[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #18. Semaine du 14 au 20 octobre
Chaque semaine je fais — pour vous — le tour des programmes TV en extirpant de tout cela une programmation cinématographique autour de trois œuvres.
Semaine du 14 Octobre au 20 Octobre
Dimanche 14 Octobre.
Spectre de Sam Mendes sur France2.
Un message cryptique du passé de Bond l’entraîne dans une mission personnelle ou il tente d’infiltrer une organisation baptisée Spectre. L’espion au service de Sa Majesté doit réduire a néant ce mystérieux ennemi qui confrontera James Bond à ses propres secrets…
Souffrant de la comparaison avec son colossal prédécesseur, Spectre s’est implanté dans l’esprit du spectateur comme une variante moins inspiré d’un Skyfall encore très ancré dans les mémoires. Pourtant, avec ce nouveau Bond, Sam Mendes est loin de proposer une suite reprenant les réussites du précédent opus. Le cinéaste poursuit son exploration du mythe bondien en signant un film crépusculaire, ou l’espion anglais se voit totalement dépassé par un monde ou la menace est un brouillard au ras du sol. Clairement paranoïaque, délaissant les scènes d’actions pour travailler la peur inhérente aux fantômes du passé, Mendes ne signe pas une simple suite, mais un film telle une peinture expressionniste.
Lundi 15 Octobre.
Douze Hommes en Colère de Sidney Lumet sur France5.
Un jeune homme d’origine modeste est accusé du meurtre de son père et risque la peine de mort. Le jury — composé de douze hommes — doit délibérer et lors du premier vote, onze votent coupables, or il faut une unaminité. Le juré qui vote non-couple explique son doute et demande quelques heures pour trancher le litige. Il s’emploie alors à les convaincre un par un.
Dans ce huis clos, Sidney Lumet exécute une machinerie incroyablement bien huilée. Se servant astucieusement des limites que lui impose le genre, le cinéaste parvient à créer une tension de plus en plus palpable, notamment grâce à l’utilisation de différentes focales donnant la sensation que le décor se rapproche des protagonistes. Mais, au-delà de l’exercice de style visuel, Douze hommes en colère déroule un scénario sans failles qui explore au travers de ses douze jurés toute la multiplicité de l’Amérique, ses couches sociales, ses préjugés, son racisme. Tout cela conduit a un plaidoyer contre la peine de mort avec une question : Peut-on être assez sur de la culpabilité d’une personne pour l’envoyer sur la chaîne électrique ?
Jeudi 18 Octobre.
Deadpool de Tim Miller sur M6.
Wade Wilson est un ancien militaire des Forces spéciales devenu mercenaire. Au cours d’une expérimentation, il se voit défiguré et doté d’un pouvoir de guérison. Se cachant sous le masque de Deadpool, il est bien décidé à traquer l’homme qui a failli anéantir sa vie…
Avec Deadpool, Tim Miller et Ryan Reynolds dynamite le film de superhéros enfermé depuis quelque temps dans une formule un brin lassante. Avec ce ton spécifique, fait d’humour trash et ultra-référencé, il offre un spectacle assez jouissif puisque sans réelle limite, tout en évitant l’écueil de l’émotion factice. Jouant allégrement de sa capacité à briser le quatrième mur, Deadpool devient dès lors un film méta se moquant gaiement des films de son genre. Aidé par l’interprétation passionnée de Ryan Reynolds, le film déroule un scénario un brin feignant — la vraie déception du film — mais qui malgré tout parvient à maintenir un rythme soutenu tout du long.
Thibaut Ciavarella