[CRITIQUE] : Strip-tease intégral


Réalisatrices•teurs : Régine Dubois, Mathilde Blanc, Stéphanie De Smedt, Jean Libon et Yves Hinant
Acteurs : -
Distributeur : Apollo Films
Budget : -
Genre : Documentaire.
Nationalité : Français, Belge.
Durée : 1h30min.

Synopsis :
Plus que jamais fidèle à l’esprit de la série culte qui a marqué les esprits et déclenché des vocations de cinéastes depuis près de trente ans, Strip-tease intégral nous offre, cette fois sur grand écran, cinq peintures sensibles, touchantes, parfois absurdes, souvent drôles, tantôt sombres ou lumineuses – mais toujours aussi vraies que nature – des vanités de la société humaine dans leur plus merveilleuse banalité.




Critique :



Si tu es un môme biberonné à la télévision des 90s, quand bien même le programme n'était pas forcément dans ta grille de vision, il est impossible que tu ne connaisse pas ne serait-ce que de nom l'émission belge Strip-tease chapeautée par le tandem Jean Libon/Marco Lamensch, mix avant l'heure de Vis ma vie et Confessions Intimes/Tellement vrai qui avait fait les beaux jours de Fr3 pendant une grosse vingtaine d'années, où l'intention était de s'attacher à l'intimité et au quotidien d'hommes et de femmes comme les autres, dont l'« effeuillage » induit par le titre venait finalement du fait de se livrer sans jugements ni tabous.

Une bonne intention pas toujours considérée comme telle (même si l'on est pas dans une manipulation aussi outrancière que du côté de ses héritiers sur TF1 et NRJ12), tant pour beaucoup, la frontière de la moquerie était parfois franchie - même si le tout était, assez souvent, plus sarcastique que réellement moqueur.

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Si son - troisième - retour sur grand écran apparaît un poil étrange (un come-back télévisé aurait, sans doute, été plus pertinent, même si Ni juge, ni soumise et Poulet Frites étaient de sacrées séances), difficile de ne pas voir notre intérêt gentiment titillé par ce Strip-tease intégral, retranscription stricto sensu du concept d'origine scindé en cinq segments comme autant de témoignages percutants d'une société moderne qui ne tourne définitivement plus rond.

D'une influenceuse à Dubaï totalement déconnectée de la réalité (L'Odeur de l'essence, le plus " Strip-tease " du lot, signé Stéphanie De Smedt), à une plongée au cœur d'une reconversion difficile dune sexagénaire dans le one woman show et les réalités de la précarité du monde spectacle et de l'auto-production (Miroir, mon beau miroir), en passant par une famille catholique obsédée par l'écologie et le zéro déchets (Zéro Déchet), un médecin hypocondriaque en quête d’antécédents familiaux (Les Antécédents Familiaux) et un autre, légiste, au passe-temps étonnant (Bidoche, le portrait le plus clinique mais aussi un chouia too much); Strip-tease intégral se fait une mosaïque captivante et nostalgique même si un poil inégale, qui nous rappelle au bon souvenir d'une époque pas si lointaine où la télévision, c'était quand-même vraiment bien.


Jonathan Chevrier



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