[CRITIQUE] : Peacock
Réalisateur : Bernhard Wenger
Avec : Albrecht Schuch, Julia Franz Richter, Branko Samarovski, Anton Noori,…
Distributeur : Pyramide Distribution
Budget : -
Genre : Comédie, Drame.
Nationalité : Autrichien, Allemand.
Durée : 1h42min
Synopsis :
Besoin d’un petit ami cultivé pour impressionner votre entourage ? D’un fils parfait pour forcer l’admiration de vos clients ? D’un répétiteur pour vous préparer à une dispute conjugale ? Louez Matthias, un maître dans sa profession, excellant chaque jour à se faire passer pour une personne différente ! Mais quand Matthias doit être lui-même, le véritable défi commence...
Les histoires de dérèglement abondent dans la fiction car elles décalquent bien une crainte tangible de notre réalité : la perte progressive de contrôle sur notre monde. On espère pouvoir maintenir un certain train de vie quand quelque chose finit inévitablement par amener une bouscule bien souvent définitive. C’est pour cela que l’on cherche aussi souvent le réconfort par le biais d’une personne extérieure : pour déléguer ce besoin de mainmise envers quelqu’un à qui on peut confier juste assez d’espace afin d’éviter d’étouffer dans cette responsabilité de tout contrôler. Tout cela nourrit Peacock, réalisé par Bernhard Wenger.
Notre personnage principal, Matthias, est ainsi l’homme qui peut jouer tous les rôles : amateur d’art impressionnant des amis, fils idéal pour amadouer des collègues, soutien pour s’entraîner aux disputes,… Cette façon d’enchaîner les prestations se voit assez rapidement mise en avant pour marquer de cette porosité évidente entre ses rôles le bouffant et son quotidien qui se perd identitairement. Il s’y développe un dérèglement assez progressif pour marquer l’absence de préhension de Matthias au-delà de sa mise en scène de versions de lui idéalisées par d’autres mais manquant justement de ce qui est censé le rendre unique.
Albrecht Schuch amène alors un certain sens de fébrilité burlesque convenant bien au protagoniste par sa manière de se dérégler tel un robot qui se rend compte de la mécanique régissant son existence. On peut dès lors apprécier le mordant du ton dans le développement d’une perte de repères témoignant du besoin de se raccrocher à des points de rapprochement émotionnel et l’impossibilité de se retrouver soi, dans un monde qui accumule les regards extérieurs. Même un espoir de semblant de relation normale se voit gangrénée par une paranoïa, celle de la crainte de la facticité qui se voit assez bien traitée dans la réalisation par cette froideur permanente dans la quête de la satisfaction par l’autre.
Voilà donc toute l’ironie amusée de ce Peacock, portrait social où le besoin de se construire dans le regard extérieur contribue à une perte de soi et une remise en question dévastatrice. Le film de Bernhard Wenger s’avère assez drôle et maîtrisé bien qu’il nous semble qu’il aurait pu être plus mordant encore dans son traitement. Mais qu’importe au final tant le long-métrage illustre assez bien cette peur du dérèglement assez universelle et cherchant vainement à se sauver dans d’autres individus, quitte à ne plus être totalement soi-même dans le processus.
Liam Debruel
Avec : Albrecht Schuch, Julia Franz Richter, Branko Samarovski, Anton Noori,…
Distributeur : Pyramide Distribution
Budget : -
Genre : Comédie, Drame.
Nationalité : Autrichien, Allemand.
Durée : 1h42min
Synopsis :
Besoin d’un petit ami cultivé pour impressionner votre entourage ? D’un fils parfait pour forcer l’admiration de vos clients ? D’un répétiteur pour vous préparer à une dispute conjugale ? Louez Matthias, un maître dans sa profession, excellant chaque jour à se faire passer pour une personne différente ! Mais quand Matthias doit être lui-même, le véritable défi commence...
Les histoires de dérèglement abondent dans la fiction car elles décalquent bien une crainte tangible de notre réalité : la perte progressive de contrôle sur notre monde. On espère pouvoir maintenir un certain train de vie quand quelque chose finit inévitablement par amener une bouscule bien souvent définitive. C’est pour cela que l’on cherche aussi souvent le réconfort par le biais d’une personne extérieure : pour déléguer ce besoin de mainmise envers quelqu’un à qui on peut confier juste assez d’espace afin d’éviter d’étouffer dans cette responsabilité de tout contrôler. Tout cela nourrit Peacock, réalisé par Bernhard Wenger.
Notre personnage principal, Matthias, est ainsi l’homme qui peut jouer tous les rôles : amateur d’art impressionnant des amis, fils idéal pour amadouer des collègues, soutien pour s’entraîner aux disputes,… Cette façon d’enchaîner les prestations se voit assez rapidement mise en avant pour marquer de cette porosité évidente entre ses rôles le bouffant et son quotidien qui se perd identitairement. Il s’y développe un dérèglement assez progressif pour marquer l’absence de préhension de Matthias au-delà de sa mise en scène de versions de lui idéalisées par d’autres mais manquant justement de ce qui est censé le rendre unique.
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Albrecht Schuch amène alors un certain sens de fébrilité burlesque convenant bien au protagoniste par sa manière de se dérégler tel un robot qui se rend compte de la mécanique régissant son existence. On peut dès lors apprécier le mordant du ton dans le développement d’une perte de repères témoignant du besoin de se raccrocher à des points de rapprochement émotionnel et l’impossibilité de se retrouver soi, dans un monde qui accumule les regards extérieurs. Même un espoir de semblant de relation normale se voit gangrénée par une paranoïa, celle de la crainte de la facticité qui se voit assez bien traitée dans la réalisation par cette froideur permanente dans la quête de la satisfaction par l’autre.
Voilà donc toute l’ironie amusée de ce Peacock, portrait social où le besoin de se construire dans le regard extérieur contribue à une perte de soi et une remise en question dévastatrice. Le film de Bernhard Wenger s’avère assez drôle et maîtrisé bien qu’il nous semble qu’il aurait pu être plus mordant encore dans son traitement. Mais qu’importe au final tant le long-métrage illustre assez bien cette peur du dérèglement assez universelle et cherchant vainement à se sauver dans d’autres individus, quitte à ne plus être totalement soi-même dans le processus.
Liam Debruel