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[CRITIQUE] : Terminator : Dark Fate


Réalisateur : Tim Miller
Acteurs : Mackenzie Davis, Natalia Reyes, Linda Hamilton, Gabriel Luna, Arnold Schwarzenegger,...
Distributeur : Twentieth Century Fox France
Budget : -
Genre : Action, Science-Fiction.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h09min.

Synopsis :

De nos jours à Mexico. Dani Ramos, 21 ans, travaille sur une chaîne de montage dans une usine automobile. Celle-ci voit sa vie bouleversée quand elle se retrouve soudainement confrontée à 2 inconnus : d’un côté Gabriel, une machine Terminator des plus évoluées, indestructible et protéiforme, un « Rev-9 », venue du futur pour la tuer ; de l’autre Grace, un super-soldat génétiquement augmenté, envoyée pour la protéger. Embarquées dans une haletante course-poursuite à travers la ville, Dani et Grace ne doivent leur salut qu’à l’intervention de la redoutable Sarah Connor, qui, avec l’aide d’une source mystérieuse, traque les Terminators depuis des décennies. Déterminées à rejoindre cet allié inconnu au Texas, elles se mettent en route, mais le Terminator Rev-9 les poursuit sans relâche, de même que la police, les drones et les patrouilles frontalières… L’enjeu est d’autant plus grand que sauver Dani, c’est sauver l’avenir de l’humanité.


 

Critique :



Passé l'affront totalement abracadabrantesque fait à tous les fans, incarné par le piteux cinquième opus de la franchise - Terminator Genisys -, James Cameron, qui avait déjà honteusement adoubé le bébé sans le moindre remords à l'époque (comprendre plus vulgairement " j'avais besoin d'argent pour Avatar 2, 3, 4 et 5 "), a donc récupérer les droits de sa saga d'amour, pour lui refaire un nouveau ravallement de facade hautement dispensable, échoué cette fois à un Tim Miller dont le seul fait de gloire est le sympathique Deadpool.
Reculer pour mieux trebucher, c'est un peu le credeau amorcé par ce bien nommé Dark Fate, reprenant peu ou prou le même parti-pris que Genysis (on rembobine tout pour réécrire la saga avec plein de fautes d'orthographes et de l'encre qui tâche, malgré un premier tiers convaincant), avec en prime l'étiquette " Cameron " sur le scénario (il en aurait eu l'idée originale, reprise ensuite par un pôle de quatre scénaristes), propose à son auditoire d'oublier à nouveau tout ce qui a fait suite au chef-d'oeuvre Terminator 2 - Le Jugement Dernier (le solide The Rise of The Machines, l'excellent Renaissance), pour repartir sur un nouveau futur tellement réécrit au fil du temps, que même ce pauvre Doc Brown en aurait des migraines carabinées rien que d'y penser.



Plombé par une introduction qui met vraiment dans l'ambiance, salissant dans les grandes largeurs l'héritage de The Judgment Day en à peine quelques secondes (recyclant des images d'archives du film et un rajeunissement pataud des héros originaux, bazardés avec un irrespect total), le film laisse bien trop vite exploser à la rétine la faiblesse d'une sorte de relecture 2.0 ++ de la saga, ou le fameux jugement dernier a été arrêté mais pas vraiment - Skynet n'est plus, mais la bêtise humaine persiste encore et toujours.
Pourquoi pas sur le papier, après tout cette contradicion d'une deadline avortée est le sens même de la direction prise (la seule à prendre, en même temps) par tous les autres opus de la saga.
Le problème, c'est que la péloche ne se démarque jamais vraiment de celles-ci, et ne fait qu'en reproduire un calque en bon et dû forme, avec son lot de scènes d'action impersonnels (sauf la première, plutôt bien rythmée, rappelant le premier face-à-face entre le T-800 et le T-1000), d'incohérences multiples et de surenchère putassière (un Terminator plus fort que les précédents, mi-endosquelette, mi-métal liquide et qui peut littérament se dédoubler... ok); le tout enrobé dans une couche casse-gueule entre un désir sincère de modernité, et des coups de rétroviseurs nostalgiques vers le passé - les retours superflus et essentiels à la fois, d'Arnold Scwharzenegger et (surtout) Linda Hamilton.
Un popotin ne pouvant tenir sur trente-six chaises en même temps (quoique...), Dark Fate tourne donc majoritairement à vide durant ses (très) longues deux heures de métrage, articulant son intrigue téléguidée de chasse faussement mystérieuse et burnée, non plus autour de Sarah Connor - uniquement là que pour botter des culs -, mais bien de la jeune Dani Ramos et de sa Kyle Reese à elle, Grace, une jeune femme bionique rappelant fortement le Marcus Wright de Renaissance.



