[CRITIQUE] : Ma
Réalisateur : Tate Taylor,
Acteurs : Octavia Spencer, Diana Silvers, Juliette Lewis, Mckaley Miller, ...
Distributeur : Universal Pictures International France
Budget : -
Genre : Thriller, Épouvante-horreur
Nationalité : Américain
Durée : 1h40min
Synopsis :
Sue Ann, une femme solitaire vit dans une petite ville de l’Ohio. Un jour, une adolescente ayant récemment emménagé, lui demande d’acheter de l’alcool pour elle et ses amis; Sue Ann y voit la possibilité de se faire de nouveaux amis plus jeunes qu’elle. Elle propose aux adolescents de traîner et de boire en sûreté dans le sous-sol aménagé de sa maison. Mais Sue Ann a quelques règles : ne pas blasphémer, l’adolescent qui conduit doit rester sobre, ne jamais monter dans sa maison et l’appeler MA. Mais l’hospitalité de MA commence à virer à l’obsession. Le sous-sol qui au début était pour les adolescents l’endroit rêvé pour faire la fête va devenir le pire endroit sur terre.
Critique :
La relation professionnelle entre le réalisateur Tate Taylor et l’actrice/productrice Octavia Spencer dure depuis les premiers pas du metteur en scène, avec son court-métrage Chicken Party en 2003. Depuis, il n’a cessé de lui donner des rôles (à part pour La fille du train) et lui a même permis de gagner son Oscar pour son rôle dans La couleur des sentiments (film qui regroupe un bon nombre d’actrices célèbres : Emma Stone, Jessica Chastain, Bryce Dallas Howard, Viola Davis, Allison Janney et bien sur Octavia Spencer). Le réalisateur s’est essayé à plusieurs genre : la comédie, le drame, le biopic, le thriller. Avec Ma, son nouveau film, il s’associe avec le studio Blumhouse pour nous proposer un thriller horrifique. Octavia Spencer détient cette fois le premier rôle (elle qui a longtemps enchaîné les seconds, avec beaucoup de talent ceci-dit).
A l’instar de Unfriended : Dark Web, une des dernières productions du célèbre studio Blumhouse, Ma laisse de côté le surnaturel pour se concentrer sur le personnage de Sue Ann, vengeresse et sociopathe, qui perd doucement pied dans un thriller qui ne dépassera jamais le déjà-vu dans le genre. On sent l’envie de Tate Taylor de mettre sa grande amie Octavia Spencer en avant, car le reste des personnages sont soit simplistes, ou alors carrément anecdotiques. Sue Ann porte le film sur ses épaules, et même si l’on sent que l’actrice s’amuse avec ce rôle à contre-pied, cela ne suffit pas.
Le scénario ne fait pas dans la dentelle. Maggie arrive dans une nouvelle ville et se fait vite des amis. Elle sort souvent pour s’intégrer, boit de l’alcool et s’amuse. Le seul hic, ils ont moins de vingt et un an et ne peuvent donc pas acheter de quoi boire. Coup de chance, ils tombent sur Sue Ann, une gentille secrétaire vétérinaire, adorable et maternelle. Elle leur donne même son sous-sol, pour qu’ils puissent s’amuser en sécurité. Sue Ann, bientôt surnommé Ma (pour souligner son côté maman gâteau) se prend à faire la fête avec eux. Tout va bien dans le meilleur des mondes ? Oh que non. Ma devient vite envahissante, quitte à avoir un comportement bizarre et même dangereux. Mais cela ne cacherait pas un traumatisme venant de ses années lycée et une vengeance programmée ? Les adolescents sont des clichés ambulant pour un côté plus jouissif et malsain quand ils sont pris dans le filet de Ma : le beau gosse, la pimbêche fêtarde, le black drôle et le couple niais et innocent. Le film tend à pencher la balance du côté de Sue Ann cependant, car si elle vire du côté sombre, ce n’est pas à cause des jeunes (qui sont des dommages collatéraux) mais à cause des adultes qui sont coupables de l’avoir harcelée au lycée. Grâce au flash-back, le spectateur la prend en pitié, et les adultes (Missi Pyle, Luke Evans et Allison Janney) sont si détestables que la vengeance prend tout son sens.
Pourtant, la sauce ne prendra jamais avec Ma, surtout quand on sait que Tate Taylor a pris comme référence Misery ou Carrie au bal du diable. Le film n’a jamais l’ambition des films cités, ni même la maîtrise de l’angoisse ou de la mise en scène. Ma ne sort pas de sa zone de confort, avec un scénario prévisible et des scènes d’angoisse qui nous angoissent jamais justement.
Ma est en mode pilotage automatique. Tate Taylor ne donne aucune ambition à son film, et nous propose un petit thriller digne d’un téléfilm. C’est gentillet, mais loin des références du genre.
