[CRITIQUE] : Jardin d'été (The Friends)
Réalisateur : Shinji Sōmai
Avec : Rentarô Mikuni, Naoki Sakata, Ken'ichi Makino,…
Distributeur : Survivance
Budget : -
Genre : Comédie, Drame.
Nationalité : Japonais.
Durée : 2h04min
Synopsis :
Pendant leurs grandes vacances, dans un Kobe écrasé de chaleur, trois jeunes amis en mal d’aventures se questionnent sur la mort et se passionnent pour le jardin abandonné d’un ermite qui les fascine. Petit à petit, les trois garçons et le vieil homme se lient d'amitié. Ils se mettent en tête de rénover sa maison qui va devenir leur terrain de jeu et d’apprentissage le temps d’un été inoubliable.
Quasiment un an ou presque après la sortie en salles de l'inédit et déroutant Typhoon Club (anti-coming of age movie à la fois cruel, mélancolique et fataliste façon auscultation sombre d'une jeunesse nippone déboussolée), mais surtout près de deux ans après celle du tout aussi inédit et magnifique Déménagement/Ohikkoshi (beau film sur l'enfance concocté comme un drame initiatico-spirituel d'une gamine en pleine transformation, au cœur d'une cellule familiale brisée par un divorce); la firme Survivance persiste et signe dans sa célébration du cinéma de l'orfèvre nippon Shinji Sōmai (tragiquement disparu en 2001 d'un cancer du poumon, à l'âge de 53 ans), injustement peu reconnu en Occident, avec la distribution d'une nouvelle pépite passée hors de nos radars, Jardin d'été (The Friends), nouveau regard compatissant sur la solitude et l'aliénation qui bouffe sa nation - et encore plus sa jeunesse.
Une bénédiction pour les cinéphiles, rien de moins.
Odyssée enfantine (mais savamment dénuée d'enfantillages) aux faux airs de cousin japonais du Stand by me de Rob Reiner, démarrant étrangement sur trois mômes de Kobe tellement curieux de percer le sens de la mort et de leur propre finitude, qu'ils en viennent à espionner un vieil ermite vivant dans une maison délabrée au beau milieu d'un terrain vague, dans l'espoir que sa dépouille vienne répondre comme assouvir leur soif - un brin macabre - de savoir; le film vire gentiment mais sûrement vers le drame existentiel et endeuillé façon chronique mélancolique et bouleversante sur deux générations opposées qui s'unissent sous la chaleur écrasante et enchanteresse d'un été à la fois pur et formateur, frappée par le pragmatisme comme la méticulosité incroyable de la mise en scène de Sōmai (caractérisée par ses majestueux plans-séquences) épouse tout autant l'imaginaire foisonnant et la candeur aveugle de ses jeunes personnages, qu'elle crée un sentiment d'intimité palpable avec le spectateur.
Une balade délicate, poétique et définitivement immanquable.
Jonathan Chevrier
Avec : Rentarô Mikuni, Naoki Sakata, Ken'ichi Makino,…
Distributeur : Survivance
Budget : -
Genre : Comédie, Drame.
Nationalité : Japonais.
Durée : 2h04min
Synopsis :
Pendant leurs grandes vacances, dans un Kobe écrasé de chaleur, trois jeunes amis en mal d’aventures se questionnent sur la mort et se passionnent pour le jardin abandonné d’un ermite qui les fascine. Petit à petit, les trois garçons et le vieil homme se lient d'amitié. Ils se mettent en tête de rénover sa maison qui va devenir leur terrain de jeu et d’apprentissage le temps d’un été inoubliable.
Quasiment un an ou presque après la sortie en salles de l'inédit et déroutant Typhoon Club (anti-coming of age movie à la fois cruel, mélancolique et fataliste façon auscultation sombre d'une jeunesse nippone déboussolée), mais surtout près de deux ans après celle du tout aussi inédit et magnifique Déménagement/Ohikkoshi (beau film sur l'enfance concocté comme un drame initiatico-spirituel d'une gamine en pleine transformation, au cœur d'une cellule familiale brisée par un divorce); la firme Survivance persiste et signe dans sa célébration du cinéma de l'orfèvre nippon Shinji Sōmai (tragiquement disparu en 2001 d'un cancer du poumon, à l'âge de 53 ans), injustement peu reconnu en Occident, avec la distribution d'une nouvelle pépite passée hors de nos radars, Jardin d'été (The Friends), nouveau regard compatissant sur la solitude et l'aliénation qui bouffe sa nation - et encore plus sa jeunesse.
Une bénédiction pour les cinéphiles, rien de moins.
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Odyssée enfantine (mais savamment dénuée d'enfantillages) aux faux airs de cousin japonais du Stand by me de Rob Reiner, démarrant étrangement sur trois mômes de Kobe tellement curieux de percer le sens de la mort et de leur propre finitude, qu'ils en viennent à espionner un vieil ermite vivant dans une maison délabrée au beau milieu d'un terrain vague, dans l'espoir que sa dépouille vienne répondre comme assouvir leur soif - un brin macabre - de savoir; le film vire gentiment mais sûrement vers le drame existentiel et endeuillé façon chronique mélancolique et bouleversante sur deux générations opposées qui s'unissent sous la chaleur écrasante et enchanteresse d'un été à la fois pur et formateur, frappée par le pragmatisme comme la méticulosité incroyable de la mise en scène de Sōmai (caractérisée par ses majestueux plans-séquences) épouse tout autant l'imaginaire foisonnant et la candeur aveugle de ses jeunes personnages, qu'elle crée un sentiment d'intimité palpable avec le spectateur.
Une balade délicate, poétique et définitivement immanquable.
Jonathan Chevrier