[FUCKING SERIES] : The Abandons : Duel de matriarches

(Critique - avec spoilers - de la première saison)

Qu’est-ce qu’on aime les bonnes confrontations familiales dans les fictions ! En effet, c’est le terreau idéal pour une dramaturgie aussi simple que forte, confrontant visions du monde, idéologies, classes sociales et autres options thématiques qui se voient mises en exergue par l’opposition. Il suffit pour cela d’avoir assez de bons personnages fouillés pour permettre de donner du corps et du cœur à ce conflit, à l’instar de la très sympathique série The Abandons qui arrive dès aujourd’hui sur la plateforme Netflix, bien aidée par un casting mettant en avant les interprètes de ses deux matriarches : Gillian Anderson et Lena Headey.

Les deux actrices imposent rapidement leur prestance tant les Van Ness sont riches et unis par les liens du sang tandis que la communauté menée par Fiona Nolan est plus proche du patchwork de rejetés orphelins faisant comme ils peuvent financièrement. La série parvient à rapidement inscrire la tension entre les deux camps jusqu’à un événement marquant qui ne peut que mettre définitivement le feu aux poudres, accentué par le contexte western du récit qui appuie d’autant plus un rapport à la violence et à la destruction qui ne peut qu’arriver.

Force est de constater que les sept épisodes sont assez bien rythmés pour tenir en haleine, profitant d’une écriture assez solide pour maintenir l’intérêt mais également de protagonistes intéressants qui se renvoient constamment leurs rapports sociaux dans un monde aride et brut. Les décors renforcent ce sentiment de bouillonnement humain, où la brutalité des liens et des conflits ne peut se régler que dramatiquement, le tout avec une mise en scène plutôt carrée. Si le casting s’avère bon, c’est bien évidemment l’opposition entre ces deux matriarches qui prend le principal intérêt, parvenant à approfondir un peu plus chacune pour éviter une certaine binarité morale tout en jouant de leurs auras respectives.

The Abandons se regarde assez vite, bien aidé par le charisme de Gillian Anderson et Lena Headey dans les rôles principaux. On notera ainsi que le format western sied bien à cette opposition familiale forte, renvoyant chacune à sa propre violence (physique, sociale) dans un décor de mise en lumière sociétale avec un bon rythme. C’est de la bonne série bien écrite, bien filmée et bien plus qu’appréciable comme on pourrait en binge watcher plus régulièrement.

Liam Debruel