[CRITIQUE] : Somnium
Réalisatrice : Racheal Cain
Avec : Chloe Levine, Will Peltz, Peter Vack, Johnathon Schaech,…
Distributeur : Shadowz
Budget : -
Genre : Science-fiction, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h30min.
Synopsis :
Dans la clinique du sommeil expérimentale Somnium, les rêves deviennent réels. Les effets secondaires peuvent inclure : hallucinations, paranoïa et cauchemars permanents.
Il est assez rare de pouvoir louer tout le catalogue d'une plateforme à une heure où la quantité prime souvent (tout le temps?) sur la qualité, à une heure où la course au contenu fait souvent produire et/où acheter n'importe quoi.
Mais force est d'admettre qu'à l'instar de Mubi, Shadowz se plie en quatre pour nous fournir en bonnes péloches horrifiques, qu'elles soient cultes, méconnues où même inédites, et mérite pleinement aussi bien l'intérêt, qu'un petit coup de projecteur à l'occasion (c'est gratuit, et ça ne mange pas de pain).
Et qui dit fin du mois dit, inéluctablement, un petit détour du côté de la plateforme pour aller y mirer ses dernieres propositions à date, souvent les ultimes cerises sur le gâteau d'une distribution mensuelle de plus en plus imposante.
Une séance comme Somnium donc, estampillé premier long-métrage de la wannabe cinéaste Racheal Cain, véritable couteau-suisse sur le projet (réalisatrice, scénariste et même chef décoratrice), petit bout de cinéma onirico-dystopique férocement sous influences (pensez Eternal Sunshine of the Spotless Mind et Mulholland Drive, voire même le chouette et méconnu Come True).
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| Yellow Veil Pictures / Shadowz |
Bâti sur une idée qu'aurait adoré aborder feu Stuart Gordon (modifier la personnalité d'autrui grâce à des rêves synthétiques), et dont la narration est collée aux basques d'une wannabe actrice qui, à la suite d'une rupture douloureuse, s'en va tenter sa chance au coeur d'une jungle Hollywoodienne où elle ne trouve que précarité et désillusion (on est pas si loin de la Maxine de Ti West).
Dans la dèche, elle commence à bosser de nuit dans l'institut Somnium, un laboratoire du sommeil qui, comme dit plus haut et grâce à un programme rigoureux de six semaines, reprogramme le cerveau des patients pendant leur sommeil...
Fable plus où moins inspirée tentant de dégainer au forceps sa morale désespérée (la vaine poursuite de nos rêves), Somnium impressionne moins dans son écriture (convenue et bardée de dialogues redondants) et dans son rythme - méchamment décousu -, que dans sa facture (notamment dans des séquences oniriques joliment vaporeuses) et l'interprétation remarquable de Chloë Levine, mais n'en reste pas moins un sympathique Midnight movie qui, à défaut d'incarner un solide thriller psychologique sous fond de quête identitaire et de manipulation des rêves, incarne peut-être la porte d'entrée au coeur de l'horreur US, d'une future faiseuse de cauchemar talentueuse.
Jonathan Chevrier


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