Tout comme pouvait l'être Jurassic World et Le Réveil de la Force, qui eux aussi se revendiquaient autant comme une suite que le potentiel premier opus d'une nouvelle trilogie (ce que pourrait/devrait être le film en cas de succès... comme Renaissance et Genisys à l'époque), mais qui piochaient aveuglèment dans les oeuvres originales; le film de Tim Miller trébuche bien trop pour rendre cohérente et même pertinente, sa potentielle nouvelle menace (exit Skynet, bonjour une nouvelle intelligence artificielle créant elle-aussi des robots, pour liquider ceux qui vont " causer " l'anéantissement du monde) et même tout simplement, sa nouvelle monture singeant les blockbusters lambda (voyager et multiplier les cadres pour masquer les trous noirs de l'intrigue... coucou Hobbs & Shaw), là ou T2 révolutionnait le genre de bout en bout.
Pourtant, ce serait de mauvais foi de dire que la " patte " Cameron ne se décèle sur plusieurs niveaux, que ce soit dans l'action (la première scène,  entre baston homérique et course-poursuite haletante, et le climax scindé en trois parties) ou dans l'écriture, avec une mise en avant louable de personnages féminins forts, qui se définissent par leurs actes (formidable personnage que celui de Grace, incarné à la perfection par Mackenzie Davis), et un propos alarmiste sérieux qui ne dénote absolument pas des films originaux.
Mais Miller, définitivement pas manchot derrière la caméra (malgré un amour irritant pour les ralentis en masse), n'est pas le papa de Titanic, et son accumulation furieuse d'action étouffante et over the top digne d'un Fast & Furious - les SFX limites en prime -, couplée à un fan service maladroit, peine sensiblement à maintenir l'intérêt et obtenir l'adhèsion des fans les plus endurcis de la saga, qui décèlent les failles à dix kilomètres à la ronde de cette croisée des chemins toute sauf originale.



Et c'est dommage, car on en retire quelques satisfactions loin d'être négligeable, que ce soit le score au poil de Junkie XL, quelques prestations enlevées (Davis donc, mais aussi Natalia Reyes, là ou Gabriel Luna fait ce qu'il peut en Robert Patrick du pauvre) et les retours habités de Schwarzy et Hamilton.
Si le premier démontre, tout comme Sly, qu'il est un papy qui en a encore dans les biceps (son T-800 humanisé et touchant, pas aidé par quelques punchlines foireuses, est une vraie bouffée d'air frais dans le dernier tiers), la seconde elle, badass comme jamais, illumine l'écran de son charisme animal, et ferait presque oublier les limites de l'évolution facile de son personnage (si elle est émouvante dans sa quête de sens passé le jugement dernier, elle vanne tout du long pire qu'un sidekick de luxe dans un B movie des 80's... sad but true).
Pas complétement la purge redoutée sans pour autant incarner le blockbuster number one de l'année, littéralement englué dans le mécanisme de répétitions à outrance des films originaux, qui gangrènent quasiment toutes les suites de la saga (une fois encore, sauf Renaissance), dénué d'ambitions et d'une vraie identité propre, Terminator : Dark Fate fait décemment mieux que Genisys (pas dur), mais ne relève pas plus que cela le nivellement vers le bas d'une franchise qui n'aura même pas trouvé le salut dans les bras de son géniteur.
Une nouvelle occasion manquée, mais elle reviendra, soyons-en certains...


