[CRITIQUE] : La pire mère au monde
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| Copyright 2025 - Balade Sauvage - 2.4.7. Films - TF1 Films Production. Auvergne-Rhône-Alpes Cinéma - Panache Productions - La Compagnie Cinématographique |
Réalisateur : Pierre Mazingarbe
Acteurs : Louise Bourgoin, Muriel Robin, Florence Loiret Caille, Gustave Kervern,...
Distributeur : Moonlight Films Distribution
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h25min.
Synopsis :
Louise de Pileggi, brillante substitut du procureur, a toujours eu des relations compliquées avec sa mère Judith qu’elle n’a pas vue depuis 15 ans. Quand elle se retrouve mutée au petit tribunal où Judith est greffière, Louise devient la cheffe de sa mère. Et pire encore : elles vont devoir collaborer dans une affaire à première vue banale, mais qui va mettre leurs nerfs à vif.
Discrètement mais sûrement, forte de choix qui l'a font explorer toutes les nuances de son jeu d'actrice, capable d'alterner entre comédie et drame avec une facilité absolument déconcertante, Louise Bourgoin détonne, rayonne mais surtout impose sans effort sa marque au sein d'un septième art hexagonal qui, n'ayons pas peur des morts, n'aurait pas été le même sans sa présence lumineuse depuis plus d'une décennie désormais.
Un de ses talents rare, qui peut nous vendre un film et nous pousser à se rendre en salles sur sa seule et unique présence (même pour des séances loin d'être attrayantes sur le papier, et parfois encore plus après vision), autant que de ceux capables de relever les menus défauts d'une écriture et/où d'une mise en scène ne les mettant jamais assez en valeur - voire même les deux.
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| Copyright Moonlight Distribution |
Passé le plutôt réussi Je le jure de Samuel Theis, qui avait déjà pour cadre une institution judiciaire dont l'opacité profonde ne fait que renforcer l'incompréhension (et la colère) d'une - bonne - frange de notre société, on la retrouve en cette fin d'année en vedette d'une séance assumée comme plus légère : La pire mère du monde, estampillé premier long-métrage du wannabe cinéaste Pierre Mazingarbe, dont le pitch dessinait les contours d'une comédie plus où moins originale jouant la carte redondante d'une relation mère-fille ronflante et conflictuelle (dont la résolution est, évidemment, l'une des clés prévisibles du récit), sur deux figures pas toujours empathiques mais définitivement plus complémentaires qu'elles ne le revendiquent.
Petite surprise à l'écran, quand bien même la péloche ne se déleste jamais totalement de ses grosses aspérités (d'un montage sur-découpé un brin hystérique/chaotique, à une distribution qui cabotine un peu trop joyeusement parfois - ce que ce type de projet à pourtant, paradoxalement, besoin -, en passant par des dialogues peut-être encore plus excessifs), Mazingarbe, issu du monde de la bande dessinée, arrive à donner du dynamisme à sa mise en scène comme à une narration mi-prenante, mi-cuite aux traits volontairement grossis et caricaturaux, pour mieux composer une comédie pulpeuse entre humour noir et comique de répétition qui, à défaut de toujours viser juste, tire suffisamment de balles pour se donner une chance d'y arriver.
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| Copyright Moonlight Distribution |
Pas totalement éloigné d'un épisode d'une série comico-juridico-polaro-familiale made in TF1 (où pourrait d'ailleurs figurer l'habituée Muriel Robin), tout en étant un poil plus audacieux - quitte à se prendre plusieurs platanes sur sa route - que le tout commun de la production hexagonale, La pire mère du monde incarne une proposition certes perfectible mais étonnamment mordante (et qui aurait pu l'être encore plus, avec un chouïa de justesse) et divertissante, savamment logé dans l'ombre de la folie douce du cinéma d'Albert Dupontel et sans véritable bout de gras superflu (moins d'une heure et demie de bobine).
Entre deux films de Noël sous glucose et/où deux, trois après-midi perfusés aux programmes " enfantins " de Gulli pour calmer nos petites têtes blondes (les joies des fêtes de fin d'année..), gageons que ça fait gentiment son office en salles, et ça ne cherche jamais à n'être plus que cela.
Jonathan Chevrier



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