Laura Enjolvy
Sue Ann, une femme solitaire vit dans une petite ville de l’Ohio. Un jour, une adolescente ayant récemment emménagé, lui demande d’acheter de l’alcool pour elle et ses amis; Sue Ann y voit la possibilité de se faire de nouveaux amis plus jeunes qu’elle. Elle propose aux adolescents de traîner et de boire en sûreté dans le sous-sol aménagé de sa maison. Mais Sue Ann a quelques règles : ne pas blasphémer, l’adolescent qui conduit doit rester sobre, ne jamais monter dans sa maison et l’appeler MA. Mais l’hospitalité de MA commence à virer à l’obsession. Le sous-sol qui au début était pour les adolescents l’endroit rêvé pour faire la fête va devenir le pire endroit sur terre.
Critique :
Ne sortant jamais de sa zone de confort, porté par un scénario prévisible et des scènes d’angoisse justement jamais angoissantes, #Ma est un thriller horrifique en mode pilotage automatique, sans ambition et bourré de clichés (@CookieTime_LE) pic.twitter.com/l63ggq11Qh— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) 7 juin 2019
La relation professionnelle entre le réalisateur Tate Taylor et l’actrice/productrice Octavia Spencer dure depuis les premiers pas du metteur en scène, avec son court-métrage Chicken Party en 2003. Depuis, il n’a cessé de lui donner des rôles (à part pour La fille du train) et lui a même permis de gagner son Oscar pour son rôle dans La couleur des sentiments (film qui regroupe un bon nombre d’actrices célèbres : Emma Stone, Jessica Chastain, Bryce Dallas Howard, Viola Davis, Allison Janney et bien sur Octavia Spencer). Le réalisateur s’est essayé à plusieurs genre : la comédie, le drame, le biopic, le thriller. Avec Ma, son nouveau film, il s’associe avec le studio Blumhouse pour nous proposer un thriller horrifique. Octavia Spencer détient cette fois le premier rôle (elle qui a longtemps enchaîné les seconds, avec beaucoup de talent ceci-dit).
A l’instar de Unfriended : Dark Web, une des dernières productions du célèbre studio Blumhouse, Ma laisse de côté le surnaturel pour se concentrer sur le personnage de Sue Ann, vengeresse et sociopathe, qui perd doucement pied dans un thriller qui ne dépassera jamais le déjà-vu dans le genre. On sent l’envie de Tate Taylor de mettre sa grande amie Octavia Spencer en avant, car le reste des personnages sont soit simplistes, ou alors carrément anecdotiques. Sue Ann porte le film sur ses épaules, et même si l’on sent que l’actrice s’amuse avec ce rôle à contre-pied, cela ne suffit pas.
Le scénario ne fait pas dans la dentelle. Maggie arrive dans une nouvelle ville et se fait vite des amis. Elle sort souvent pour s’intégrer, boit de l’alcool et s’amuse. Le seul hic, ils ont moins de vingt et un an et ne peuvent donc pas acheter de quoi boire. Coup de chance, ils tombent sur Sue Ann, une gentille secrétaire vétérinaire, adorable et maternelle. Elle leur donne même son sous-sol, pour qu’ils puissent s’amuser en sécurité. Sue Ann, bientôt surnommé Ma (pour souligner son côté maman gâteau) se prend à faire la fête avec eux. Tout va bien dans le meilleur des mondes ? Oh que non. Ma devient vite envahissante, quitte à avoir un comportement bizarre et même dangereux. Mais cela ne cacherait pas un traumatisme venant de ses années lycée et une vengeance programmée ? Les adolescents sont des clichés ambulant pour un côté plus jouissif et malsain quand ils sont pris dans le filet de Ma : le beau gosse, la pimbêche fêtarde, le black drôle et le couple niais et innocent. Le film tend à pencher la balance du côté de Sue Ann cependant, car si elle vire du côté sombre, ce n’est pas à cause des jeunes (qui sont des dommages collatéraux) mais à cause des adultes qui sont coupables de l’avoir harcelée au lycée. Grâce au flash-back, le spectateur la prend en pitié, et les adultes (Missi Pyle, Luke Evans et Allison Janney) sont si détestables que la vengeance prend tout son sens.
Pourtant, la sauce ne prendra jamais avec Ma, surtout quand on sait que Tate Taylor a pris comme référence Misery ou Carrie au bal du diable. Le film n’a jamais l’ambition des films cités, ni même la maîtrise de l’angoisse ou de la mise en scène. Ma ne sort pas de sa zone de confort, avec un scénario prévisible et des scènes d’angoisse qui nous angoissent jamais justement.
Ma est en mode pilotage automatique. Tate Taylor ne donne aucune ambition à son film, et nous propose un petit thriller digne d’un téléfilm. C’est gentillet, mais loin des références du genre.
Laura Enjolvy