Jonathan Chevrier





On aimerait vraiment voir débarquer sur les écrans ce que Dark Fate promettait timidement d’être : une véritable suite au diptyque original de James Cameron, dont tous les opus suivant ont depuis plus ou moins déçu avec pour point d’orgue l’horrible, le détestable accident industriel que fut Genisys. Mais on ne va pas se mentir : on y croit plus du tout, et c’est avec un œil très légèrement intrigué par les retours annoncés de James Cameron (à la production seulement, faut pas déconner), Linda Hamilton et Edward Furlong (un gros vilain mensonge de producteur pour ce dernier) que l’on accueil ce nouveau film qui tout comme Genisys, aspire à devenir la base d’une nouvelle trilogie. Si le film est en tout point bien plus intéressant que ce dernier, ça reste un assez mauvais blockbuster à mille lieu d’être digne de son radieux héritage.



Si Dark Fate se démarque positivement de Genisys, ce n’est pas dans son exécution qui reste plutôt minable, mais par les quelques idées et tentatives louables qu’il opère. La principale étant d’assumer pleinement d’être un blockbuster post-metoo, en imposant un trio d’héroïne 100% féminine et 66.6% badass. Et ça fonctionne plutôt pas mal à ce niveau-là : Linda Hamilton est devenu encore plus classe en prenant de l’âge, Mackenzie Davis fonctionne très bien dans son rôle d’humaine améliorée, et le personnage de Dani… est une très pauvre déclinaison de la Sarah Connor du premier film. Cette note d’intention est très claire et imprègne tout le film; de la situation de Dani au début de l’intrigue qui semble porter sur ses épaules la charge mentale de son père et de son petit frère, à la prise de conscience finale - diablement prévisible - des héroïnes, en passant par l’histoire du T-800 qui certes sera la caution humoristique du film (efficace) mais qui véhicule globalement une idée du genre « Men are trash. Take a Terminator instead. ». C’est dans l’ADN du métrage de A à Z. Ce qui malheureusement ne suffit pas à en faire une réussite.
On peut s’interroger sur la réelle pertinence du retour d’Arnold Schwarzenegger, qui semble greffé assez artificiellement sur un film qui cherche à mettre en place ses nouveaux personnages et sa mythologie rebootée. On peut le voir comme il est présenté, une anomalie dans cette timeline, envoyé d’un futur qui a été annulé... ou bien comme l’argument commercial du film, on vient voir un film Terminator pour Schwarzy, alors il faut bien le mettre quelque part.



L’introduction d’êtres humains augmentés dans le futur est plutôt intéressante même si c’est un sujet exploré mille fois dans le genre, en revanche le nouveau Terminator Rev-9 interprété par Gabriel Luna n’est pas une franche réussite et ressemble plus à une idée de scénariste bourré qu’un véritable concept de science-fiction. C’est très grossièrement un T-800 et un T-1000 en même temps. J’aurais tendance à dire que c’est toujours mieux que le John Connor modifié de Genisys, mais celui-ci bénéficiait au moins de l’aura de son personnage et du charisme de Jason Clarke, là où le Rev-9 et son interprète aurait à peine les épaules pour être un adversaire secondaire. C’est très léger. Aussi, si le film est moins grossier que Genisys (décidément…) dans ses références aux films de Cameron, ça reste loin, très loin d’être le pinacle de la subtilité, d’autant plus qu’il semble souvent singer des morceaux d’intrigue en supprimant ce qui les rendait pertinents.
Il n’y a qu’à comparer deux scènes similaires dans les deux films pour se rendre compte du gouffre entre Dark Fate et Le Jugement Dernier : Sarah tombant nez à nez avec le T-800. Là où la mise en scène virtuose de Cameron nous fait comprendre tout ce que cette vision évoque chez elle, on sent la détresse, la peur, le sentiment d’impuissance face à cet être mécanique surpuissant (peut-être ma scène préférée du film), la mise en scène fadasse de Tim Miller elle, n’évoque rien, et ne détonnerait pas dans une vieille telenovela.



Ce qui manque finalement le plus au film, c’est le talent d’un metteur en scène qui saurait magnifier ses concepts sans être bridé par le studio. Le film est visuellement insipide quand il n’est pas purement moche ou illisible, c’est vide, impersonnel, un prototype de film de studio mal fagoté. Alors pour son propre bien, laissons mourir cette saga à l’agonie depuis déjà trop longtemps.


Kevin



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