[TOUCHE PAS À MES 80ϟs] : #187. 10 to Midnight
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| © 1983 Metro-Goldwyn-Mayer Studios Inc. All Rights Reserved. |
Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 80's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios (Cannon ❤) venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 80's c'était bien, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, mettez votre overboard dans le coffre, votre fouet d'Indiana Jones et la carte au trésor de Willy Le Borgne sur le siège arrière : on se replonge illico dans les années 80 !
#187. Le Justicier de minuit de J. Lee Thomspon (1983)
Alors en pleine planification de son hold-up bigger than life qui l'aura vu jouer dans la même cour que les grandes firmes Hollywoodiennes, la Cannon frappait un grand coup en s'attachant les services de la légende Charles Bronson, première immense star qui servira de porte étendard au studio (moyennant un cachet rondelet pour l'époque : 1,5 million de dollars).
Échaudé d'avoir été recalé par King John Carpenter pour être son Snake Plissken dans New York 1997 (et heureusement, tant Kurt Russell était parfait pour le rôle), l'éternel homme à l'harmonica à la soixantaine bien tassée, s'en est donc allé jouer les grandes faucheuses à Magnum 44 dans une pluie de bisseries hautement recommandables, la Cannon ayant bien fait les choses en rachetant les droits de son dernier grand hit, Un Justicier dans la Ville de Michael Winner, pour en produire un maximum de suites à une heure ou la franchisation à outrance avait encore une saveur et une certaine éthique : divertir plus que de compter les billets verts.
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Intercalé entre un Death Wish 2 encore plus sombre et réac que le premier (limite a la lisière du slasher, avec un héros plus létal et inexpressif que jamais) et un divertissant troisième film censé se dérouler à New York alors qu'il a majoritairement été tourné à Londres (ne parlons même pas d'une quatrième aventure ludique qui n'en déjà plus rien à foutre de son script), Le Justicier de Minuit aka 10 to Midnight de J. Lee Thompson (que Bronson retrouvera justement sur La loi de Murphy et Le justicier braque les dealers, avec son Danny Trejo très faux), qui n'a strictement rien à voir avec la saga Paul Kersey (les joies du titrage hexagonal), est un vigilante dans la plus simple et absurde définition du terme, soit clairement le type de VHS
Basé sur un récit totalement décousue et incohérent, l'histoire est tout du long vissé sur les aternoiments de Leo Kessler, vieux briscard de la police de Los Angeles mais toujours habile du revolver, lancé à la poursuite de Warren Stacey, un détraqué sexuel qui éventre ses victimes selon un rituel bien précis (et glauque as hell).
Mais une fois arrêté, la justice, fautes de preuves, remettra le dit tueur fétichiste en liberté et fera de la fille de Kessler, lassé de l'incapacité des juges à faire appliquer la loi, l'une des cibles de choix du bonhomme...
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Sous-Maniac se transformant en Death Wish bien poisseux et manichéen pas si éloigné du tout aussi bis Horreur dans la ville (avec un Chuck Norris des grands jours, et qui lui aussi donnait un peu de substance à son tueur fou), riche en figures populaires des 80s (de Lisa Eilbacher, Andrew " Furie " Stevens, Geoffrey Lewis où même une Kelly Preston faisant ses débuts à l'écran), dont la brutalité grimpe crescendo jusqu'à un final légendaire (une course-poursuite effrénée en pleine rue, avec le dit serial killer à poil et couteau à la main, poursuivant la fi-fille de Kessler, avec l'éternel Charlie derrière), Le Justicier de Minuit est un solide film d'exploitation totalement ancré dans son époque, à la fois bestial et régressif, filmé avec complaisance et à l'arraché par un Thomspon qui sait rendre une copie sans fausse note.
Ça fleure bon la VHS abîmée et, mine de rien, même si c'est loin d'être fin doux euphémisme), ça se regarde encore sans faim...
Jonathan Chevrier

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