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[CRITIQUE] : Le prix du sang


Réalisatrice : Emmanuelle Pickett
Acteurs : Mikey Madison, G-Eazy, Samuel Roukin, Jess Gabor,...
Distributeur : - 
Budget : -
Genre : Policier, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h21min

Synopsis :
Menacée de perdre la garde de sa fille, une jeune femme est contrainte de devenir informatrice pour la police et de piéger un trafiquant de drogue.





Il y a un gouffre certain entre ce qu'aurait pu/dû être la carriere de la craquante Mikey Madison sans son oscar, et la - sans doute - belle carrière qu'elle risque de connaître depuis que ce petit bout de statuette dorée est venu bousculer son parcours, grâce à sa magnifique partition dans le nom moins excellent Anora de Sean Baker.

Le symbole le plus parlant de cet écart plutot conséquent, fait d'ailleurs pleinement l'actualité (on se détend, c'est balancé en catimini en VOD, mais fais comme si c'était un événement, cher lecteur adoré), puisqu'au moment même où elle tourne la suite de The Social Network signée Aaron Sorkin (où elle brigue le lead féminin, aux côtés de Jeremy Allen White et Jeremy Strong, qvant saller tourner Reptilia de Alejandro Landes Echavarría, aux côtés de Kirsten Dunst), Le Prix à Payer aka All Souls de la wannabe cinéaste Emmanuelle Pickett - dont c'est le premier long-métrage -, chapeauté avant Anora, débarque sur les ondes comme de nombreux DTV made in Lionsgate, qui passe la frontière dans l'indifférence générale.

Copyright Lionsgate / ComingSoon

Bisserie sans audace et mollement ambiguë qui assume tout du long de n'être qu'un potentiel véhicule pour faire grimper un brin la notoriété de son interprète titre (ici indiscutablement convaincante, à la différence de tout le reste de la distribution), prenant ses bases sur un pitch à la fois familier et savamment taillé à la serpe (une mère de famille, menacée de perdre la garde de sa fille, est contrainte de jouer les informatrices pour les stups et de piéger un trafiquant de drogue), le film privilégie assez judicieusement bien plus la carte du polar dramatique tout en noirceur, que celle d'un thriller matiné d'action fragile même s'il ne fait jamais véritablement attention ni à sa narration (conventionnelle mais point désagréable, quand bien même elle n'explore jamais en profondeur la moindre de ses thématiques), ni à ses personnages (sans réelle consistance, sauf peut-être ceux de Madison et G-Eazy, un poil lieux lotis que les autres) et encore moins à sa mise en scène (du sous-David Ayer qui manque cruellement de peps et de nerfs).

Alors oui, All Souls/Le Prix à Payer ne pète pas dans la soie de l'originalité et roule continuellement sur du velours mais il est assez sur de ses (maigres) effets - comme de son rythme, dynamique et gentiment haletant -, pour incarner un modeste et perfectible petit bout de cinema noir qui fait son office pour quiconque n'en attend pas trop de lui.
On a vu mieux donc mais surtout bien, bien pire ces derniers temps...


Jonathan Chevrier