[CRITIQUE] : Mercato
Réalisateur : Tristan Séguéla
Acteurs : Jamel Debbouze, Monia Chokri, Hakim Jemili, Milo Machado-Graner,...
Distributeur : Pathe Films
Budget : -
Genre : Comédie Dramatique, Thriller.
Nationalité : Français.
Durée : 1h59min.
Synopsis :
Mercato nous plonge dans les coulisses du football d’aujourd’hui, industrie planétaire où les intérêts se chiffrent en milliards. Driss, agent de joueurs, a sept jours pour sauver sa peau avant la fin du mercato...
Critique :
Loin de la tendresse enthousiasmante d'un Ted Lasso, mais aussi et surtout (très) loin des gaudrioles d'un Fabien Oteniente qui a, sensiblement, fait du mal à la vision d'un football déjà pas très à l'aise sur grand écran (Trois zéros passait encore, mais Quatre zéros est, véritablement, un Grand Chelem de la honte fini à la pisse), Mercato, estampillé cinquième long-métrage de Tristan Séguéla (qui s'est tout récemment frotté - en partie - au foot avec la série Tapie, co-créée avec Olivier Demangel du côté de chez Netflix), préfère assez finement jouer sur une pelouse moins synthétique et définitivement plus casse-gueule.
Tellement que l'on aurait tendance, même si le jeu des comparaisons pas forcément pertinent sur le papier, de le logé un poil dans l'ombre de l'excellent La Surface de Réparation de Christophe Regin, drame sportif anti-spectaculaire à la lisière du cinéma de James Gray (toute propension gardée, calmez-vous), qui suivait le parcours torturé d'une figure de l'ombre, un ex-espoir du centre de formation du F.C. Nantes n'ayant jamais pu devenir pro, qui oeuvre depuis à faire le " sale boulot " dans l'ombre du club, sans être légitimement reconnu par lui.
Comme son illustre ainé (oui), le cinéaste s'attache à conter avec minutie non pas les affres purs et durs du terrain mais bien les arcanes professionnelles d'un monde loin d'être rose - le football-business, dans toute sa splendeur destructrice -, articulé autour des frustrations d'un agent de joueurs à l'aura déclinante, jadis incontournable et désormais obligé de suer sang et eau pour récupérer suffisamment de liquidité pour éponger ses dettes, aux dernières heures d'une période des transferts (qui donne son titre au film) où il devra absolument vendre l'un de ses joueurs, tout en se rapprochant d'un fils avec qui la relation déclinante est, peut-être, la plus grosse défaite de sa carrière.
Le tout avec un Jamel Debbouze merveilleusement impliqué, et qui semble revenir comme un boulet de canon, vers un cinéma dit plus " sérieux ", qu'il avait abandonné depuis Né quelque part de Mohamed Hamidi.
Pari gagnant, Séguéla joue entre les surfaces du thriller et du drame familial avec un schématisme certes un chouia trop marqué pour son bien, mais habilement mené comme une course contre-la-montre où le métier d'agent est pointé sous toutes les coutures (sensiblement les plus sombres, lui dont les dépassements de fonction sont légion), mais aussi l'écosystème (souvent) néfaste entourant toute star où vedette naissante du ballon rond, cloué aux basques d'un requin édenté mais toujours roublard, charmeur et attachant tout autant qu'il est désespéré et manipulateur.
Un homme aussi bien victime que bourreau de sa propre condition, à qui Debbouze, terriblement humain, donne une épaisseur émotionnelle et une noirceur presque insoupçonnées, dans ce qui est l'une de ses meilleures performances à ce jour.
L'une des belles surprises d'un début d'année ciné qui en compte déjà pas mal.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Jamel Debbouze, Monia Chokri, Hakim Jemili, Milo Machado-Graner,...
Distributeur : Pathe Films
Budget : -
Genre : Comédie Dramatique, Thriller.
Nationalité : Français.
Durée : 1h59min.
Synopsis :
Mercato nous plonge dans les coulisses du football d’aujourd’hui, industrie planétaire où les intérêts se chiffrent en milliards. Driss, agent de joueurs, a sept jours pour sauver sa peau avant la fin du mercato...
Critique :
Joli pari que #Mercato, qui joue entre les surfaces du thriller sous tension et du drame familial, pour mieux croquer une plongée minutieuse dans le foot-business avec pour guide un solide Jamel Debbouze, qui donne une épaisseur émotionnelle insoupçonnée à son agent manipulateur. pic.twitter.com/Xx2AA9UW0z
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) February 17, 2025
Loin de la tendresse enthousiasmante d'un Ted Lasso, mais aussi et surtout (très) loin des gaudrioles d'un Fabien Oteniente qui a, sensiblement, fait du mal à la vision d'un football déjà pas très à l'aise sur grand écran (Trois zéros passait encore, mais Quatre zéros est, véritablement, un Grand Chelem de la honte fini à la pisse), Mercato, estampillé cinquième long-métrage de Tristan Séguéla (qui s'est tout récemment frotté - en partie - au foot avec la série Tapie, co-créée avec Olivier Demangel du côté de chez Netflix), préfère assez finement jouer sur une pelouse moins synthétique et définitivement plus casse-gueule.
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Copyright Mika Cotellon |
Tellement que l'on aurait tendance, même si le jeu des comparaisons pas forcément pertinent sur le papier, de le logé un poil dans l'ombre de l'excellent La Surface de Réparation de Christophe Regin, drame sportif anti-spectaculaire à la lisière du cinéma de James Gray (toute propension gardée, calmez-vous), qui suivait le parcours torturé d'une figure de l'ombre, un ex-espoir du centre de formation du F.C. Nantes n'ayant jamais pu devenir pro, qui oeuvre depuis à faire le " sale boulot " dans l'ombre du club, sans être légitimement reconnu par lui.
Comme son illustre ainé (oui), le cinéaste s'attache à conter avec minutie non pas les affres purs et durs du terrain mais bien les arcanes professionnelles d'un monde loin d'être rose - le football-business, dans toute sa splendeur destructrice -, articulé autour des frustrations d'un agent de joueurs à l'aura déclinante, jadis incontournable et désormais obligé de suer sang et eau pour récupérer suffisamment de liquidité pour éponger ses dettes, aux dernières heures d'une période des transferts (qui donne son titre au film) où il devra absolument vendre l'un de ses joueurs, tout en se rapprochant d'un fils avec qui la relation déclinante est, peut-être, la plus grosse défaite de sa carrière.
Le tout avec un Jamel Debbouze merveilleusement impliqué, et qui semble revenir comme un boulet de canon, vers un cinéma dit plus " sérieux ", qu'il avait abandonné depuis Né quelque part de Mohamed Hamidi.
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Pari gagnant, Séguéla joue entre les surfaces du thriller et du drame familial avec un schématisme certes un chouia trop marqué pour son bien, mais habilement mené comme une course contre-la-montre où le métier d'agent est pointé sous toutes les coutures (sensiblement les plus sombres, lui dont les dépassements de fonction sont légion), mais aussi l'écosystème (souvent) néfaste entourant toute star où vedette naissante du ballon rond, cloué aux basques d'un requin édenté mais toujours roublard, charmeur et attachant tout autant qu'il est désespéré et manipulateur.
Un homme aussi bien victime que bourreau de sa propre condition, à qui Debbouze, terriblement humain, donne une épaisseur émotionnelle et une noirceur presque insoupçonnées, dans ce qui est l'une de ses meilleures performances à ce jour.
L'une des belles surprises d'un début d'année ciné qui en compte déjà pas mal.
Jonathan Chevrier
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