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[FUCKING SERIES] : Cobra Kai saison 6, partie 3 : Cobra Kai never dies !


(Critique - avec spoilers - de la troisième partie de la sixième et dernière saison)


Il y a une choses, essentielle, qu'il fallait dégager de la volonté des showrunners à scinder en trois parties égales, l'ultime saison d'une Cobra Kai que l'on aurait jamais cru, à ses débuts totalement improbables sur feu YouTube Red (petit ange parti trop tard), arriver jusqu'à six saison : au-delà de l'idée imposée par la firme au Toudoum, Netflix, de capitaliser comme des sagouins sur les adieux du show, jouer la carte d'un triple final en quinze épisodes permettait à offrir à chaque personnage une fin travaillée et satisfaisante, d'honorer les fans tout en titillant une dernière fois leur nostalgie dans un cocktail à la fois kitsch, émouvant et épique.

Et jusqu'à présent, passé la vision des deux premières parties, difficile de ne pas admettre que les petits plats avaient été mis dans les grands et que toutes les étoiles étaient alignées pour que la dernière salve d'épisodes soient exceptionnelles... spoilers : ça n'a pas manqué, et la série peut se targuer d'avoir l'une des fins les plus satisfaisantes de récente mémoire.

Elizabeth Morris/Netflix

Passé le climax fou de la seconde partie (un affrontement GÉNÉRAL et la mort de Kwon en plein Sekai Taikai, qui reviendra grâce aux machinations crapuleuses de Terry Silver), la série continue joliment à conserver intact l'intensité de la compétition sans pour autant laisser de côté l'humour burlesque de la saga - jadis totalement porté par feu Pat Morita/Miyagi - mais aussi son émotion profondément cathartique.

Si l'accent avait été sensiblement mis sur la jeune génération dans les épisodes précédents, c'est plus sur l'ancienne génération et les héros originaux que se focalisent cette dernière partie (même si les jeunes ne sont pas en reste, d'une Tori qui revit sur le tatami à un Axel qui se libère du joug de Wolf après un affrontement homérique face à Miguel, un temps aveuglé par le désir de vengeance, mais ramené à la raison par un Johnny plus mâture que jamais), avec comme pivot central la relation entre Daniel et Johnny (avec un William Zabka qui donne tout), qui ont plus que jamais besoin l'un de l'autre, et la manière dont ils veulent pleinement assumer leur statut de mentors à la fois en plein Sekai Taikai, mais aussi et surtout pour l'avenir.

Tout culmine à la fois dans une nouvelle et étrange apparition fantasmée de Miyagi (dont on pardonnera les SFX mitigés, puisqu'elle nourrit l'introspection d'un Daniel qui épouse enfin l'humilité de son sensei, et la vérité que ni la victoire ni la défaite n'a d'importance, mais seulement ce que l'on est à l'intérieur),  mais également dans le combat final Johnny/Wolf est un rappel direct aussi bien à celui de Daniel/Mike Barnes du troisième film (où Larusso prend totalement la place de Miyagi) mais aussi du premier combat Daniel/Johnny (avec un Johnny qui, cette fois, ne fonce pas tête baissée face au coup ultime de son adversaire).

Curtis Bonds Baker/Netflix

Même Kreese à droit à son arc - tardif - de rédemption (qui n'a pas toujours été mauvais, au fond, dans le show), lui qui sacrifiera sa propre vie pour sauver la famille de Johnny en tuant son éternel ami/ennemi Terry Silver, laissant in fine le dojo Cobra Kai à son meilleur élève, dont l'approche est désormais plus apaisée, avec une union des styles Attaque (Cobra Kai)/Défense (Miyagi-Do).

C'est dans La Vallée de San Fernando que tout prend fin mais surtout que tout prend sens, sorte de Battleworld adolescent - mais pas que - dont le pouls est une recherche constante, à la fois brutale et émotionnelle, d'un équilibre que seul le Karaté et l'amitié peuvent offrir.
Équilibre délicat, même si pas toujours heureux, entre la sitcom, le teen show, le buddy movie et le drame familial (de tous les revivals 80s ayant poppés depuis le milieu des années 2010, Cobra Kai est sans doute, avec Top Gun Maverick, le plus réussi et respectueux de la mythologie originelle) la série tire donc (définitivement) sa révérence d'une manière presque miraculeuse (tant certains virages apparaissent assez grossiers) tant tout fonctionne parfaitement dans sa volonté de rassembler et de célébrer ses personnages dans ce qui ne sont pas tant des adieux, qu'un au-revoir ou tout retour reste possible.

C'est triste donc mais, après tout, on nous l'a toujours répété avec force : Cobra Kai Never Dies...


Jonathan Chevrier