[CRITIQUE] : The Shadow's Edge
Réalisateur : Larry Yang
Acteurs : Jackie Chan, Tony Leung Ka Fai, Zifeng Zhang, Ci Sha,...
Distributeur : Space Odyssey
Budget : -
Genre : Action, Policier, Thriller.
Nationalité : Hongkongais, Chinois.
Durée : 2h22min
Synopsis :
Un mystérieux mafieux et ses 7 fils adoptifs manipulent et ridiculisent la police en piratant le système de surveillance ultramoderne de la ville, dans le but de récupérer une fortune en crypto-monnaie. La police devenue impuissante doit faire appel à un ancien expert qui va s’associer avec une jeune policière à laquelle il est lié par un secret qu’elle ignore. Une partie d’échec commence alors, où les cerveaux et la loyauté seront mis à l’épreuve.
Quand bien même l'idée veut que, par la force du prisme du septième art, les grands héros de notre enfance demeurent éternels, la dureté et irréversible vérité du temps vient inéluctablement les rattraper à un moment précis.
Mais à la différence de beaucoup, Jackie Chan, qui a donné plus que de raison son corps à la science d'un cinéma d'action dont il a (beaucoup trop) souvent franchit les limites l'infranchissable, pour divertir son auditoire, semble lui résister avec une assurance assez admirable, alignant encore quelques prouesses physiques face caméra même si elles laissent de plus en plus souvent place, à des facéties pas toujours défendables (du divertissement familial comme le pire du pendant Hollywoodien de sa carrière).
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| Copyright Space Odyssey |
De clowneries acrobatiques, il n'en est heureusement point question dans le particulièrement entrainant The Shadow's Edge de Larry Yang, vrai morceau de thriller à l'ancienne vissé sur l'opposition entre deux dinosaures dans une époque moderne où l'ère de la surveillance numérique omniprésente : un spécialiste de la surveillance à la retraite aux méthodes résolument traditionnelles (et dernier espoir d'une police impuissante), lancé dans la traque de « Shadow », le mystérieux mafieux/cerveau d'une équipe de braqueurs/7 fils adoptifs ayant réussi la prouesse de réaliser un braquage spectaculaire de cryptomonnaie à Macao, tout en disparaissant sans laisser de traces.
Tout tient là, dans cette opposition intense et magnétique, à la fois physique et psychologique dans une Macao qui a tout d'un personnage complexe à part entière, entre un King Jackie mesuré mais dont le style fermement ancré au sol est une arme redoutable (aucune fioriture dans son jeu comme dans les séquences d'action, visant plus l'efficacité à l'élégance), et un Tony Leung Ka Fai parfait en prédateur intellectuel et létal, habile du couteau.
L'énergie folle de ce duel d'un autre temps donne le ton d'un polar calibré et sans réelle surprise, qui a le bon ton de penser tout du long son action avec un réel souci de réalisme et d'impact, sans pour autant renier quelques élans de modernité assez brut, notamment dans un final sanglant et chaotique - mais au montage constamment lisible.
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Plus où moins bien rythmé mais globalement prenant même s'il s'approche les deux heures et demie de bobine, la force à un suspense plutôt maîtrisé comme à une jolie emphase sur ses personnages finement croqués, The Shadow's Edge, certes pas toujours subtil dans ses thématiques (ça tacle mignon notre sur-dépendance à la technologie, privilégiant l'intuition artificielle et algorithmique à celle humaine, pourtant plus efficace) ni solide sur ses appuis, n'en reste pas moins un sympathique thriller qui, il est vrai, ne se donne pas assez les moyens pour rivaliser avec le souvenir du cinéma HK de la belle époque.
Jonathan Chevrier



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