[CRITIQUE] : Indomptables
Réalisateur : Thomas Ngijol
Acteurs : Thomas Ngijol, Danilo Melande, Bienvenue Mvoe, Thérèse Ngono,...
Distributeur : Pan Distribution
Budget : -
Genre : Policier.
Nationalité : Français.
Durée : 1h21min.
Synopsis :
Ce film est présenté à la Quinzaine des Cinéastes au Festival de Cannes 2025
À Yaoundé, le commissaire Billong enquête sur le meurtre d'un officier de police. Dans la rue comme au sein de sa famille, il peine à maintenir l’ordre. Homme de principe et de tradition, il approche du point de rupture.
Peut-être un poil moins prolifique sur grand écran que son ancien camarade de jeu du Jamel Comedy Club, Fabrice Éboué, avec qui il a co-dirigé deux comédies - Case Départ et Les Crocodiles du Botswanga -, Thomas Ngijol n'en a pas moins sacrément roulé sa bosse au sein d'une comédie française qui ose peu se renouveler, en lui offrant quelques bifurcations pas toujours heureuses mais salutaires, que ce soit du côté de la science-fiction (Les Cobayes), du giron super-héroïque (Black Snake : La Légende du Serpent Noir), où même du film sportif (Fast Life).
Et c'est justement derrière la caméra, passé deux excellentes et piquantes comédies avec son ex-comparse du Jamel Comedy Club, Fabrice Eboué (Case Départ et Les Crocodiles du Botswanga), que le bonhomme s'est sans doute offert un avenir des plus intéressants sur le papier, à travers des œuvres un poil brouillonnes et inégales certes, mais frappée d'une honnêteté aussi indiscutable que leurs références étaient intelligemment digérées.
Nouvelle preuve en date avec son nouvel effort en solo, Indomptables, virage à 180 degrés joliment maîtrisé tant il s'en va arpenter le terrain du thriller sombre et désabusé consciemment à la frontière de plusieurs genres (le polar urbain, le drame familial et social,...), en s'appuyant sur le documentaire Un crime à Adbijan de Mosco Levi Boucault.
Scrutant aux plus près la respiration troublée d'un Yaoundé interlope (très) rarement présent à l'écran, la narration est tout du long vissée sur l'odyssée homérique d'un flic au bord de la rupture et aux méthodes peu orthodoxes, le commissaire Billong, lancé dans une enquête complexe sur le meurtre d'un officier de police au cœur d'une capitale camerounaise bouffée par la criminalité et où, comme sous son propre toit, il peine à maintenir l’ordre.
En proto-Shaft pathétique, ambivalent et colérique lorsqu'on lui refuse le respect qu'il exige (un personnage pas particulièrement attachant ni empathique, ce qui est totalement la marque de fabrique de tous les héros cinématographique du bonhomme), qui peine douloureusement à partager ses valeurs comme son héritage héritage les siens, Ngijol en impose et imprime l'écran de son charisme dans ce portrait férocement pessimiste d'un Cameroun coincé entre modernité et tradition où la violence, omniprésente, apparaît presque comme naturelle et totalement banalisée, menace écrasante qui ne fait que renvoyer aussi bien le policier que l'homme lui-même, face à son propre constat d'échec.
Sombre et radical même si pas exempts de quelques petites imperfections vite oubliables, Indomptables se fait un solide et immersif polar brutalo-introspectif qui sème, on l'espère, les graines d'un nouveau virage particulièrement passionnant dans la carrière du cinéaste.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Thomas Ngijol, Danilo Melande, Bienvenue Mvoe, Thérèse Ngono,...
Distributeur : Pan Distribution
Budget : -
Genre : Policier.
Nationalité : Français.
Durée : 1h21min.
Synopsis :
Ce film est présenté à la Quinzaine des Cinéastes au Festival de Cannes 2025
À Yaoundé, le commissaire Billong enquête sur le meurtre d'un officier de police. Dans la rue comme au sein de sa famille, il peine à maintenir l’ordre. Homme de principe et de tradition, il approche du point de rupture.
Peut-être un poil moins prolifique sur grand écran que son ancien camarade de jeu du Jamel Comedy Club, Fabrice Éboué, avec qui il a co-dirigé deux comédies - Case Départ et Les Crocodiles du Botswanga -, Thomas Ngijol n'en a pas moins sacrément roulé sa bosse au sein d'une comédie française qui ose peu se renouveler, en lui offrant quelques bifurcations pas toujours heureuses mais salutaires, que ce soit du côté de la science-fiction (Les Cobayes), du giron super-héroïque (Black Snake : La Légende du Serpent Noir), où même du film sportif (Fast Life).
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Copyright Why Not Productions |
Et c'est justement derrière la caméra, passé deux excellentes et piquantes comédies avec son ex-comparse du Jamel Comedy Club, Fabrice Eboué (Case Départ et Les Crocodiles du Botswanga), que le bonhomme s'est sans doute offert un avenir des plus intéressants sur le papier, à travers des œuvres un poil brouillonnes et inégales certes, mais frappée d'une honnêteté aussi indiscutable que leurs références étaient intelligemment digérées.
Nouvelle preuve en date avec son nouvel effort en solo, Indomptables, virage à 180 degrés joliment maîtrisé tant il s'en va arpenter le terrain du thriller sombre et désabusé consciemment à la frontière de plusieurs genres (le polar urbain, le drame familial et social,...), en s'appuyant sur le documentaire Un crime à Adbijan de Mosco Levi Boucault.
Scrutant aux plus près la respiration troublée d'un Yaoundé interlope (très) rarement présent à l'écran, la narration est tout du long vissée sur l'odyssée homérique d'un flic au bord de la rupture et aux méthodes peu orthodoxes, le commissaire Billong, lancé dans une enquête complexe sur le meurtre d'un officier de police au cœur d'une capitale camerounaise bouffée par la criminalité et où, comme sous son propre toit, il peine à maintenir l’ordre.
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Copyright Why Not Productions |
En proto-Shaft pathétique, ambivalent et colérique lorsqu'on lui refuse le respect qu'il exige (un personnage pas particulièrement attachant ni empathique, ce qui est totalement la marque de fabrique de tous les héros cinématographique du bonhomme), qui peine douloureusement à partager ses valeurs comme son héritage héritage les siens, Ngijol en impose et imprime l'écran de son charisme dans ce portrait férocement pessimiste d'un Cameroun coincé entre modernité et tradition où la violence, omniprésente, apparaît presque comme naturelle et totalement banalisée, menace écrasante qui ne fait que renvoyer aussi bien le policier que l'homme lui-même, face à son propre constat d'échec.
Sombre et radical même si pas exempts de quelques petites imperfections vite oubliables, Indomptables se fait un solide et immersif polar brutalo-introspectif qui sème, on l'espère, les graines d'un nouveau virage particulièrement passionnant dans la carrière du cinéaste.
Jonathan Chevrier