[CRITIQUE] : Dites-lui que je l'aime
Réalisatrice : Romane Bohringer
Acteurs : Romane Bohringer, Clémentine Autain, Eva Yelmani, Josiane Stoléru,...
Distributeur : ARP Sélection
Budget : -
Genre : Comédie Dramatique.
Nationalité : Français.
Durée : 1h32min
Synopsis :
Romane décide d’adapter pour le cinéma le livre de Clémentine Autain consacré à sa mère. Ce projet va l’obliger à se confronter à son passé et à sa propre mère qui l’a abandonnée quand elle avait neuf mois.
On avait laissé le pendant cinéaste, encore naissant mais plein de promesses, de la comédienne Romane Bohringer sur un sacré premier effort, L'Amour Flou, co-chapeauté avec son ancien compagnon Philippe Rebbot (aussi bien à la réalisation qu'au scénario), joyeuse comédie sur une rupture bien réelle attachante et optimiste parce qu'infiniment vraie.
Une expérience à part merveilleusement bordélique (et, finalement, thérapeutique autant pour ses auteurs que pour son auditoire), riche en humour et en émotion, qui dépoussiérait l'image de la famille traditionnelle tout autant qu'elle prônait joliment le " vivre ensemble ".
Son second long-métrage, son premier en solo, suit une approche tout aussi personnelle mais avec des nuances : ce n'est pas - uniquement - son histoire qu'elle conte au détour Dis-moi que je l'aime, adaptation des mémoires de la politicienne, écrivaine et journaliste Clémentine Autain, mais elle a sensiblement été touché par son ouvrage, par ce parcours de vie aux similitudes douloureuses (la perte commune et très jeune, d'une figure maternelle essentielle).
Adoptant une approche - chargée - à la lisière du documentaire, entremêlant ses élans fictionnels avec des images d'archives et de véritables notes autobiographiques, le film, sensiblement dans l'ombre de l'œuvre tutélaire de feu Agnès Varda (quand bien même le titre lui, convoque celui du drame psychologique éponyme de Claude Miller, dans lequel figurerait à la distribution la mère de Clémentine Autain, la comédienne Dominique Laffin), se fait donc moins une adaptation stricto sensu qu'un canevas de portrait de femmes aux destinées passees sous silences, comme de celles de leurs progénitures frappées par l'ambivalence entre l'absence et la perte, entre la compréhension et le pardon face aux ressentiments d'hier.
Comme L'Amour Flou, Bohringer se sert du septième art comme d'un territoire symboliquement thérapeutique certes pas dénué de maladresses (à l'image de ses reconstitutions des scènes d'enfance, dispensables) voire d'un poil d'indécence dans le procédé, mais d'une intimité à la générosité rare dans sa volonté de créer une sorte de réconciliation familiale noble et bouleversante.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Romane Bohringer, Clémentine Autain, Eva Yelmani, Josiane Stoléru,...
Distributeur : ARP Sélection
Budget : -
Genre : Comédie Dramatique.
Nationalité : Français.
Durée : 1h32min
Synopsis :
Romane décide d’adapter pour le cinéma le livre de Clémentine Autain consacré à sa mère. Ce projet va l’obliger à se confronter à son passé et à sa propre mère qui l’a abandonnée quand elle avait neuf mois.
On avait laissé le pendant cinéaste, encore naissant mais plein de promesses, de la comédienne Romane Bohringer sur un sacré premier effort, L'Amour Flou, co-chapeauté avec son ancien compagnon Philippe Rebbot (aussi bien à la réalisation qu'au scénario), joyeuse comédie sur une rupture bien réelle attachante et optimiste parce qu'infiniment vraie.
Une expérience à part merveilleusement bordélique (et, finalement, thérapeutique autant pour ses auteurs que pour son auditoire), riche en humour et en émotion, qui dépoussiérait l'image de la famille traditionnelle tout autant qu'elle prônait joliment le " vivre ensemble ".
Son second long-métrage, son premier en solo, suit une approche tout aussi personnelle mais avec des nuances : ce n'est pas - uniquement - son histoire qu'elle conte au détour Dis-moi que je l'aime, adaptation des mémoires de la politicienne, écrivaine et journaliste Clémentine Autain, mais elle a sensiblement été touché par son ouvrage, par ce parcours de vie aux similitudes douloureuses (la perte commune et très jeune, d'une figure maternelle essentielle).
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Adoptant une approche - chargée - à la lisière du documentaire, entremêlant ses élans fictionnels avec des images d'archives et de véritables notes autobiographiques, le film, sensiblement dans l'ombre de l'œuvre tutélaire de feu Agnès Varda (quand bien même le titre lui, convoque celui du drame psychologique éponyme de Claude Miller, dans lequel figurerait à la distribution la mère de Clémentine Autain, la comédienne Dominique Laffin), se fait donc moins une adaptation stricto sensu qu'un canevas de portrait de femmes aux destinées passees sous silences, comme de celles de leurs progénitures frappées par l'ambivalence entre l'absence et la perte, entre la compréhension et le pardon face aux ressentiments d'hier.
Comme L'Amour Flou, Bohringer se sert du septième art comme d'un territoire symboliquement thérapeutique certes pas dénué de maladresses (à l'image de ses reconstitutions des scènes d'enfance, dispensables) voire d'un poil d'indécence dans le procédé, mais d'une intimité à la générosité rare dans sa volonté de créer une sorte de réconciliation familiale noble et bouleversante.
Jonathan Chevrier






