[CRITIQUE] : Crazy Rich Asians
Réalisateur : John M. Chu
Acteurs : Constance Wu, Henry Golding, Michelle Yeoh,...
Distributeur : Warner Bros. France
Budget : -
Genre : Comédie, Romance.
Nationalité : Américain
Durée : 2h01min.
Synopsis :
Rachel Chu va passer l'été à Singapour avec son petit ami, Nicholas Young. Ce qu'elle ignore c'est qu'il habite un palais, qu'il voyage en jet privé et qu'il est l'un des célibataires les plus en vue d'Asie.
Critique :
Sans forcément renouveler le genre par son originalité, #CrazyRichAsians incarne néanmoins une drôle et plaisante comédie romantique sous fond de choc des cultures, porté par un cadre lumineux et superbe (Singapour) et une Michelle Yeoh tout simplement impériale (@Laure_Nitorink) pic.twitter.com/qaujIiegON— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) 14 octobre 2018
A l'heure où les cartes de la diversité semblent être un minimum redistribuées suite au succès planétaire de Black Panther, Crazy Rich Asians, premier film hollywoodien au casting entièrement constitué de comédiens d'origine asiatiques, s'est imposé comme un des événements ciné de l'été aux Etats-Unis. Un immense succès à créditer, hélas ,bien plus sur la jolie révolution industrielle qu'il incarne que sur la qualité scénaristique et cinématographique de cette adaptation du roman éponyme de Kevin Kwan signé John M. Chu (Jem et les hologrammes, GI Joe: Conspiration). Ce film est une comédie romantique basique sous fond de choc culturel entre une jeune femme de classe moyenne et sa riche et toute puissante belle famille.
Sans grande prétention ni originalité , le film déroule une intrigue plus que prévisible dans un cadre sublime et lumineux qui nous en met plein la vue: Singapour (rarement représentée à l'écran). Bien loin de forcer sur nos petites cellules grises, on devine très facilement les rebondissements et le grand final d'une histoire qui sent le déjà-vu (les conflits avec la belle-famille, les problèmes qu’engendrent les différences de classe sociale, de religion et autres déséquilibres financiers,...), mais qui reste cependant agréable à suivre.Rien de bien nouveau donc, et cela se ressent aussi dans l'écriture des personnages qui forment le couple principal du film. Le personnage de Nick Young, interprété par Henry Golding, n'a pas forcément de profondeur ni la possibilité de dépasser son simple statut de petit ami beau gosse là où Constance Wu, mieux servi, à plus de chance de s'épanouir dans les traits d'une femme moderne, simple et sympathique, qui a des réactions dans lesquels une spectatrice lambda peut se reconnaître. Mais les deux protagonistes, et l'intégralité du casting -bien que deux ou trois sortent un peu du lot en apportant une touche d'humour - se font complètement effacer par la merveilleuse Michelle Yeoh, glaciale et terriblement charismatique dans la peau d'une belle-mère intransigeante sur ses attentes pour son fils. Dès sa première scène (sous fond de racisme, où elle se fait honteusement refouler d'un hôtel par un employé lui conseillant « d’aller voir à Chinatown »), elle dévore ,comme toujours, la pellicule et s'impose comme le meilleur élément du film.
Portée par une réalisation appliquée - mais sans plus -, une esthétique léchée (beau travail sur les tenues, notamment les robes superbes, colorées et luxueuses qui collent parfaitement avec le thème du film) et une bande originale fraiche et rythmée (la B.O est ponctuée de reprises de célèbres chansons pop anglophones en mandarin, et entendre cette langue sublime est une vraie douceur pour nos oreilles), Crazy Rich Asians est une petite comédie romantique plutôt drôle et divertissante et qui, bien qu'elle n'apporte rien de nouveau en terme d'histoire, reste cependant sympathique à regarder.
Laure