Breaking News

[CRITIQUE] : Predator : Killer of Killers


Réalisateurs : Dan Trachtenberg et Josh Wassung
Acteurs : avec les voix de Michael Biehn, Rick Gonzalez, Louis Ozawa Changchien, Lindsay LaVanchy,...
Distributeur : Disney Plus France
Budget : -
Genre : Animation, Action, Science-fiction.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h30min

Synopsis :
Les trois plus grands guerriers de l'histoire de l'humanité : une Viking, un ninja du Japon féodal et un pilote de la Seconde Guerre mondiale font face au tueur des tueurs. 




Que faire d'une franchise férocement à l'agonie, passé quelques suites sans saveurs - et autres spin-offs abominables -, qui n'arrivaient pas à tutoyer ne serait-ce que de loin, l'aura imposante du film original et, dans une moindre mesure, celle de son excellente suite qui quittait la jungle amazonienne, pour celle urbaine d'une Los Angeles écrasée par la canicule et une impitoyable guerre des gangs.

Si Shane Black pensait avoir la réponse sans être capable de la graver dans le marbre de la pellicule (même si son Predator est définitivement plus défendable que le film de Nimrod Antal, sorti dix ans plus tôt), Dan Trachtenberg lui, par la force d'un prequel savamment pensé qui revenait aux sources même de la saga, sans jamais avoir à se perdre dans le jeu putassier du fan service (à la différence, entre autres, de Fede Alvarez pour Alien Romulus).

Copyright 2025 20th Century Studios. All Rights Reserved.

Avec Prey, le bonhomme offrait donc un bain de jouvence au plus célèbre des prédateurs extraterrestres du cinéma ricain, tout en prenant sans demander son reste les clés de l'avenir de ses aventures sur le petit comme le grand écran, un futur des plus... imprévisible, dans le bon sens du terme.
Au-delà d'un plus où moins obligé Prey 2, dont le développement s'est vu décalé par deux autres productions sur la chaîne alimentaire des priorités de la FOX (et de la firme aux grandes oreilles gentiment cachée derrière), et un particulièrement alléchant Predator : Badlands qui rabat totalement les cartes de la mythologie initiée par le bijou de John McTiernan; place à Predator : Killer or Killers donc (que Trachtenberg co-réalise avec Josh Wassung), une semi-anthologie animée qui reprend peu où proue le même concept de Prey : placer le monstre/chasseur emblématique et arrogant (où Yautlas, dans son versant hostile) dans un environnement et une époque spécifiques encore jamais abordés par la saga, tout en rééquilibrant subtilement le rapport de force David vs Goliathesque.

Soit, pour la première fois, l'Europe du IXème siècle et le peuple vikings (à travers une obsessionnelle et sanglante quête de vengeance, clairement la plus captivante et aboutie du lot), le Japon féodal (où deux frères jumeaux se disputent leur héritage) et la Seconde Guerre mondiale (aux côtés d'un mécanicien qui se rêve pilote alors que escadrille alliée tombe sur un Yautla); trois histoires comme autant de possibilités pour le cinéaste de jouir de la liberté sans borne qu'offre l'animation, sans pour autant s'extirper d'un schéma classique nécessaire pour assurer un semblant de cohésion qui explose il est vrai, dans un troisième acte qui tentent de tout relier d'une manière un poil absurde et bordélique (très... Predators de Nimrod Antal, dans l'esprit).

Copyright 2025 20th Century Studios. All Rights Reserved.

Odyssée sanglante à l'animation par étapes mi-figue, mi-raisin (saccadée et sensiblement dans l'ombre du diptyque Into The Spider-Verse voire de la série Arcane), qui souffre peut-être un peu trop de son propre concept (vouloir enchaîner les époques/cadres, sans forcément se donner les moyens de pleinement creuser chacune d'elles), Predator : Killer or Killers est à la franchise Predator ce que The Animatrix était à celle de Matrix : une balade agréable et divertissante mais qui manque cruellement de profondeur, une séance brute de décoffrage mais savoureusement pulpeuse et bourrine qui démontre qu'avec un minimum d'implication, la saga peut encore avoir de beaux restes pour perdurer au cœur de la jungle Hollywoodienne.


Jonathan Chevrier