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[CRITIQUE] : Jurassic World : Fallen Kingdom


Réalisateur : Juan Antonio Bayona
Acteurs : Chris Pratt, Bryce Dallas Howard, Rafe Spall, Justice Smith, Toby Jones, Jeff Goldblum,...
Distributeur : Universal Pictures International France
Budget : -
Genre : Aventure, Science-Fiction.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h08min.

Synopsis :
Cela fait maintenant trois ans que les dinosaures se sont échappés de leurs enclos et ont détruit le parc à thème et complexe de luxe Jurassic World. Isla Nublar a été abandonnée par les humains alors que les dinosaures survivants sont livrés à eux-mêmes dans la jungle. Lorsque le volcan inactif de l'île commence à rugir, Owen et Claire s’organisent pour sauver les dinosaures restants de l’extinction.  Owen se fait un devoir de retrouver Blue, son principal raptor qui a disparu dans la nature, alors que Claire, qui a maintenant un véritable respect pour ces créatures, s’en fait une mission. Arrivant sur l'île instable alors que la lave commence à pleuvoir, leur expédition découvre une conspiration qui pourrait ramener toute notre planète à un ordre périlleux jamais vu depuis la préhistoire.




Critique :


On avait laissé la franchise Jurassic Park pas forcément entre de bonnes mains il y a tout pile trois ans avec Jurassic World, du peu inspiré Colin Trevorrow, tout autant suite directe du chef-d'oeuvre de Steven Spielberg que retour aux sources mitigé, reprenant les questionnements méta du film original (frontière brouillonne entre la fiction et l'outil marketing), pour l'adapter à une vision résolument critique et moderne (la lassitude facile du spectateur).
De l'entertainment bordélique et inoffensif mais franchement efficace, qui essayait de réfléchir sur son propre médium et de titiller la fibre nostalgique de son auditoire - avec brio dans le premier tiers -, tout en se tirant constamment une balle dans le pied (un chargeur entier d'un AK-47 à ce niveau-là) par la faiblesse de sa mise en scène (jamais audacieuse ni bandante) et son manque cruel de rigueur scénaristique.



Tous - dont nous - espéraient donc que l'arrivée en grande pompeux génial faiseur de rêves Juan Antonio Bayona à la tête de la suite, Fallen Kingdom, puisse endiguer ce nivellement vers le bas de la saga, cette volonté contradictoire de vouloir regarder en arrière pour mieux avancer, là où les premiers opus c'étaient justement démarqués de la concurrence par la force de leur essence follement novatrice.
Ce qu'il arrive - partiellement - à faire, même s'il est une nouvelle fois plombé par un script fourre-tout et faiblard à la limite du laborieux; une maladresse criante heureusement (très) souvent contrebalancée par une énergie et une envie de bien faire incroyable, ainsi qu'un habile mélange des genres.
Suivant le chemin balisé tracé par le précédent film (c'est une suite directement avec un casting vedette identique), tout en s'inscrivant étonnamment dans la même veine spectaculaire et humaine instaurée jadis par Spielberg (la révérence de l'élève au maître est évidente, et on pense souvent au Monde Perdu), le papa de A Monster Calls délocalise un brin la réflexion sur la surenchère technologique - encore présente - pour lui préférer celle du respect de la vie animale (discours écologique sincère et sans mauvais esprit à la clé), dans un grand huit émotionnel vertigineux qui assume pleinement ses dérives comico-violentes et jubilatoires.



Méchamment fun, portant fièrement le seau old school des bandes Amblin (avec un penchant savoureux pour le fantastique à la lisière de l'horreur, mais surtout un attachement certain pour l'enfance qui est déjà une pierre angulaire du cinéma de Bayona), impressionnant formellement mais encore trop sage et bancale pour incarner une vraie aventure singulière sur pellicule (fantasme déjà tué dans l'oeuf avec la présence de Trevorrow à la tête de Jurassic World III); Jurassic World : Fallen Kingdom est un honnête et rythmé blockbuster estival, bien meilleur et plus décomplexé que son plus jeune ainé (voire même que Jurassic Park 3), un conte gothique et poétique saupoudré à la surenchère Hollywoodienne, qui porte fièrement la patte de son cinéaste. 
Vu sa maladroite - pour ne pas dire foireuse - campagne promotionnelle, on pouvait s'attendre à bien pire...

Jonathan Chevrier

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