aseptisée. Les relents racistes, venant des chats siamois de la tante Sarah et leur chanson ont été supprimé et remplacé par la chanson “What a shame”. Tout est fait pour adoucir au maximum cette histoire d’amour, pour passer un bon moment en famille.


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Malgré quelques changements, La Belle et le Clochard de Charlie Bean reste très proche de la version 1955. Si le fait d’avoir de vrais chiens permet de capter de beaux moments d’émotion, le film en lui-même est loin d’égaler le classique Disney et ses scènes cultes. Ce n’est pas encore le moment où on découvrira un besoin concret des remake en prise de vue réelle, qui amènera un nouveau point de vue sur ces histoires intemporelles.


Laura Enjolvy